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Lundi 3 janvier 2005 : Dans son message de fin d'année à la nation, le Président Laurent Gbagbo a appelé solennellement vendredi les Ivoiriens à "aller vers le désarmement et la paix en 2005, année électorale" rappelant, que comme le prévoient les Accords de Linas-Marcoussis signés en France en janvier 2003 et les accord d'Accra III au Ghana en juillet 2004, "le désarmement des rebelles doit être l'essentiel" estimant "avoir terminé sa part" en faisant adopter par le Parlement tous les projets de loi prévus par les différents accords.

Mercredi 26 janvier 2005 : Mahamat Djibrine, l'un des "tortionnaires les plus redoutés" du Tchad a été renvoyé de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) suite à une plainte de Human Rights Watch auprès des Nations Unies. Mahamat Djibrine, dit "El Djonto" fut l'un des plus puissants éléments de la police politique pendant la dictature d'Hissène Habré (1982-1990), la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS), responsable de l'assassinat de centaines d'opposants politiques et de tortures systématiques. Avant de partir pour la Côte d'Ivoire, Mahamat Djibrine était toujours Chef de cabinet du Directeur Général de la Police Nationale au Tchad. Comme une trentaine de ses ex-collègues de la DDS accusés de tortures et de meurtres par la Commission d'Enquête de 1992, Mahamat Djibrine a conservé, jusqu'à aujourd'hui, des fonctions officielles au sein de l'appareil sécuritaire de l'Etat tchadien. "C'est une honte, une véritable humiliation pour le Tchad" a déclaré Ismael Hachim, Président de l'Association des Victimes des Crimes et Répressions Politiques (AVCRP). Ajoutant : "Que nos anciens tortionnaires occupent encore des postes de responsabilité au sein de l'administration tchadienne nous révolte déjà profondément, mais que maintenant ils représentent le Tchad dans les instances internationales, cela dépasse l'entendement". Pour Jacqueline Moudeina, Présidente de l'Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense des Droits de L'Homme (ATPDH), "cette attitude du gouvernement tchadien est symptomatique de son refus d'en finir définitivement avec les ex-tortionnaires du régime Habré qui gravitent toujours au sein des échelons les plus élevés de l'administration tchadienne". Plusieurs plaintes criminelles ont été déposées devant les tribunaux tchadiens contre Mahamat Djibrine qui est accusé par ses victimes de les avoir directement torturées. Plus de détails : L'affaire Habré ; Hissène Habré

Samedi 29 janvier 2005 : Les planteurs de café et de cacao ont dénoncé la politique des "grandes multinationales (Cargill, ADM et Amadjaro) qui, au lieu d'attendre que le café et le cacao leur soient livrés dans leurs magasins sur les différents ports à Abidjan et à San Pedro (368 km au sud-ouest d'Abidjan) livrent une concurrence déloyale aux coopératives en allant acheter à des prix dérisoires ces 2 produits directement sur les plantations". Ils ont appelé ces compagnies à mettre définitivement un terme à cette présence dans les plantations "au risque de voir les syndicats organiser une grève de protestation le 31 janvier prochain". Le président de la Bourse du café et du cacao (BCC), Lucien Tapé Doh, a précisé que l'attitude de ces exportateurs internationaux pourrait conduire "à déstabiliser les producteurs" ajoutant que "le cacao vendu à 390 FCFA (0,54 euros) bord champ est vendu par les coopératives à 410 FCFA (0,62 euros), voire 425 FCFA (0,64 euros) dans les ports ivoiriens". Le Collectif des jeunes producteurs de café-cacao de Côte d'Ivoire (Cojep-ci) a exprimé par la voix de son président, Oulaï Tchélan, sa volonté de rejoindre ce mouvement de "grève éclatée qui va se traduire par des descentes des producteurs dans les magasins de ces groupes internationaux dans les différentes villes de l'intérieur du pays". Avec près de 1 400 000 tonnes de fèves, la Côte d'Ivoire occupe le premier rang des producteurs mondiaux de cacao avec 40 % des parts de marché et environ 620 000 plantations. Près de 6 millions de personnes vivent du cacao qui représente 15 % du PIB ivoirien, et environ 50 % des exportations de la Côte d'Ivoire. La Côte d'Ivoire est également le premier pays africain producteur de café avec environ 200 000 tonnes.

Lundi 31 janvier 2005 : Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a déclaré dimanche à Abuja, la capitale du Nigeria que "la liste de l'ONU accusant 95 Ivoiriens, dont l'épouse du président, Simone Gbagbo, de graves exactions sera remise à un procureur" mais ne sera pas publiée pour le moment" afin "de ne pas compromettre la situation". Cette liste a été établie dans un rapport de la commission d'enquête de l'ONU sur les "violations des droits de l'Homme" et les assassinats politiques" en Côte d'Ivoire, qui couvre la période du 19 septembre 2002 au 15 octobre 2004, "commis tant au sud du pays, sous l'autorité du président Laurent Gbagbo, que dans le nord contrôlé par la rébellion".

