SOMMAIRE
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Samedi 13 décembre 2008 N° 2155/23551

ETATS-UNIS/GUANTANAMO : La commission sénatoriale des Forces armées a rendu publiques vendredi 12 décembre 2008 ses conclusions sur les "techniques musclées" utilisées par l'armée américaine durant ses interrogatoires de prisonniers à Guantanamo, à Cuba, en Irak et en Afghanistan. Une version résumée du rapport a été diffusée jeudi 11 décembre 2008 par le sénateur démocrate de l'Etat du Michigan, Carl Levin et le sénateur républicain de l'Etat de l'Arizona, John McCain. Ce rapport, dont une grande partie reste classée "secret défense", est le résultat d'une enquête de près de 2 ans. Le rapport estime que l'ancien secrétaire d'Etat à la Défense, Donald Rumsfeld, "porte une grande partie des responsabilités dans les sévices infligés aux détenus de la prison d'Abou Ghraïb en Irak", révélés le mercredi 28 avril 2008 par le réseau de télévision américain CBS, qui avait diffusé des photos de prisonniers irakiens, maltraités et humiliés par des soldats américains dont des femmes à la prison d'Abou Ghraïb en Irak. Ces photos avaient fait le tour du monde. Donald Rumsfeld avait autorisé le 2 décembre 2002 les gardiens des prisonniers détenus sur la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba "à recourir à des méthodes d'interrogatoire musclées". Le rapport indique que cet accord "a été une cause directe pour que des détenus subissent de mauvais traitements là-bas" et "a influencé et contribué à l'emploi de techniques menant à de mauvais traitements (...) en Afghanistan et en Irak". Bien que retirée 6 semaines plus tard, cette autorisation a continué à être appliquée. Le rapport ajoute que "les sévices auxquels des détenus d'Abou Ghraïb ont été soumis fin 2003 n'étaient pas seulement le fait de militaires agissant d'eux-mêmes. Des techniques d'interrogatoire telles que la privation de vêtements, le maintien dans des positions douloureuses et l'usage de chiens (...) à des fins d'intimidation ne sont apparues en Irak qu'après l'approbation de leur mise en oeuvre en Afghanistan et à Guantanamo". Ces techniques de torture ont été "testées" sur les militaires américains par le biais d'un programme d'entraînement militaire SERE (Survival, Evasion, Resistance and Escape). Dans les centres du SERE, les militaires américains sont entraînés à résister à diverses formes de stress ou techniques d'interrogatoires musclées. Parmi elles, les positions de stress, la privation de sommeil, la privation sensorielle, la nudité, l'usage des phobies du détenus ou encore le "waterboarding", technique de simulation de la noyade. Plus de détails sur le "waterboarding" : Lire l'édition de Fil-info-France du 3 novembre 2007, du 8 décembre 2007 et du 11 décembre 2007. Ces techniques ont été ensuite "exportées" vers Guantanamo, l'Irak et l'Afghanistan. Le rapport de la Commission sénatoriale condamne ces pratiques et ceux qui les ont autorisés : "Le fait est que des hauts fonctionnaires du gouvernement des Etats-Unis ont sollicité des informations sur l'usage de techniques agressives, ont redéfini la loi pour leur donner l'apparence de la légalité, et ont autorisé leur usage sur des détenus". Ces hauts fonctionnaires, dont George Tenet, ancien directeur de la CIA (Central Intelligence Agency, service de renseignements américains), John Ashcroft, ancien ministre de la Justice (Attorney general) ou Condoleezza Rice, ancienne conseillère à la sécurité nationale, devenue ensuite secrétaire d'Etat, ont participé à des réunions sur les techniques d'interrogatoires musclées dès le printemps 2002. (Reproduction interdite)



CITATION DU JOUR :
"Il y a une chose pire encore que l'infamie des chaînes, c'est de ne plus en sentir le poids". Gérard Bauër (1888 - 1966) - Ecrivain français et petit-fils naturel d'Alexandre Dumas

NUMEROS PRECEDENTS (accès gratuit) :
archives_dossiers_monde.htm


 

Source à citer : www.fil-info-france.com/



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