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REGIONS : BASSE-NORMANDIE



De notre correspondante à Caen, Martine Labonde


Une exposition de dessins de Presse au Mémorial de CAEN - 1er février 2010


Fidèle à ses objectifs pédagogiques et à la défense des Droits de l'Homme, le Mémorial de Caen affiche de façon permanente des dessins et des caricatures du monde entier.

Inaugurée jeudi 29 janvier 2010, elle propose un espace divisé en cinq thèmes : Les droits de l'homme, La censure les tabous les interdits, les conflits armés, les menaces climatiques et les inégalités Nord-Sud.

Soulignant l'ambition humaniste du Mémorial et se référant aux bombardements de 1944, le député-maire de Caen, Philippe Duron, précise: "On ne se relève pas d'un conflit en reconstruisant seulement les murs. On est face aujourd'hui à des problématiques contemporaines conforment au politiquement correct".

Porté par un public très intéressé, Jean Plantu se fait le guide de l'exposition et argumente les dessins de ses confrères." On a appelé cette exposition Taches d'opinion, parce qu'on fait des taches, on est des tacherons de l'opinion. Ce sont des dessins qui disent Attention! ils nous font basculer dans quelquechose qui est très casse-gueule et nous on a déjà du mal à le raconter car les journalistes après vont y passer et ça va être plus dur pour eux. Je reprends cette phrase : Ils sont venus dans ma rue et ils ont pris les coiffeurs et j'ai pas bougé car je ne suis pas coiffeur et ils ne m'ont rien fait; puis ils sont revenus et ils ont pris le boulanger mais je ne suis pas boulanger et ils m'ont laissé ; puis ils sont revenus et comme j'étais tout seul ils m'ont emmené car il n'y avait plus personne pour me protéger. Nous on se nourrit des dessins de ceux qui sont censurés et on ne les oublie pas pour qu'on puisse s'en servir pour faire sauter cette chape de plomb qui s'installe aujourd'hui sur l'Europe de l'Ouest et nous permette de dire des choses que l'on n'a plus le droit de dire aujourd'hui. On veut choquer mais pas humilier. Quand la petite fille demande à sa mère comment on fait des bébés, la dessinatrice veut choquer pour dénoncer l'excision ; c'est pour la bonne cause ".

A la question d'un correspondant d'une radio étudiante concernant les caricaturistes débutants, Plantu conseille " d'écouter son coeur, d'écouter son opinion, d'aller jusqu'au bout avec son rédacteur en chef, argumenter comme un élève, on prend des notes, on regarde la télé mais il n'y a pas que ça faut qu'on se mouille et qu'on sorte un peu nos tripes et qu'on dise ce qu'on a dans le ventre et un peu plus car le lecteur est en attente ".

La soirée s'est terminée par une projection de dessins et une séance improvisée de caricatures à laquelle ont participé : Baha Boukar (Palestine), Kishka (Israël), Kroll (Belgique), Emmanuel Chaunu (France), Jeff Danziger, ancien Marine's du Vietnam (Etats-Unis), Antonia Antunès (Portugal), au nom de tous les exposants absents tels Andrej Krauze (Pologne), Christina Sampaio (Portugal), Boligan (Mexique), Gerhard Haderer (Autriche), Forattini (Italie), Assam Karim Zadeh (Iran) et bien sûr Jean Plantu.


Martine Labonde



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