Mardi 1er février 2005 : Le vote d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Côte d'Ivoire a été repoussé une deuxième fois lundi, à une date indéterminée, après avoir été annulé vendredi après-midi. Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a par ailleurs confirmé que le rapport d'enquête de la Commission des droits de l'Homme sur les exactions commises depuis 2002 en Côte d'Ivoire comportait bien une liste des personnes incriminées mais que l'ONU laisserait à la justice le soin de rendre ces noms publics. ** L'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI) a estimé, samedi à Yamoussoukro, la capitale, à l'ouverture d'un séminaire international sur la "sécurité des journalistes", réunissant une trentaine de professionnels des médias, de la presse nationale et internationale, ainsi que des représentants de l'opération militaire française Licorne et des FANCI (Forces armées nationales de Côte d'Ivoire) que "la Côte d'Ivoire, en crise politico-militaire depuis 3 ans (NDLR. pays est coupé en 2 depuis septembre 2002 par une rébellion armée qui occupe le nord du pays depuis le coup d'Etat manqué contre le président Laurent Gbagbo), est un pays à risque pour les journalistes ivoiriens et étrangers". Ce séminaire de 2 jours est organisé en partenariat avec l'Institut pour la sécurité du journalisme (INSI, basé en Belgique) qui a ouvert en décembre 2004 à Dakar son bureau pour l'Afrique. L'INSI a identifié des "zones caractérisées par une grande instabilité où les journalistes ont de nombreuses difficultés à faire correctement leur métier" dans le pays : Abidjan, la capitale économique ivoirienne, de la frontière avec le Liberia (ouest), Bouaké (quartier général de la rébellion dans le centre du pays) et Korhogo (nord). Selon l'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières, RSF, la situation de la presse en Côte d'ivoire est caractérisée par une "insécurité totale, renforcée par le sentiment d'impunité des forces de l'ordre régulières et des multiples mouvements rebelles et milices présents dans le pays", estimant dans son rapport 2004 que "le régime du président Gbagbo a "une réelle part de responsabilité dans cette situation, aggravée par le climat de haine entretenu par certains médias ivoiriens".

Mercredi 2 février 2005 : Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté mardi la résolution 1584 visant à renforcer l'efficacité de l'embargo imposé le 15 novembre 2004 sur les armes à destination de la Côte d'Ivoire. Elle "autorise l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et les forces françaises qui la soutiennent à surveiller l'application de cet embargo, y compris en inspectant, sans préavis, les cargaisons des avions et de tout véhicule de transport utilisant les ports, aéroports, champs d'aviation, bases militaires et postes frontières de la Côte d'Ivoire". La nouvelle résolution prévoit la mise en place d'un comité d'experts de 3 membres qui sera chargé de surveiller, sur place, en Côte d'Ivoire mais également dans les pays voisins, et dans la durée, l'application de l'embargo.

Vendredi 4 février 2005 : Lors d'une opération de police jeudi à Abidjan, visant à déloger des miliciens, favorables au Président Laurent Gbagbo, qui se livrent, selon les habitants du quartier d'Adjame, à des extorsions et des rackets, un civil et un milicien ont été tués après un échange de tirs entre policiers et membres de la milice.

Mardi 1er mars 2005 :
Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a choisi l'ancien Représentant permanent à l'ONU de la Suède, Pierre Schori, pour remplacer Albert Tévoédjrè à la tête de l'Opération de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI), qui avait démissionné de son poste le 24 novembre 2004. ** L'ONUCI a indiqué lundi dans un communiqué que "ses soldats sont intervenus pour rétablir la sécurité à Logoualé, environ 15 Km au sud de Man, suite à une attaque lancée tôt le matin par un groupe d'hommes armés contre un poste de contrôle des Forces Nouvelles (NDLR. Ex-rebelles). A la suite de l'intervention de l'ONUCI, 87 éléments armés ont été retenus et ont reçu la visite des représentants de la Croix Rouge. Ils seront plus tard remis en sécurité aux autorités compétentes. Des armes et des munitions ont été également saisies". L'ONUCI a déploré cette attaque et estime qu'elle "pourrait faire peser des menaces inutiles sur le processus de paix à un moment où la communauté internationale et notamment la médiation sud-africaine ainsi que tous les acteurs du conflit ivoirien déploient des efforts pour aboutir à une solution politique de la crise". Le porte-parole des Forces Nouvelles (FN), Sidiki Konate, a accusé le Président Laurent Gbagbo d'avoir "par ces actes de guerre, définitivement enterré tous les efforts de médiation de l'Union africaine et la communauté internationale".

Mardi 8 mars 2005 : La Cour suprême de Côte d'Ivoire a confirmé la condamnation, prononcée lors du premier jugement rendu le 22 janvier 2004, à 17 ans de prison du sergent de police Théodore Dago Séri qui avait abattu d'une balle dans la tête, le 21 octobre 2003, le journaliste français Christian Baldensperger, dit Jean Hélène, correspondant de Radio France Internationale (RFI) à Abidjan. La Cour suprême a également condamné l'Etat de Côte d'Ivoire à verser 137 millions de FCFA (200 000 euros) aux ayants-droit, confirmant la condamnation du premier jugement. Voir notre édition du 23 octobre 2003.

