SOMMAIRE

Lundi 8 septembre 2003 505/20527

Le premier ministre palestinien Mahmoud AbbasPALESTINE : Le premier ministre Mahmoud Abbas (photo) a donné sa démission samedi au président Yasser Arafat qui l'a acceptée. Le différend entre les deux hommes portaient sur la question du contrôle des services de sécurité que le président palestinien souhaite conserver. Devant le Parlement, Mahmoud Abbas a expliqué sa décision : l'absence de résultats avec le gouvernement d'Ariel Sharon et le manque de soutien dans son propre camp. Il a également accusé de hauts responsables palestiniens d'avoir tout fait pour qu'il quitte son poste. La communauté internationale se dit "consternée". Israël indique que "Mahmoud Abbas est le seul interlocuteur dans le processus de paix". Pour le Hamas, la "démission (de M. Abbas) était inévitable car son gouvernement imposé par les Etats-Unis et Israël". Le président Arafat a nommé l'actuel président du Parlement Ahmad Qoreï pour succéder à M. Abbas. Il est l'un des artisans des accords d'Oslo.
BANDE DE GAZA : L'aviation israélienne a lancé samedi une opération aérienne ciblée contre le fondateur et chef spirituel du mouvement Hamas, Cheikh Ahmed Yassine, 67 ans, malade et paralysé, en larguant une bombe de forte puissance dans le quartier Daraj de la ville Gaza où il était en réunion avec d'autres membres du Hamas. Cheikh Yassine a été légèrement blessé avec 13 autres personnes. Il a promis de se venger de cette attaque et "de frapper d'une manière inoubliable Israël". L'armée israélienne a confirmé peu après dans un communiqué "avoir voulu éliminer Cheikh Yassine". Plus de détails : Entretien avec Ahmed Yassine, fondateur et chef spirituel du Hamas : "Les Israéliens, j'en suis sûr, feront capoter la feuille de route" ; Fiche historique sur le Hamas. ** Des hélicoptères de combat ont tiré dimanche soir des missiles contre la maison d'un militant du Hamas près de Khan Younès utilisée comme dépôt d'armes, selon l'armée israélienne. 11 personnes ont été blessées. Depuis le 19 août, date de l'attentat suicide dans un bus à Jérusalem qui a fait 22 morts et une centaines de blessés, l'armée israélienne a effectué 8 opérations d'assassinats ciblés ("exécution extra-judiciaire") contre des membres du Hamas au cours desquelles 12 militants ont été tués et de nombreux passants tués ou blessés.
ISRAEL : Après la tentative avortée d'assassinat ciblé du Cheikh Ahmed Yassine et la volonté d'Ariel Sharon "de décapiter le Hamas", l'armée et la police ont été placées en état d'alerte maximum dans la crainte d'attentats. Les contrôles d'identité et les patrouilles ont été multipliés à l'entrée des grandes villes. Les territoires palestiniens ont été totalement bouclés. ** Le ministre des Affaires étrangères, Sylvan Shalom a demandé le bannissement du chef de l'Autorité Palestinienne, Yasser Arafat, l'accusant d'avoir "provoqué la chute de Mahmoud Abbas". Washington s'est dit "fermement" opposé à l'expulsion du président palestinien des territoires. Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a indiqué qu'il "ne soutiendrait pas une telle initiative qui aurait pour effet de "renforcer l'aura du dirigeant palestinien" tout en réaffirmant que "les Etats-Unis ne traiteraient pas avec lui".
AFGHANISTAN : Le secrétaire d'Etat à la défense, Donald Rumsfeld, a effectué dimanche une visite à Kaboul où il a été reçu par le président Hamid Karzaï. Les discussions ont porté sur la reconstruction, la lutte contre le terrorisme et une hausse de l'aide financière américaine ont été les points abordés. M. Rumsfeld s'est dit favorable à une extension du mandat de l'ISAF en dehors de Kaboul. Il sera lundi au Koweit. ** 300 chefs tribaux se sont réunis dimanche dans le sud du pays pour discuter de l'insécurité croissante qui touche le pays.
INDE : Le premier ministre israélien Ariel Sharon a entamé une visite historique de 3 jours dans ce pays visant à renouer des liens militaires et commerciaux. New Delhi espère conclure un accord d'un milliard de dollars pour l'achat de systèmes de radars aéroportés israéliens Phalcon.
IRAK : Un avion de transport militaire américain a été la cible samedi d'un tir de 2 missiles sol-air alors qu'il décollait de l'aéroport de Bagdad. Les missiles ont explosé avant d'atteindre leur cible. ** Les troupes de la coalition ont lancé un ultimatum fixé à samedi prochain aux milices chiites pour désarmer. Ces milices se sont déployées dans les villes du centre du pays après l'attentat perpétré contre la mosquée de Najaf le 29 août et qui avait tué le chef suprême de la Révolution Islamique en Irak (CRSII en français ; SCIRI (en anglais Supreme Council for Islamic Revolution in Iraq) l'ayatollah Mohammed Bakr al-Hakim.
