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- De notre
correspondant Marc
CHARTIER
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Réhabilitation - 22
septembre 2005
Qu’il ait conservé son affectation
première liée au milieu agricole
(habitat et locaux d’activité) ou
qu’il fasse l’objet d’une
reconversion (gîtes touristiques,
résidences secondaires?), le bâti rural
traditionnel de notre pays nécessite
dans de très nombreux cas des travaux de
réhabilitation. Réalisées de manière
ponctuelle avec les moyens du bord ou en
faisant appel à des techniques plus
élaborées, ces interventions s’inscrivent
de facto dans une « démarche
patrimoniale ».
Tel est le constat premier de l’ouvrage
collectif récent « Fermes et maisons
villageoises ? 30 exemples de
réhabilitation ». Raser totalement,
dans ce patrimoine architectural paysan,
ce qui n’est plus fonctionnellement
adapté aux exigences de la vie moderne
« conduirait, affirme Yves Brugière, à
détruire une partie de nous-mêmes, une
partie de notre histoire ». Il n’en
faut pas pour autant ne rien toucher, à
condition toutefois que certaines règles
soient respectées. D’où les «
grands principes de l’intervention
raisonnée » énoncés dans l’ouvrage
: lire l’histoire du bâtiment à
restaurer, définir un programme clair
des travaux à entreprendre en fonction
de ce que l’on attend du nouvel
espace de vie, intervenir avec
discrétion dans la remise en état de l’aspect
extérieur, des baies et des éléments
de structure des bâtiments. A fortiori,
les travaux d’extension doivent
être menés « avec un soin tout
particulier », en évitant notamment les
transpositions et les solutions factices.
Ces principes étant rappelés, l’ouvrage
décrit et illustre abondamment une
trentaine d’opérations de
réhabilitation réalisées compte tenu
de divers schémas d’utilisation des
bâtiments : habitations, gîtes,
chambres d’hôtes, hôtels, bureaux,
ateliers, logements locatifs,
équipements communaux, musées. On est
ainsi invité à une visite guidée (dans
chaque cas, un architecte est aux
commandes) d’une bricole briarde
transformée en atelier d’artiste, d’une
ferme typique du bocage vendéen
réhabilitée en gîte rural, d’une
grange d’un domaine agricole
retrouvant une deuxième vie grâce à un
ensemble de bureaux, d’une maison en
« mâsse » du Pays des marais
(Cotentin) restaurée en musée de la
terre, etc.
Bien entendu, ce recueil n’est pas
ni n’entend être « la » solution
à tous les cas concrets de restauration
du patrimoine bâti en milieu rural. Il n’en
présente pas moins l’intérêt de
décrire des « problèmes récurrents »
et, à ce titre, d’être un
réservoir d’idées, tout en mettant
en exergue ce principe simple ? mais
indispensable ? de bon sens : « Les
solutions sont en chacun de nous, dans
notre capacité à réfléchir, à
imaginer, à innover, tout en restant
modeste et humble. »
Des vérités, en somme, bonnes à dire
et à entendre, d’autant qu’elles
émanent de Bâtisseurs qui savent, mieux
que quiconque, le comportement à adopter
quand on est « au pied du mur ».
(« Fermes et maisons villageoises ? 30
exemples de réhabilitation », éditions
Eyrolles, 2005, 192 pages)
Marc
CHARTIER
http://surlaroutedesbatisseurs.hautetfort.com/
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