Jeudi 17 mars 2005 : L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a demandé l'ouverture d'une enquête sur des informations faisant état de la mort de 13 détenus qui auraient succombé aux actes de torture et aux traitements inhumains infligés par les gardes dans la prison de Bouaflé. 12 victimes sont mortes le 22 février 2005 dans la prison de Bouaflé, à 340 km au nord-ouest d'Abidjan, et la treizième a succombé à ses blessures à l'hôpital le 27 février, selon un communiqué de l'ONU qui précise que "dans le cadre de l'application de la décision du Gouvernement ivoirien de procéder au déguerpissement des populations illégalement installées dans le parc national de Marahoué, vivant de la culture du cacao, les gardes des eaux et forêts avaient, entre les 11 et 22 février 2005, arrêté des villageois au motif d'explorations non autorisées dans le Parc de Marahoué. Certaines des personnes arrêtées ont subi des tortures et des mauvais traitements, et, dans certains cas, elles ont été obligées de payer une somme de 100 000 F CFA en échange de leur libération. Elles avaient reçu l'ordre de quitter les lieux avant le 15 janvier 2005 mais avaient refusé d'obéir. La mission de l'ONU explique que ces 13 personnes sont mortes des "actes de torture et des traitements inhumains et dégradants que leur ont infligés les gardes du parc national de la Marahoué". 32 villageois sont encore détenus à la prison de Bouaflé.

Mercredi 23 mars 2005 : L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a annoncé mardi avoir lancé une opération de contrôles d'armement "inopinés et concomitants" dans les zones sous contrôle gouvernemental et rebelle, notamment "les hangars des sociétés civiles" installées sur l'aéroport international de Felix Houphouët-Boigny à Abidjan. "Ce contrôle s'est effectué en présence des autorités (ivoiriennes) de l'aviation civile et de la douane. Aucun matériel illicite n'a été trouvé". Une équipe mixte composée des forces françaises de la Licorne et de l'ONUCI a "contrôlé la base aérienne de Bouaké (centre, fief de la rébellion ivoirienne qui contrôle le nord du pays)". Ces contrôles s'inscrivent "dans le cadre de la mise en application des termes de la résolution 1584, voté par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 1er février 2005" qui vise à renforcer l'embargo sur les armes à destination de la Côte d'Ivoire. Elle autorise la force onusienne et les forces de Licorne à "surveiller l'application de l'embargo.

Jeudi 24 mars 2005 : La deuxième plus grande université de Côte d'Ivoire, située dans le bastion des rebelles de Bouaké, qui était fermée depuis septembre 2002 après la tentative de coup d'état contre le Président Laurent Gbagbo, qui a entraîné le pays dans la guerre civile, va rouvrir ses portes. Les étudiants ont commencé à se faire inscrire mercredi sur des listes en vue de reprendre les cours le 22 avril 2005. Adja Dibi, secrétaire général de l'université, a indiqué que depuis septembre 2002, au moins 10 000 des 13 000 étudiants de l'université se sont enfuis à Abidjan et dans les pays voisins et espéré que les 200 enseignants de l'établissement vont pouvoir récupérer leurs postes.

Lundi 28 mars 2005 : Les autorités sud africaines ont annoncé qu'un sommet, qui devrait réunir les protagonistes principaux de la crise en Côte d'Ivoire, et notamment le président Laurent Gbagbo, le chef de l'opposition en exil Alassane Ouattara, et le chef de la rébellion des Forces Nouvelles Guillaume Soro, se tiendra le 3 avril 2005 à Pretoria.

Jeudi 31 mars 2005 : Le tribunal militaire d'Abidjan compétent en matière criminelle a condamné mardi à 10 ans de prison et à la privation de ses droits civiques le caporal-chef Sébastien N'Dri, militaire ivoirien qui avait tué d'une balle dans le dos un soldat français de l'Opération Licorne, le 25 juin 2004, à un barrage au sud de Yamoussoukro à 250 km au nord-ouest d'Abidjan, près de la localité de Zambakro. Le militaire était jugé "pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner". L'opération Licorne compte 4 000 soldats, chargés de faire respecter aux côtés de la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI) un cessez-le-feu entre l'armée loyaliste et la rébellion contrôlant le nord du pays depuis 2002. 12 soldats français de Licorne ont été tués depuis 2003 par des tirs hostiles. Les partisans du président Laurent Gbagbo réclament le départ des forces françaises de La Licorne.

Vendredi 1er avril 2005 :
L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a publié jeudi un rapport qui déplore les "graves violations des droits de l'homme" dans ce pays "malgré de légères améliorations durant les mois de janvier et de février" 2005. Ces violations ont été "notamment l'oeuvre des éléments de Forces de défense et de sécurité (FDS) et des milices armées ou non armées dans la partie sous contrôle du Gouvernement, des éléments des Forces Nouvelles dans la zone sous leur contrôle ainsi que des groupes armés et coupeurs des routes dans la zone de Confiance placée sous la supervision des forces impartiales". L'ONUCI souligne également "une recrudescence de l'insécurité notamment dans la zone de confiance où le système judiciaire et l'administration ne fonctionnent pas selon les normes requises, laissant une large place à l'impunité".

