SOMMAIRE
Samedi 21 août 2004 805/22201

Le chef du parti travailliste israélien, Shimon PérèsISRAEL : Après le rejet mercredi lors de la convention du Likoud de la proposition du Premier ministre Ariel Sharon de faire entrer le parti travailliste au gouvernement afin de permettre l'application du plan de retrait unilatéral de Gaza, par les 19 voix au parlement que ce parti apporterait en soutien, le chef du parti travailliste, Shimon Pérès (photo) a appelé à la tenue d'élections nationales anticipées pour "permettre au peuple de décider" de son avenir. ** Afin d'empêcher toute manifestation de soutien aux prisonniers palestiniens en grève de la faim dans les prisons israéliennes, la police en a interdit l'accès à l'Esplanade des mosquées à Jérusalem-est aux Musulmans âgés de moins de 45 ans lors de la grande prière. Selon une source policière, seulement 8 000 fidèles ont pu accomplir la prière. ** Amer al-Rakeb, jeune Jordanien de 22 ans, a été libéré avec 2 mois de retard après avoir purgé une peine de 5 ans de prison où il était détenu pour "tentative de meurtre et infiltration". Dans une interview au quotidien jordanien Al Doustour, il a dépeint les conditions de détention dans les prisons israéliennes, déclarant : "Les méthodes d'humiliation et de torture utilisées par Israël contre tous les prisonniers, particulièrement les Jordaniens, sont incroyables". 10 prisonniers jordaniens ont été libérés en novembre 2003 par Israël à l'occasion de la fête musulmane de l'Eid el-Fitr. Ils seraient encore 70 toujours emprisonnés en Israël. ** La Cour suprême a donné 30 jours au gouvernement pour qu'il examine la décision de la Cour Internationale de Justice en date du 9 juillet 2004 qui condamne la construction de son mur de séparation en Cisjordanie, demande la cessation de sa construction ainsi que son démantèlement. Le procureur général Menahem Mazuz a pour sa part mis en garde le gouvernement contre les risques de sanctions encourus au cas où Israël ne tiendrait pas compte de l'avis de la CIJ. Le 30 juin 2004, la Cour suprême d'Israël avait déjà ordonné de modifier une partie du tracé sur une trentaine de km au nord de Jérusalem.
BANDE DE GAZA :
Environ 2 000 Palestiniens ont participé vendredi à une marche de soutien organisée par le Hamas à Jabaliya dans le nord de la bande de Gaza et au cours de laquelle un drapeau israélien et une effigie du ministre israélien de la Sécurité intérieure Tzahi Hanegbi, qui a refusé tout assouplissement des conditions d'incarcération des Palestiniens, ont été brûlés. Environ 6 000 prisonniers palestiniens, en détention administrative (NDLR. incarcération sans procés ni accusation pour une durée de 6 mois qui peut être renouvelée indéfiniment), sur les 8 000 emprisonnés dans les prisons israéliennes, ont entamé dimanche une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention et demander des améliorations telles que la suppression des vitres les séparant de leurs parents durant les visites, la fin des fouilles corporelles "humiliantes" et des punitions en cellules spéciales très étroites. Plus de détails : Voir notre édition du 20 août 2004 (France) ; Le rapport de la FIDH : Les prisonniers palestiniens en Israël : conditions inhumaines des détenus politiques (17-22 Février 2003) n° 365 - Juillet 2003 (format pdf) ; Statistiques sur les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes ; Le Centre Palestinien pour les Droits Humains : Les prisonniers et la torture. ** 10 maisons palestiniennes ont été entièrement détruites et 3 autres endommagées lors d'une incursion de l'armée israélienne, appuyée par des blindés et des bulldozers, dans la nuit de jeudi à vendredi à Khan Younès. Les champs environnants ont été également rasés.
CISJORDANIE :
Une manifestation de soutien aux prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, en grève de la faim, a eu lieu également vendredi à Béthléem et a réuni environ 7 000 personnes.
IRAK :
Une violente explosion a eu lieu vendredi dans un commissariat de police de Nassiriah, sous contrôle italien, faisant 3 morts et plusieurs blessés parmi les policiers. ** Près de Samarra au nord de Bagdad, 2 soldats américains ont été tués, 3 autres blessés lorsque leur patrouille est tombée dans une embuscade. ** Un engin explosif a endommagé un oléoduc reliant la ville de Kirkouk à la raffinerie de Baïji. La distribution locale du pétrole a dû être arrêtée. Le baril de brut a dépassé vendredi 49 dollars à la bourse de New York. ** La police irakienne aurait pénétré sans combattre dans le mausolée de l'imam Ali dans la ville sainte de Najaf et aurait remis le lieu saint aux autorités religieuses chiites. 400 miliciens du chef chiite radical Moqtada Al-Sadr auraient été arrêtés. Dans la nuit, l'armée américaine a bombardé des positions tenues par les miliciens chiites, tuant 77 personnes et en blessant 70 autres. ** 2 personnes ont été tuées et 11 blessées, dont un enfant, dans des raids aériens américains visant des positions rebelles à Falloujah.
