Offre n° 2

De notre correspondante en Seine Maritime (76, Haute Normandie), Bénédicte MOUCHARD


Le rapport Stiglitz : les grosses lignes - 30 décembre 2009

Joseph Stiglitz, président de la Commission sur la Mesure de la Performance Economique et du Progrès Social, qui a remis son rapport, le 15 septembre 2009, à Nicolas Sarkozy.

La commission, présidée par le Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, souhaite compléter le PIB (Produit Intérieur Brut) par une série d'indicateurs : l'environnement, la santé, les activités non-marchandes. "Il est temps que notre système statistique mette davantage l'accent sur la mesure du bien-être de la population que sur celle de la production économique", écrit cette commission de 22 experts chargée en 2008 par l'Elysée de mener une réflexion sur la mesure de la croissance.

A l'heure actuelle, la croissance économique est mesurée par le produit intérieur brut, reflet de la production de biens et de services dans un pays sans vraiment s'occuper du bien être des gens.

Dans ce rapport la commission recommande de mettre l’accent sur les ménages, la répartition des richesses et des inégalités, la qualité de la vie, l’évolution du développement économique.

Cette commission a insisté sur trois thèmes :

remettre les individus au centre de toute analyse : si les politiques ne connaissent pas la réalité de la vie des ménages (richesse, bien-être…), il leur est difficile de trouver des solutions au bien de tous. La notion de qualité de vie est capitale.

Les statistiques doivent mieux valoriser le montant des transferts en nature de l'État vers les ménages. Les dépenses de santé, d'éducation ou de sécurité sont comptabilisées en fonction du nombre de médecins, de professeurs ou de policiers. Mais le bien-être est peu pris en compte. Si tel était le cas, le calcul de la dépense publique serait efficace et productive.
Le développement durable : Il laisse davantage de chance aux générations futures et générations présentes.

Les douze recommandations de la commission Stiglitz pour mesurer les performances économiques et le progrès social :
1 - Pour mesurer le bien-être, il faut examiner les revenus et la consommation : le PIB mesure la production marchande mais il est utilisé comme un indicateur de "bien-être économique", or les revenus peuvent décroître quand la production croit,...
2 - Refléter la réalité "des ménages". Cette réalité comporte les impôts, les intérêts d'emprunts, la valeur des services en nature fournis par l'Etat (éducation, santé...).
3 - Refléter le patrimoine d'un pays : analyse des entreprises, avec actif et passif, en plus de leur "compte de résultat"
4 - Analyser la répartition des revenus
5 - Prendre en compte les activités non marchandes et ne pas se limiter à celles qui font l'objet d'une rémunération
6 - Affiner les mesures chiffrées de la santé, de l'éducation, des activités personnelles
7 - Analyser en profondeur les inégalités et leur évolution.
8 - Qualité de la vie: analyse par des enquêtes d'opinion
9 - Proposer des indices statistiques chiffrés permettant de refléter en 3 dimensions, la qualité de vie
10 - Intégrer la dimension subjective dans les statistiques. Mettre dans les statistiques des données reflétant l'évaluation de la vie de chacun.
11 - Intégrer la notion" du bien-être. Le niveau actuel de "bien-être" pourra-t-il être augmenté, ou maintenu, pour les générations à venir ?
12 - Développer un ensemble d'indicateurs environnementaux, permettant d'indiquer dans quelle mesure nous nous approchons de seuils dangereux (hausse des températures de la planète ou épuisement des ressources mondiales).

Ce rapport permet de prendre en compte les activités non-marchandes (travaux domestiques, bénévolat), les conditions de vie matérielles (revenu par catégorie sociale), la santé ou l'insécurité, mettant en relief les inégalités sociales, générationnelles, sexuelles et culturelles. La Commission insiste sur des indicateurs sur l'environnement.

Le rapport Stiglitz est moderne : la situation de l'individu prône sur celle de la nation, donnant sa chance à tous.



Ben M.

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