Lundi 11 avril 2005 : Le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a attiré l'attention des pays donateurs sur le fait que les Nations Unies n'ont reçu que 0,5 % de l'appel de fonds humanitaire 2005, d'un montant de 39,3 millions de dollars, pour la Côte d'Ivoire, précisant que seuls 181 000 dollars, donnés par les Pays Bas, ont été fournis sur les 39,3 millions demandés. L'OCHA a ajouté que "tous pays confondus excepté les pays de l'océan indien touchés par le tsunami (NDLR. Raz-de-marée) et le Soudan, les agences humanitaires n'ont reçu que 9 % des fonds demandés pour l'année 2005. Seuls 168 millions de dollars des 1,7 milliard demandés ont été reçus. Le Burundi, la République centrafricaine, le Tchad, la Fédération de Russie pour la Tchétchénie, la Côte d'Ivoire, l'Erythrée, la Guinée, la République démocratique du Congo, la Somalie et l'Afrique de l'Ouest, ont reçu moins de 5 % de l'aide attendue.

Mardi 12 avril 2005 : Le nouveau représentant spécial de l'ONU en Côte d'Ivoire, le diplomate suédois Pierre Schori, qui succède au Béninois Albert Tévoédjré démissionnaire après 2 ans de fonction, est arrivé lundi à Abidjan. Il doit prendre le commandement de la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI) qui compte 6 000 hommes, appuyés par 4 000 soldats français de l'opération Licorne opérant sous mandat de l'ONU, mais restant placés sous commandement français. Ces forces ont pour mission principale d'empêcher une reprise des hostilités entre l'armée et les rebelles.

Mercredi 13 avril 2005 : La rébellion des Forces Nouvelles a accusé le Président Laurent Gbagbo de faire venir des mercenaires dans le pays pour "torpiller le processus de réconciliation nationale". La principale, et la plus importante milice pro-gouvernementale, le Front de Libération du Grand Ouest (FLGO), affirme qu'il ne désarmera ou sinon à la condition que les rebelles contrôlant le nord du pays en fassent autant et simultanément. ** Un poste de l'ONU situé dans le centre du pays a été attaqué mardi par des inconnus.

Vendredi 22 avril 2005 : Le représentant spécial des Nations Unies, Pierre Schori, a déclaré à Abidjan, capitale commerciale, que l'armée et les rebelles ivoiriens ont commencé jeudi à retirer des armes lourdes des lignes de front, sous la supervision de l'ONU et des soldats français de l'opération Licorne engagés dans la mission de maintien de la paix. L'opération devrait durer 4 jours.

Mardi 3 mai 2005 : Le week-end a été émaillé par des affrontements inter-ethniques à Duekoué, dans l'ouest du pays. 12 personnes ont été tuées. Des maisons et des commerces ont été incendiés. Selon le Comité international de la Croix-Rouge en Côte d'Ivoire (CICR) 35 personnes ont été blessées et 3 000 se sont réfugiées dans les locaux de la mission catholique de Duekoué.

Vendredi 6 mai 2005 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté jeudi à l'unanimité la résolution 1600 par laquelle il proroge pour 1 mois, soit jusqu'au 4 juin 2005, le mandat de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et des forces françaises de l'opération Licorne qui la soutiennent.

Samedi 7 mai 2005 : La télévision nationale a lu jeudi un communiqué qui indique que "le président de la République décide, à titre exceptionnel et uniquement pour l'élection présidentielle d'octobre 2005, que les candidats présentés par les parties signataires de l'accord de Linas-Marcoussis sont éligibles". Le Conseil constitutionnel et la Commission électorale indépendante (CEI) sont chargés de l'exécution de cette décision. Dans une adresse à la Nation le 26 avril 2005, le président Laurent Gbagbo avait déclaré accepter, comme l'avait recommandé son homologue sud-africain Thabo Mbeki, médiateur de la crise ivoirienne, la candidature de l'opposant Alassane Ouattara à l'élection présidentielle. Alassane Ouattara, musulman originaire du Nord, avait été écarté en 2000 par la Cour suprême de la course à la présidentielle pour "nationalité douteuse". Un second décret a été également signé par le Président Gbagbo qui "désigne "l'Institut national de la statistique (INS) pour effectuer le recensement électoral, établir la liste électorale et produire les cartes d'électeurs" dans le cadre des élections qui devraient se tenir en 2005. L'opposition accuse l'INS d'être dirigée par des hommes proches du régime.

Lundi 9 mai 2005 : Réunis depuis 5 jours à Yamoussoukro, la capitale, pour des négociations sur le désarmement contenu dans l'accord de paix de Prétoria, les délégations des forces armées de Côtes d'Ivoire et des Forces Nouvelles n'ont pu parvenir à un accord fixant les modalités pratiques du plan de désarmenent, démobilisation et réinsertion (DDR).