ETATS-UNIS :
Mousa Mohammed Abou Marzouk, numéro 2 du bureau politique du Hamas, et Muhammad Hamid Khalil Salah et Abdelhaleem Hasan Abdelraziq Ashqar, tous 2 arrêtés jeudi soir, ont été inculpés pour "participation à une vaste opération de racket et de blanchiment visant à financer des actes terroristes en Israël et dans les territoires palestiniens". Mousa Mohammed Abou Marzouk, qui est désormais considéré comme "un fugitif" aux yeux de la justice américaine, a fait ses études aux Etats-Unis où il y a vécu 15 ans. Il a été arrêté en 1995 pour terrorisme, puis expulsé vers la Jordanie, qui l'a ensuite envoyé en Syrie. Damas a estimé que "l'Amérique est en pleine campagne électorale présidentielle (...) et voulant faire oublier l'Irak et la Palestine, accroit la pression sur la Syrie". En décembre 2003, le président américain George W. Bush avait signé une loi imposant des sanctions économiques et politiques à Damas accusée de soutenir des groupes terroristes. Cette loi vise à restreindre les exportations et les investissements américains en Syrie, abaisser le niveau de la représentation diplomatique américaine à Damas et limiter la liberté de circulation des diplomates syriens aux Etats-Unis. Elle prévoit également l'interdiction d'exportations de produits de haute technologie qui peuvent avoir un usage militaire. Elle autorise la Maison-Blanche à geler les avoirs syriens aux Etats-Unis et à revoir le droit de survol de l'espace aérien américain par des appareils syriens. L'administration américaine veut que Damas cesse son soutien au Hezbollah chiite libanais et aux organisations palestiniennes basées à Damas, qu'elle considère, comme des "mouvements terroristes" menaçant Israël.
AFRIQUE DU SUD :
Lors de la 14ème conférence ministérielle du Mouvement des non-Alignés (MNA. En anglais Non-Aligned movement NAM) qui s'est tenue du 17 au 19 août 2004 à Durban en présence des 116 Etats membres, les ministres des Affaires étrangères ont appelé Israël à respecter et à appliquer l'arrêt de la Cour Internationale de Justice (CIJ) en date du 9 juillet 2004 qui condamne la construction de son mur de séparation en Cisjordanie, demande la cessation de sa construction ainsi que son démantèlement. Les ministres ont déclaré dans un communiqué : "Le respect et l'application de cette décision aurait une influence positive sur les efforts pour parvenir à un règlement pacifique et politique du conflit dans le cadre du droit international." ** Le président sud africain Thabo Mbeki a quant à lui appelé les ministres des Affaires étrangères des pays en voie de développement à "travailler ensemble pour réformer les Nations-Unies et les institutions internationales". Il a ajouté que les "Etats membres du MNA doivent faire front commun contre l'unilatéralisme grandissant au sein des nations développées". Voir le communiqué final du MNA (en anglais, format pdf).
COTE D'IVOIRE :
Aux termes des Accords signés le 30 juillet 2004, sous le nom d'Accra III, un groupe de suivi, "l'organe tripartite, composé de représentants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union Africaine et de la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI), ont présenté 3 mesures importantes prises dans le cadre de ces accords : 2 décrets officiels portant sur la réintégration des 3 ministres antérieurement limogés et d'un troisième décret déléguant des pouvoirs déterminés au Premier Ministre."
SOUDAN :
Radhia Achouri, la porte-parole de la Mission de l'ONU au Soudan, a indiqué vendredi que le gouvernement de Khartoum s'était engagé à fournir dans la semaine une liste de noms de miliciens Djanjawid soupçonnés d'implication dans le conflit au Darfour, ajoutant que par la publication de cette liste "Khartoum reconnaît avoir une influence sur certains membres des milices, ce qui est un gros progrès dans la position du gouvernement soudanais" qui avait toujours refusé d'admettre ses liens avec ces milices arabes qui se livrent à des exactions contre les populations noires du Darfour.
NIGERIA :
Le Sénat a approuvé la demande du président Olusegun Obasanjo de former une force de 1 500 hommes pour participer à une opération de maintien de la paix dans la région du Darfour au Soudan au sein de l'Union Africaine.
