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De notre correspondante en Seine Maritime (76), Bénédicte Mouchard



Julie Bissiau : J'aime le diable - 21 août 2009




Littérature : Témoignage

Julie Bissiau :
J'aime le diable

Du grand amour à l’enfer de la violence conjugale... Julie Bissiau offre un témoignage très fort

A 15 ans, Julie tombe amoureuse de Michael dès le premier regard dans les couloirs du lycée. Mais le jeune homme est très courtisé et la remarque à peine.

Le hasard d’une rencontre les fait se croiser à nouveau quatre ans plus tard. Cette fois-ci, le grand amour est réciproque. Hélas, Michael manifeste rapidement une jalousie excessive et des comportements violents. Les
premiers coups tombent.

Totalement sous l’emprise de Lucifer, Julie lui trouve des excuses et se coupe peu à peu de sa famille et de ses amis. Les violences continuent, de plus en plus graves, jusqu’à ce qu’un événement d’une brutalité extrême provoque un électrochoc. La jeune fille trouve alors la force de porter plainte et son bourreau est condamné.

Julie Bissiau était présente lors de l'assemblée générale de l'association ni victimes ni battues de Saint Saens. Elle était là pour le témoignage de son livre et pour les dédicaces. Julie est la démonstration même que les idées reçues sont complètement idiote. Il est faux de penser que les femmes battues sont moches, ignares, bêtes, stupides.

Julie Bissiau est très belle, intelligente. Elle est une jeune femme équilibrée. Il est incroyable qu'un homme lui ait porté des coups.

Mon ex, Monsieur Z a lu son livre et il n'a rien compris puisque lui a continué à me battre avec les mots.

Julie explique les différents processus de la violence au foyer : il aime, il est gentil, il tape, il s'amende, la lune de miel et tout recommence. La spirale de la violence est véritablement infernale.

Suite à cette rencontre avec Julie Bissiau, je suis sortie contrainte et forcée de mon propre enfer. Mon Lucifer m'a chassé de sa vie, tout comme l'on donne un coup de pied dans un jouet dont on veut se débarrasser.

Julie est restée en contact avec moi, m'épaulant par des mails. Je lui en reste reconnaissante.

Avant ces événements, elle avait répondu à quelques unes de mes questions :
BM : Vous aviez une différence d'âge avec Lucifer ?
JB : Nous avons le même âge (deux mois d'écart)

BM : Au bout de combien de temps est arrivé Lucifer ?
JB : Lucifer est "venu" la première fois au bout de 2-3 mois de relation, je dirais mais il y avait des microviolences qui préparent le terrain dès le départ (interdiction de voir mes amis masculins, jalousie pathologique, fusion 24h sur 24...)

BM : Quand avez vous commencé à écrire ?
JB : La première fois que j ai écrit, c'était pour communiquer avec mon avocat donc après mon dépôt de plainte mais il y avait déjà rupture désirée depuis longtemps... Harcèlement, tentatives de suicides, chantage : je ne pouvais honorer mon départ... Puis j 'ai écris plus ou moins régulièrement, sorte de thérapie perso : s'écrire à soi pour comprendre. Temps total : 1 an et demi avec une pause de 6 mois car j'ai déménagé à l'étranger : pourquoi écrire sur le passé alors que je veux changer de vie ! J'ai repris tout de même mon histoire pour aider les victimes ! Le livre a été diminué de moitié : passage de 530 pages à 254 pages. L'original se termine avec mon départ en Espagne...

BM : Et vos études ?
JB : j'ai effectué un stage a l ars brunehaut dans le cadre de mes études (septembre 2008-juin 2009). Avant, J ai travaillé bénévolement dans une maison refuge à Barcelone. Deux mois au pole violence conjugale Brunehaut Lille puis j ai demandé à travailler auprès du DG JY.JALAIN qui a accepté à ce que je monte des dossiers avec lui... C était génial et enrichissant au vu de mes ambitions professionnelles de montage de structures et de création de pole... Au jour d'aujourd'hui, je croise les doigts en attente d'une délibération d'un dépôt de dossier ministériel pour être référante départementale en violences conjugales

En ce qui concerne les études : je suis dedans : DEA en Sciences de l'Education (mais pas de lien avec la thématique violence conjugale) + un Postgrado Violencia Familial (équivalent master en Espagne) + Master 2 Professionnel "éducation et santé" cette année avec une dérogation pour présenter un projet doctoral. Pour le sport, je ne pratique plus le karaté depuis... Mais je fais d'autres activités sportives.

BM : Pourquoi n'avez vous pas utilisé le Karaté, vous qui êtes ceinture noire, contre Lucifer ?
JB : J ai utilise le karaté au niveau défensif quand c'était possible mais l'attaque violence conjugale est bien différente de ce qui se passe sur un tatami. Lorsque j'ai fermé le poing, c'était pire : il montait d un cran de violence et il avait un motif : je ne me laissais pas faire. Par contre, je suis certaine que j'ai une force mentale grâce, en partie, à l'art martial.

BM : Dans votre livre, vous parlez de la règle des 3 C, qu'es ce que c'est ?

JB : Confiance, connivence, complicité... pour une union réussie.
Après cette période douloureuse, nous ne pouvons que souhaitez à Julie Bissiau d'avoir désormais une vie heureuse, sereine. Merci pour son témoignage qui nous éclaire.

Son livre est disponible chez tous les bons libraires ou à la FNAC, sinon, n'hésitez pas à le commander.
J'aime le diable de Julie Bissiau est édité chez K&B.



Ben. M.


 



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