Mercredi 11 mai 2005 : Dans le cadre de la Semaine de la liberté de la presse célébrée du 3 au 7 mai 2005, l'Observatoire de la liberté de la presse, de l'éthique et de la déontologie (OLPED, organe de régulation de la presse ivoirienne), a instauré un prix dénommé "prix OLPED", destiné à récompenser les entreprises et "à accompagner la nouvelle loi sur le régime juridique de la presse écrite et audiovisuelle" en Côte d'Ivoire , adoptée en décembre 2004 et qui entre en vigueur le 30 juin 2005. Cette loi vise essentiellement à améliorer les conditions de travail des journalistes "par le biais de l'application de la convention collective et du respect du code de déontologie et de l'éthique par les hommes de media". La Société nationale de Presse et d'Edition de Côte d'Ivoire (SNPECI), éditrice de "Fraternité Matin", a reçu samedi 7 mai 2005 le Prix Diamant de l'OLPED d'une valeur de 15 millions de francs CFA (45 000 euros). Quant aux Prix Or (9 millions F CFA - 13 700 euros) et Argent (5 millions F CFA - 7 600 euros ), ils ont été respectivement attribués au Groupe Olympe, éditeur de "Soir Info" et "L'Inter", et à la société Ouest-média, éditrice de "24 heures". Doté d'une enveloppe de 30 millions de francs CFA (45 000 euros), le prix vise exclusivement le financement d'infrastructures et d'équipements en vue d'améliorer les performances des entreprises de presse lauréates, selon ses initiateurs.

Jeudi 2 juin 2005 :
Dans un communiqué publié mercredi à Abidjan, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a "condamné énergiquement les tueries de Duekoue", qui ont fait 41 morts et 61 blessés, et qui constituent "un revers pour les efforts de réconciliation en cours depuis plus d'un mois dans cette zone et vont à contre-courant de la dynamique actuelle du processus de paix".

Samedi 4 juin 2005 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi la résolution 1603 qui proroge le mandat de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et des forces françaises de l'Opération Licorne qui la soutiennent jusqu'au 24 juin 2005, pour une période de 7 mois et demande au Secrétaire général de nommer, dans ce cadre, un haut représentant pour les élections en Côte d'Ivoire, prévues pour le 30 octobre 2005. Le Conseil de Sécurité a également menacé "les protagonistes du conflit en Côte d'Ivoire de sanctions s'ils n'appliquent pas pleinement et sans retard le plan de paix conclu en avril 2005 sous la médiation du président sud-africain Thabo Mbeki". Ces sanctions portent sur un gel des avoirs financiers et une interdiction de voyager à l'encontre de toute personne ou organisation entravant les efforts de paix. Le Conseil réclame par ailleurs le désarmement immédiat, le retrait des milices dans tout le pays et demande au sécrétaire général Kofi Annan d'entamer les préparatifs en vue de renforcer l'ONUCI, sa mission de maintien de la paix en Côte d'Ivoire.

Mardi 7 juin 2005 : Le porte-parole de l'armée ivoirienne a annoncé que 3 personnes ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi au cours d'une attaque à Duékoué, déjà la cible d'affrontements inter-ethniques qui ont fait plus de 50 morts début juin 2005.

Vendredi 10 juin 2005 : Lors de la publication jeudi 8 avril 2005 de son deuxième rapport bimestriel sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire, couvrant les mois de mars et avril 2005, faite par Simon Munzu, chef de la Division des droits de l'homme, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a déploré "les graves violations des droits de l'homme commises tant par les éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) - les forces nationales ivoiriennes - que par des éléments des Forces armées des Forces Nouvelles (FAFN) - les forces rebelles", soulignant que "la fréquence et la nature des violations des droits de l'homme constatées dans la zone sous le contrôle des Forces Nouvelles témoignent d'un climat d'impunité quasi-totale et renforce le règne du non droit dans cette zone". L'ONUCI déplore cependant que face aux exactions et aux violations massives des droits de l'homme recensées dans son rapport, ni le Gouvernement de réconciliation nationale, ni les Forces Nouvelles n'aient pris des mesures appropriées pour enquêter sur ces événements, établir les responsabilités et traduire leurs auteurs en justice.

Jeudi 23 juin 2005 : Le désarmement des parties en conflit, qui devait commencé le 27 juin 2005, a été une nouvelle fois reporté dans l'attente d'une conférence de paix qui doit s'ouvrir la semaine prochaine à Prétoria, en Afrique du Sud.

Samedi 25 juin 2005 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi 24 juin 2005 à l'unanimité de ses 15 voix l'envoi d'une force supplémentaire de 1 225 hommes en soutien aux 6 200 déjà déployés sur place dans le but de tenter de relancer le processus de paix.

Vendredi 2 septembre 2005 : L'ambassadeur du Japon, qui assure la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU, Kenzo Oshima, a indiqué jeudi à la suite de consultations à huis clos sur l'évolution de la situation en Côte d'Ivoire que "les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur entière disposition à prendre toutes les mesures qu'ils estimeront nécessaires, y compris l'imposition de sanctions individuelles, en vue d'assurer le respect des résolutions du Conseil de sécurité". Le 15 novembre 2004, le Conseil de sécurité avait adopté la résolution 1572 (2004) qui prévoit des sanctions individuelles - interdiction de voyager et gel des avoirs – pour notamment les Ivoiriens qui bloqueraient le processus de paix.