BENIN : Des émeutes ont éclaté jeudi soir à Porto Novo la capitale après que les forces de l'ordre aient réprimé par la force une manifestation de vendeurs d'essence qui protestaient contre une campagne de lutte contre le trafic illégal de produits pétroliers lancé par le gouvernement. 2 personnes ont été tuées par balles et plusieurs autres blessées. Aucun bilan officiel n'a été communiqué sur le nombre de victimes. L'armée s'est déployée dans toute la ville. Rappelons qu'au Bénin 60 % de l'essence provient de la fraude. 80 % des consommateurs se fournissent auprès des "stations de rue", et seulement 20 % s'approvisionnent auprès du circuit officiel de stations services (SONACOP, Société Nationale de Distribution des Produits Pétroliers, sur l'ensemble du territoire, et de rares succursales Total et Texaco). L'essence illicite, qui arrive frauduleusement du Nigeria voisin, est vendue, la majeure partie du temps, de 30 à 50 % moins chère par rapport au prix officiel affiché à la pompe.
GUINEE BISSAU :
"Le Bureau d'appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (ONUGBIS) exprime sa préoccupation devant l'escalade verbale entretenue depuis quelques jours par certains acteurs politiques" et "exhorte la classe politique guinéenne à faire preuve de retenue et lui rappelle que tous les différends doivent être réglés de manière pacifique conformément à la loi en vigueur". Selon les informations parues dans la presse, le Parti de la Rénovation sociale (PRS) de l'ex-président, Kumba Yala, a menacé mercredi "de prendre des positions extrêmes qui pourraient compromette la stabilité du pays" si le gouvernement "ne cesse pas les persécutions contre ses dirigeants" à la suite de l'arrestation pendant plusieurs heures par la Direction d'investigation criminelle (DIC) de l'ancien ministre de l'Intérieur, Antonio Sédja Mam, membre de la direction du parti, "à propos de son implication dans un détournement de fonds publics". Antonio Sédja Mam, qui a nié les faits, a déclaré à la presse mercredi "faire l'objet d'une persécution psychologique et d'injures".
CHINE :
L'Institut de médecine vétérinaire d'Harbin, dans le nord du pays, a annoncé vendredi que "la souche mortelle du virus de la grippe aviaire, H5N1, a été découverte chez des porcs en Chine". La Chine avait annoncé en mars 2004 avoir enrayé l'épidémie de grippe aviaire. 9 millions de volailles avaient dû être abattues pour empêcher la propagation du virus. Au total 100 millions d'animaux avaient été tués dans 10 pays d'Asie également affectés par la grippe aviaire. 27 personnes étaient mortes au Viet Nam et en Thaïlande après avoir été contaminées par le virus.
IRAN :
Après les menaces d'Israël d'attaquer la centrale nucléaire de Bouchehr dans le sud du pays, qui selon l'Etat hébreu et Washington sous-couvert de produire de l’électricité, met secrètement au point la bombe atomique, Téhéran a indiqué que "si l’Etat hébreu s’avise de lancer une attaque contre la centrale iranienne de Bouchehr, il peut oublier à jamais le centre nucléaire de Dimona, où il produit et garde ses armes atomiques, et c’est Israël qui sera responsable des conséquences terrifiantes de tels actes." Le commandant des Gardiens de la Révolution, Yadollah Javani, cité par l’AFP (Agence France Presse), a déjà prévenu dimanche dernier que "le territoire sioniste dans son entier, y compris les établissements militaires et les stocks nucléaires, est à présent à portée des missiles iraniens de technologie avancée." La République islamique avait procédé le 11 août 2004 "avec succès" à l’essai du missile conventionnel Chahab-3 (Etoile filante), d'une portée de 1 300 ou 1 700 kilomètres selon Téhéran, ce qui met Israël à portée du feu iranien. Le Chahab-3 est une version améliorée d'un missile sol-sol nord-coréen, qui a été livré le 20 juillet 2003 à l'armée iranienne, les Gardiens de la révolution.
GRANDE-BRETAGNE :
Selon une étude publiée cette semaine dans la revue médicale "The Lancet", certains médecins militaires américains ont gravement violé l'éthique médicale à la prison d'Abou Ghraib, en Afghanistan ou à Guantanamo, en falsifiant des certificats de décès pour couvrir des assassinats, dissimulant des preuves de mauvais traitement voire participant activement à ceux-ci, ou en ne dénonçant pas des sévices. L'enquête révèle également que le personnel médical a collaboré avec les militaires "pour mettre au point et appliquer des méthodes d'interrogatoire" comportant des tortures physiques ou psychologiques. Parmi les exemples précis qui sont cités figurent le cas d'un prisonnier évanoui après avoir été battu, et qu'un membre du personnel médical a ranimé pour que l'interrogatoire puisse reprendre, et celui d'un médecin qui a laissé un militaire sans formation médicale recoudre les lacérations sur un prisonnier causées par les coups.
