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De notre correspondante à
Caen, Martine Labonde
Asnelles (Calvados) en état
d'alerte intempéries - 27
décembre 2012
La pluie n'en finit pas de tomber en
Basse-Normandie. Les prairies sont gorgées d'eau
et les inondations sont à craindre ça et là. A
Asnelles, commune du littoral du Bessin, la
situation est critique. Depuis deux jours, des
pompes sont installées dans le quartier du
roseau pour rejeter à la mer le trop plein de la
rivière La Gronde." On a six pompes
installées toute l'année, explique l'adjoint à
la voirie, Jean-Claude Benoist, qui rejettent
900m3/heure ". " En raison des fortes
pluies de ces derniers jours, il a fallu
installer une pompe supplémentaire de 240 m3/h
qui vient de Rouen ", justifie le maire,
Jean-Pierre Malo. De fait, le niveau d'eau de la
rivière monte avec les pluies incessantes. La
vanne située de l'autre côté de la route est
maintenue à peine ouverte; Juste ce qu'il faut
pour laisser s'écouler l'eau pour que les
maisons ne soient pas inondées. Celle qui se
trouve près des dunes, à l'endroit du pompage
l'est également. " Quand le coefficient de
marée est de 55-58, la mer tape dans le
collecteur, explique l'adjoint à la voirie.
C'est à partir de cet indice que l'on commence
à mettre ce système en place ". Lorsque la
marée est haute, la mer remonte par la rivière
dont le niveau devient le signal d'alarme. Depuis
hier mercredi, les Sapeurs Pompiers de
Courseulles, Caen et Bayeux sont à pied
d'oeuvre. " Nous nous relayons toutes les
six heures pour ne pas mobiliser trop de nos
collègues sur un même sinistre ", explique
l'adjudant-chef, Olivier Moreau. On est là deux
heures avant et deux heures après l'opération.
Le problème a trois points critiques et on en
est au troisième niveau ". Devant
l’afflux d'eau, un complément de matériel
est nécessaire. En effet, dans l'après-midi,
une pompe supplémentaire de 580m3/h vient de
Rouen renforcer le système d'évacuation des
pluies et restera sur place une huitaine de
jours. A midi la mer redescend. Le maire demande
à un conseiller municipal en faction à la vanne
de la route, de relever celle-ci d'un certain
nombre de crans, afin que l'eau de la rivière
puisse s'écouler normalement et le niveau d'eau
redescendre. Cette même opération se déroulera
toutes les six heures en fonction des marées, et
les pluies vont encore durer jusqu'au 31
décembre.
Comment ces inondations ont-elles pu se produire
de façon répétées ?
Depuis une quarantaine d'années, des
constructions ont vu le jour le long du littoral,
en bordure de la plage de façon assez
anarchique. Chacun veut son petit lopin de terre
pour être " vue sur mer " et profiter
de ce privilège sans tenir compte de la nature.
Lors de la tempête Xinthia, la mer est passée
par dessus la dune et les blocs de pierres
formant brise-lames en contrebas d'un chemin
piétonnier. Les habitants se croyaient
protégés par ce rempart, mais c'était compter
sans les vagues et le vent, lesquels, conjuguant
leurs forces, deviennent redoutablement
destructeurs. Des études ont été faîtes par
un syndicat créé il y a dix ans, mais après
une scission des intercommunalités de
Bessin-Seulles et Mer et de l'intercommunalité
de Bayeux, Asnelles s'est retrouvée seule face
à ce problème. Plusieurs ébauches de solution
étaient envisagées : créer un bassin de
rétention d'eau, élargir des ponts. Les marais
de la commune voisine, Meuvaine, plus haut que
ceux d'Asnelles, déversent leur eaux dans le
quartier le Roseau. Dans le même temps, à une
vingtaine de kilomètres vers l'ouest, la marais
d'Ecrameville/Trévières est monté dans la nuit
de 3 cm ; Plus que lors de la tempête de 2010.
Quand à la digue d'Asnelles détruite par
Xinthia, elle vient d'être entièrement refaite
et la rue qui longe cette digue est en voie
d'achèvement.
Martine Labonde
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