Lundi 12 septembre 2005 : L'ancien Président Henri Konan Bédié, au pouvoir en 1993 et jusqu'au 24 décembre 1999 après avoir été renversé par un coup d'Etat militaire, mené par l'actuel président Laurent Gbagbo, est arrivé dimanche à Abidjan après un exil d'un an en France. Il entend présenter sa candidature à l'élection présidentielle du 30 octobre 2005.

Jeudi 22 septembre 2005 :Le président Laurent Gbagbo a affirmé mardi à Abidjan qu'il ne négocierait plus avec l'opposition et la rébellion des Forces nouvelles (FN) pour régler la crise en Côte d'Ivoire qui perdure depuis la tentative de coup d'Etat de septembre 2002 et qui a plongé le pays dans la guerre civile. Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et diffusée sur le site de la présidence ivoirienne quelques heures auparavant, Laurent Gbagbo avait déjà annoncé son "rejet par avance d'une saisine de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) sur la Côte d'Ivoire en raison de l'implication directe de certains pays membres de cette organisation dans le conflit ivoirien", sans les citer nommément. Laurent Gbagbo a ajouté qu'il était "fatigué" des multiples et vaines négociations qui ont eu lieu depuis.

Samedi 24 septembre 2005 : L'ambassadeur de Côte d'Ivoire à l'ONU, Philippe Djangoné-Bi, a émis des doutes jeudi sur l'impartialité de la CEDEAO dans la crise ivoirienne et a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre ses responsabilités. Selon Philippe Djangoné-Bi, plusieurs membres de la CEDEAO "sont impliqués directement dans le conflit ivoirien" et de ce fait, manquent d'impartialité.

Jeudi 29 septembre 2005 : Le président Laurent Gbagbo a déclaré, mardi, dans un message à la Nation que l'élection présidentielle ne pourrait se tenir comme prévu le 30 octobre 2005 en raison de l'absence du désarmement de la rébellion. Il a de plus réaffirmé qu'il se maintiendrait à son poste après cette date alors que les rebelles l'ont appelé à quitter ses fonctions au terme de son mandat.

Samedi 1er octobre 2005 : Dans son Sixième rapport intérimaire sur l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) du 26 septembre 2005, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, appelle au rétablissement de la Commission électorale indépendante et à la prise de sanctions ciblées contre ceux qui entravent le processus de paix. Le Secrétaire général indique : "Dans la situation actuelle, les élections n'auront pas lieu le 30 octobre comme le prévoit la Constitution ivoirienne" et ajoute qu'une "attention urgente doit être accordée à l'administration de la période à compter du 30 octobre et à la préparation d'élections libres, justes et transparentes dont les résultats seraient acceptables pour tous". Kofi Annan appelle à la reconstitution sans plus attendre de la Commission électorale indépendante et recommande au Conseil de sécurité "d'agir avec fermeté à l'encontre des personnes qui tentent de faire obstacle" au processus "en particulier en imposant les sanctions ciblées envisagées dans la résolution 1572 (2004) du Conseil de sécurité concluant : "Le moment est venu pour les parties ivoiriennes d'assumer clairement leurs responsabilités respectives". Sur le plan des droits de l'homme, indique le rapport, "des éléments des forces ivoiriennes de défense et de sécurité ou des Forces nouvelles", se rendent fréquemment coupables, impunément, de détentions pour des raisons politiques ou arbitraires, d'exécutions extrajudiciaires, de viols, de confiscations de biens privés et d'actes d'intimidation à l'égard de dirigeants de 'opposition et de leurs partisans". "Les cas d'abus des droits de l'homme pour des raisons ethniques tels qu'exécutions, viols et destruction de logements, qui sont aussi commis par des éléments des milices ethniques et communautaires, sont particulièrement préoccupants". S'agissant enfin des conditions humanitaires dans le pays, le rapport indique qu'un "accès limité aux services sociaux de base a de graves répercussions sur les groupes les plus vulnérables de la population", en particulier dans le nord et l'ouest du pays. Le rapport précise : "A côté des graves pénuries d'eau dans le nord, l'absence d'entretien et la surexploitation des installations dans le secteur de l'eau ont entraîné une détérioration de la qualité de l'eau dans certaines zones urbaines, ce qui fait peser une grave menace sanitaire sur les populations locales". Ainsi, 7 % des échantillons d'eau "sont gravement contaminés par des agents mortels tels que ceux qui transmettent la fièvre typhoïde et la dysenterie".

Vendredi 14 octobre 2005 : L'Opération des Nations-Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a publié jeudi un rapport, rédigé par la Division des droits de l'Homme de l'ONUCI, qui couvre la période allant de mai à juillet 2005, qui précise que "la vague de violences intercommunautaires survenue fin avril/début mai et fin mai/début juin à l'ouest de la Côte d'Ivoire a démontré combien ce pays risquait de basculer dans un cycle d'anarchie aux conséquences graves sur le plan des droits de l'Homme, humanitaire et sécuritaire". Ce troisième rapport pour 2005 dénonce également des "exécutions sommaires, des attaques, des tortures et des traitements inhumains", aussi bien chez les loyalistes que du côté de la rébellion.