ITALIE : Le débat sur les prisons a repris devant le Parlement à la suite du suicide en prison de Camillo Valentini, maire de la ville de Roccaraso (centre). En préventive pour son rôle présumé dans une affaire de corruption, le maire a été retrouvé mort lundi dans sa cellule, un sac attaché autour du cou avec un lacet de chaussure. Selon les chiffres du ministère de la Justice, on compte actuellement plus de 56 530 détenus dans des prisons, dont la capacité n'est que de 42 467. Plus d'un tiers sont actuellement en détention préventive, ou en attente de leur procès en appel. Les députés ont envisagé soit l'amnistie pour certains prisonniers pour désengorger les prisons ou la construction de nouveaux centres de détention ou la réduction des peines de détention préventive.
FRANCE : ANTISEMITISME : Le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative en France, a accordé jusqu'au 1er octobre 2004 à la chaîne de télévision libanaise Al-Manar proche du Hezbollah, diffusée en France via l'opérateur satellitaire Eutelsat, pour déposer un dossier de conventionnement auprès du CSA, Conseil supérieur de l’Audiovisuel, autorité qui contrôle à la fois les fréquences et les programmes des radios et les télévisions hertziennes ou satellitaires, qui demandait l'arrêt de sa diffusion pour avoir programmé un feuilleton jugé antisémite par Israël, mais également pour son traitement de l'information qui "tendrait à la martyrisation des Palestiniens", comprendre, l'encouragement fanatique des attentats contre la puissance occupante, Israël. Le CSA avait saisi le 12 juillet 2004 le Conseil d'Etat d'une demande de suspension de la diffusion d'Al-Manar principalement en raison de la diffusion par la chaîne, en novembre 2003, du feuilleton "Al-Chatat" (Diaspora), racontant l'histoire du sionisme dont certains passages sont jugés "violemment antisémites" par Israël. Un feuilleton très prisé dans les pays arabes, qui donne le ton dès le premier épisode où l'on voit un membre de la richissime famille Rothschild, expliquant sur son lit de mort que Dieu a commandé aux Juifs de "diriger le monde par l'argent, l'usure, le chantage, la reconnaissance de dette, l'extorsion, la drogue, la prostitution, la pornographie, l'assassinat, la corruption politique, tous moyens mafieux...", ou, dans d'autres épisodes, on assiste au meurtre rituel d'un "enfant chrétien" par des prêtres juifs recueillant son sang pour fabriquer du pain azyme (non levé), ou au sort cruel et primitif d'un Juif qui n'a pas respecté le shabbat, jour de repos exclusivement consacré à l'Eternel, Dieu. Nathan Sharansky, membre du Likoud, (parti d'Ariel Sharon), "Ministre de Jérusalem et des Affaires de Diaspora", remet le 6 décembre 2003 à Berlin, en Allemagne, une cassette condensée du feuilleton à Roger Cukierman, président du Conseil représentatif des Institutions juives de France (CRIF). Dès son retour à Paris, ce dernier remet une copie de la cassette à 2 des membres les plus influents de la communauté juive, Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre et Dominique Baudis, Président du Conseil supérieur de l’Audiovisuel, organisme en charge de remettre un rapport annuel d'activité au Président de la République. Invité d'honneur du dîner annuel du CRIF, Jean-Pierre Raffarin déclarera : "J'ai considéré comme de mon devoir, avec plusieurs de mes ministres, de prendre le temps de regarder ces images, insupportables à la vue, brûlantes au coeur, révoltantes à la raison. La scénarisation de la haine est de retour". Jean-Pierre Raffarin qui assimile toute critique du sionisme à de l'antisémitisme, s'engage alors à légiférer. D'autant que, lors du deuxième comité interministériel consacré à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, le 27 janvier 2004, Dominique Baudis démontre son impuissance et son manque de moyen juridique pour faire taire Al-Manar, comme il l'avait déja tenté de la faire pendant la guerre d’Irak avec Al-Jazira et en août 2003 avec la chaîne publique égyptienne ESC qui diffusait un feuilleton jugé également antisémite par le CRIF, inspiré des fameux "Protocoles des sages de Sion", désignants les "goy" (non juif) comme des "gentils" et les "Juifs" en maître d'un gouvernement mondial, visant à l'asservissement de la race humaine, dans l'attente du retour de Dieu, "feuilleton qui pourrait constituer