SUISSE : Une plainte pour crimes de guerre commis dans les territoires palestiniens portant sur la destruction des maisons palestiniennes a été déposée vendredi auprès de l'auditeur en chef de l'armée suisse contre 4 personnalités israéliennes : l'ancien ministre de la défense, Benjamin Ben Eliezer, et l'ancien chef d'Etat-major des armées et actuel ministre de la défense, Shaul Mofaz, le général Doron Almog, chef du commandement sud de Tsahal et Avi Dichter, le chef du Shin Bet, service de sécurité intérieure israélienne. Un avocat de Zurich, auteur de la plainte qui comporte environ 100 pages, en a présenté vendredi les détails à Berne. La plainte repose sur le droit militaire suisse qui, en vertu des conventions de Genève, permet d'intenter une procédure en Suisse pour des crimes de guerre commis à l'étranger. L'ambassade d'Israël à Berne s'est dite "indignée" par cette procédure.
GRANDE-BRETAGNE : A 3 jours de la commémoration des attentats du 11 septembre 2001, 500 policiers, pompiers et personnels hospitaliers ont été mobilisés dimanche dans le cadre d'une opération de simulation d'un attentat à l'arme chimique dans le métro de Londres. Scotland Yard estime qu'une attaque terroriste en Grande-Bretagne est inévitable. Le ministre des Transports a confirmé qu'un plan secret d'évacuation massive et de relogement des ses habitants dans des zones sécurisées a été mis au point.** Dans une interview accordée dimanche au quotidien "Independent" l'ancienne ministre du développement international (qui avait démissionné en protestation contre la guerre en Irak), Clare Short, a déclaré que l'affaire Kelly avait compromis l'intégrité du gouvernement soulignant "que la pression exercée sur l'expert - où l'on est allé jusqu'à la menace de la perte de sa pension et de sa réputation - est devenue pour lui un enfer". Décrivant Tony Blair "sous ses airs souriants" comme un personnage sournoi "une nature impitoyable qui s'accompagne d'un manque de respect pour les procédures appropriées". En concluant que la bataille déclenchée contre la BBC (Tv, radio publiques) par Alastair Campbell (directeur de la communication de Blair et démissionnaire toujours en poste) "n'avait rien à voir avec l'intérêt national". Ndlr. Monsieur Blair a accepté la démission d'une douzaine de membres de son gouvernement depuis 1997.
IRLANDE DU NORD : L'Assemblée Générale du Parti unioniste d'Ulster (protestant) a réélu samedi à sa tête son chef David Trimble, Prix Nobel de la Paix 1998 (conjointement avec John Hume), avec 55,2 % des voix des 800 délégués présents, malgré une tentative de destabilisation orchestrée par un groupe d'opposants internes.
BIRMANIE : Une délégation du CICR a pu rendre visite samedi à l'opposante et Prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi, placée en détention secrète depuis le 31 mai dernier et a confirmé, au terme d'une rencontre d'une heure, que Mme Suu Khy n'observait pas de grève de la faim. Washington avait, la semaine dernière, et par trois fois, affirmé que Mme Suu Kyi avait entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention.
ZIMBABWE : Un collectif d'évêques du Zimbabwe et d'Afrique du Sud a dénoncé samedi dans un rapport accablant les atrocités, viols, tortures, meurtres commis par les milices composées d'adolescents, fidèles au pouvoir de Robert Mugabé et enrôlés par la force et demandé à la communauté internationale d'intervenir auprès d'Hararé pour que ces milices soient dissoutes.
BRESIL : Le pays a célébré dimanche la fête de son indépendance. A cette occasion, le mouvement des Sans Terre et des organisations syndicales sont arrivés, après une marche de 7 jours dans l'Etat de San Paulo, pour une messe pour les exclus. Au Brésil, 2,8 % des propriétaires terriens possèdent plus de 56 % des terres agricoles. Plus de détails : Le Mouvement des Sans-Terres (MST) ; Les Sans-Terre, géographie d'un mouvement socio-territorial (format PDF) ; La réforme agraire au Brésil ; Projet Terra, pour soutenir les Sans Terres. Bien que figurant parmi les 10 premières puissances industrielles du monde, le Brésil est un pays où 44 millions de personnes (sur 176 millions) souffrent de pauvreté et vivent avec moins de 1 dollar par jour, 20 % sont en chômage. Les chômeurs ne bénéficient d'aucune aide de l'Etat. Cette pauvreté accèlère le développement des "favelas" (bidonvilles). A Rio de Janeiro, on en comptabilise 650 abritant environ 1 tiers de la population. Selon l'UNICEF, seuls 5 à 6 % de Brésiliens ont un niveau de vie comparables à celui d'un Européen. 1 tiers des Brésiliens n'a pas de compte en banque.

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