Mardi 18 octobre 2005 :La ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a suspendu 3 militaires français qui ont servi dans la Force Licorne en Côte d'Ivoire, dont le général Henri Poncet, (NDLR. Ancien commandant de l'opération "Licorne" en Côte d'Ivoire), pour "des manquements graves" lors de l'interpellation en mai 2005 d'un jeune Ivoirien qui a trouvé la mort dans des circonstances "particulières". Depuis le 4 avril 2004, et sur la base de la résolution 1528 du Conseil de sécurité de l'ONU, la force Licorne a pour mission de "contribuer à la sécurité générale en Côte d'Ivoire", en fournissant une capacité de réaction rapide à l'ONUCI : l'Opération des Nations Unies en Cote d'Ivoire en cas d'agression.

Mercredi 19 octobre 2005 : Adamantios Vassilakis, président du Comité des sanctions pour la Côte d'Ivoire du Conseil de sécurité, est arrivé mardi 18 octobre 2005 à Abidjan pour une visite de 3 jours au cours de laquelle il sera reçu par le président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Seydou Diarra et aura des entretiens avec des membres du gouvernement de réconciliation nationale et des présidents d'Institutions, selon un communiqué de l'ONUCI rendu public mardi à Abidjan. Adamantios Vassilakis pourrait ainsi désigner les personnes "qui font peser une menace sur le processus de paix et de réconciliation nationale en Côte d'Ivoire ou qui seraient reconnues responsables de violations graves des droits de l'homme et du droit international humanitaire en Côte d'Ivoire". Adamantios Vassilakis discutera également avec les différents signataires de l'Accord de Linas Marcoussis et avec les responsables des organisations politiques et économiques sous-régionales et internationales impliquées dans la résolution de la crise ivoirienne. La nouvelle Commission Electorale Indépendante (CEI) lui sera également présentée au cours de son séjour. Il rencontrera le Président de l'Assemblée nationale avant de se rendre à Bouaké pour des entretiens avec le Secrétaire général des Forces Nouvelles, Guillaume Soro. Il aura également des échanges de vues avec l'ancien Président Henri Konan Bédié au pouvoir de 1993 à 1999. Dans son Sixième rapport intérimaire sur l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI ) présenté au Conseil de Sécurité de l'ONU le 26 septembre 2005, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, appelait, dans son dernier rapport sur le pays, "au rétablissement de la Commission électorale indépendante et à la prise de sanctions ciblées contre ceux qui entravent le processus de paix".

Vendredi 21 octobre 2005 : Le président du Comité des sanctions des Nations unies, le Grec Adamantios Vassilakis, arrivé mardi 18 octobre 2005 à Abidjan pour une visite de 3 jours, a affirmé jeudi à Abidjan que toutes les personnes "sans exception", ne se conforment pas aux résolutions du Conseil de sécurité", elles seront "passibles de sanctions, rappelant que "le premier but" de l'action des Nations unies en Côte d'Ivoire était "le rétablissement de la paix et la réunification du pays". Il a souligné que face aux accords "signés, mais pas appliqués", le Conseil de sécurité avait "un outil qui s'appelle sanctions", destiné à "ceux qui n'appliquent pas les accords et n'aident pas au processus de paix".

Samedi 22 octobre 2005 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mardi la résolution 1632 visant à proroger jusqu'au 15 décembre 2005 le mandat du Groupe d'experts en Côte d'Ivoire chargé d'analyser les informations relatives à l'embargo sur les armes.

Vendredi 28 octobre 2005 : Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a appelé jeudi toutes les parties ivoiriennes à s'engager à mettre en oeuvre la résolution 1633 adoptée le 21 octobre 2005 par le Conseil de sécurité de l'ONU, appelant notamment à la nomination en Côte d'Ivoire d'un Premier ministre et la préparation d'une feuille de route pour l'organisation d'élections présidentielles l'année prochaine. Rappelons que le mandat du président Laurent Gbagbo arrive à terme le 30 octobre 2005, et que le scrutin présidentiel initialement prévu à cette date a été reporté sine die par le Président ivoirien. Le 6 octobre 2005, à Addis-Abbeba, le Conseil de la paix et de la sécurité de l'Union Africaine avait décidé le maintien au pouvoir du président Gbagbo, pendant une période de 12 mois au maximum. Il avait également prévu qu'un Premier ministre, accepté par toutes les parties belligérantes, soit nommé.