un délit d’incitation à la haine raciale et serait susceptible de troubler l’ordre public" avait écrit le CSA. Le 12 février 2004, les députés examinent à l'Assemblée Nationale des amendements à la loi sur les "communications électroniques" (Loi n° 2004-669 du 9 juillet 2004) qui donneront des pouvoirs nouveaux au CSA, comme celui de faire cesser la diffusion, par référé administratif, des "programmes qui portent atteinte aux principes fondamentaux encadrant l’exercice de la liberté de communication". En attendant, Al Manar est proposé à tous ceux qui disposent d’un décodeur satellite et d'une parabole à orienter sur 13° est, vers le satellite Hotbird4 de l'organisation intergouvernementale Arabsat, non compter Internet qui assure sa rediffusion. NDLR. Contraire aux lois également, la chaîne payante Ultra Blue, pourtant domiciliée à Paris, qui diffuse des films pornographiques toute la journée en violation de la loi qui astreint le X à une diffusion après minuit, malgré la saisine du procureur de la République de Paris en octobre 2002. Une chaîne elle aussi toujours relayée par le même opérateur, Eutelsat. Plus de détails : L’action du CRIF pour empêcher la diffusion de séries antisémites diffusées par la chaîne du Hezbollah, Al Manar ** Jean-Claude Lenoir et Charles Frammezelle, membres du Collectif de Soutien d'Urgence aux Réfugiés, "C'SUR", qui apporte aux nombreux migrants de Calais de la nourriture, des soins et des vêtements, ont été reconnus coupables par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) "d'aide au séjour à personne en situation irrégulière en bande organisée", mais dispensés de peine, malgré les réquisitions de nuit du Procureur de la République qui demandait une peine de 3 mois de prison avec sursis. Le tribunal n'a pas retenu l'accusation d'hébergement de réfugiés en situation irrégulière, estimant que les 2 militants, mis en examen en 2003, avaient servi une cause humanitaire, tout en les reconnaissant "coupables" d'avoir servi de prête-nom pour l'encaissement de mandats. Le tribunal aura été mobilisé pendant plus de 17 heures sous la pression populaire d'une centaine de manifestants qui avait organisé un barbecue devant les portes du tribunal où était déployée une banderole où l'on pouvait lire : "La solidarité n'est pas un délit". On notait la présence à la barre de maître Eric Dupont-Moretti, donnant le la d'un concert de 8 plaidoiries ou fut "malmené" l'enquêteur de police qui finit par lâcher : "Ils ont aidé des gens en situation irrégulière, et cela tombe sous le coup de la loi, malheureusement". Les 2 hommes qui n’ont pas tiré le moindre bénéfice financier de leur "coupable" activité, étaient sur écoutes policières. Leurs crimes se déroulent dans un pays sans nom, disons autour du centre de la Croix-Rouge de Sangatte fermé en novembre 2002, non sans conséquence humaine - sous le feu médiatique - par Nicolas Sarkorzy, alors ministre de l'Intérieur. Les 2 militants étaient jugés en même temps que 7 Irakiens, soupçonnés d'être des passeurs d'immigrés clandestins et dont le chef présumé du réseau, a été condamné à 6 ans de prison ferme. Jean-Claude Lenoir et Charles Framezelle, alias "Moustache" ont reconnu avoir hébergé une dizaine d'Irakiens, Afghans, Iraniens ou Kosovars "pour qu'ils ne passent pas plusieurs nuits dehors". C'est alors que Smaïn Laacher, sociologue, témoin de la défense, résuma courageusement l'hypocrisie politique en la matière : "Durant 3 ans, l’Etat a hébergé à Sangatte des milliers d’étrangers en situation irrégulière, en sachant pertinemment qu’il y avait parmi eux de nombreux passeurs. On ne l’a jamais poursuivi." Enfin, condamné sans peine, mais non relaxé, Jean-Claude Lenoir a déclaré après l'annonce du verdict : "J'ai entendu que certains réfugiés étaient relaxés, d'autres repartaient en prison. Très sincèrement, c'est ça qui me touche aujourd'hui, et, pour revenir très égoïstement sur mon cas personnel et sur le cas de Charles, d'entendre dire qu'on est coupable ça montre bien la difficulté du président du tribunal de ne pas désavouer le procureur... Je ne connaissais pas la justice. Ce n'est vraiment pas l'honneur de notre société".




La citation du jour : "Moins un culte est raisonnable, plus on cherche à l'établir par la force." Jean-Jacques Rousseau





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