Samedi 29 octobre 2005 : L'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International, a publié mercredi 26 octobre 2005 un rapport intitulé "Côte d'Ivoire: Un avenir lourd de menaces". Amnesty indique que "jamais sans doute depuis l'indépendance du pays, autant d'inconnues n'ont plané sur l'avenir de la Côte d'Ivoire. Il est du devoir de tous d'éviter que le pays ne sombre dans un chaos qui pourrait entraîner la déstabilisation durable de toute la sous-région". Amnesty International s'est dite particulièrement "préoccupée par les informations faisant état d'une prolifération d'armes légères et de possibles livraisons d'armes aux deux parties en dépit de l'embargo sur les armes décrété en novembre 2004 par les Nations Unies" (NDLR. Résolution 1572 du Conseil de sécurité de l'ONU du 15 novembre 2004). Concernant le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), accepté par les 2 parties, Amnesty estime que "la principale raison de ce blocage semble être l'absence totale de confiance mutuelle sans laquelle ce type de programme n'a aucune chance de démarrer. L'ONG s'est dite "inquiète" par "des appels à la xénophobie relayés par certains hommes politiques et médias se réclamant du président Gbagbo". Amnesty International a lancé un appel au Président Laurent Gbagbo et aux Forces nouvelles, qui contrôlent depuis septembre 2002 la moitié nord du pays, afin que "tout soit fait pour éviter de nouvelles atteintes graves aux droits humains en Côte d'Ivoire" et appelé la communauté internationale "à prendre ses responsabilités et tout faire pour appliquer et faire appliquer les résolutions du Conseil de sécurité visant à empêcher une reprise du conflit qui ne peut qu'entraîner de très graves atteintes aux droits humains". Plus de détails : Amnesty : Côte d'Ivoire : arrêtez l'utilisation des enfants soldats

Lundi 31 octobre 2005 : Quelque 10 000 personnes ont manifesté dimanche à Abidjan, la capitale, pour contester la prolongation du mandat du président Laurent Gbagbo, qui devait s'achever dimanche 30 octobre 2005, et demander sa démission. L'ONU et l'Union Africaine ont donné leur aval à la prolongation d'un an du mandat de Laurent Gbagbo, réclamant en échange la nomination d'un nouveau Premier ministre accepté par les diverses forces en conflit en remplacement de Seydou Diarra. La police a dispersé dimanche 400 manifestants qui voulaient marcher sur la Présidence en tirant des balles réelles en l'air et lançant des gaz lacrymogènes. ** L'ancien groupe rebelle des Forces nouvelles (FN), qui contrôle le Nord du pays, a annoncé dimanche dans un communiqué avoir désigné son secrétaire général Guillaume Soro comme Premier ministre du "futur gouvernement de réconciliation nationale".

Mardi 1er novembre 2005 : L'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch, a indiqué par la voix de son directeur exécutif de la division Afrique, Peter Takirambudde, que "le gouvernement ivoirien renforce son effectif d'hommes armés en recrutant des enfants qui ont combattu lors de la violente guerre civile du Libéria". Il ajoute que "la communauté internationale doit faire tout son possible pour garantir la démobilisation de ces enfants et la traduction en justice de ceux qui les ont recrutés".

Mercredi 2 novembre 2005 :Des milliers de jeunes du Front Populaire Ivoirien (FPI) se sont rassemblés mardi à Abidjan, la capitale économique, pour apporter leur soutien au Président Laurent Gbagbo dont le mandat qui expirait le 30 octobre 2005, a été prolongé d'un an par l'ONU et l'Union Africaine.

Samedi 19 novembre 2005 : L'émissaire du président en exercice de l'Union africaine Olusegun Obasanjo, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Oluyemi Adeniji, a présenté jeudi à Bouaké aux représentants des anciens rebelles des Forces nouvelles (FN) une liste de 4 candidats au poste de Premier ministre de transition que ceux-ci ont "rejeté" cette liste, estimant ne pas comprendre "la procédure de nomination" qui a abouti à la présentation de 4 noms sur les 16 initialement proposés, la qualifiant de "viciée". Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté le 21 octobre 2005 la résolution 1633 appelant à la nomination en Côte d'Ivoire d'un Premier ministre et la préparation d'une feuille de route pour l'organisation d'élections présidentielles l'année prochaine. Rappelons que le mandat du président Laurent Gbagboest arrivé à terme le 30 octobre 2005, et que le scrutin présidentiel initialement prévu à cette date a été reporté sine die par le Président ivoirien. Le 6 octobre 2005, à Addis-Abbeba, le Conseil de la paix et de la sécurité de l'Union Africaine avait décidé le maintien au pouvoir du président Gbagbo, pendant une période de 12 mois au maximum. Il avait également prévu qu'un Premier ministre, accepté par toutes les parties belligérantes, soit nommé.

Lundi 28 novembre 2005 : La Cour suprême de Côte d'Ivoire a annulé vendredi l'élection contestée du président de la Commission électorale indépendante (CEI), Robert Mambé Beugré , membre du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, ancien parti unique), qui avait eu lieu le 19 octobre 2005 la jugeant "illégale". Ce vote avait été boycotté par 16 membres proches du président Laurent Gbagbo. L'opposition estimait que seuls les membres ayant voix " délibérative" pourraient prendre part au vote, alors que les membres proches du pouvoirs demandaient un scrutin général à l'intérieur de l'organe. En réponse à un courrier de saisine du président Laurent Gbagbo, le Conseil constitutionnel a soutenu que l'élection de la direction de la CEI doit se faire parmi tous les membres de l'institution.

Jeudi 1er décembre 2005 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé mercredi 30 novembre 2005 toutes les parties en conflit "à nommer un Premier ministre dans les plus brefs délais pour la relance du processus de paix devant conduire à l'organisation d'élections libres, justes, ouvertes et transparentes d'ici au 31 octobre 2006 au plus tard, et pour la mise en oeuvre complète de la feuille de route élaborée par le Groupe de travail international (GTI) lors de sa première réunion le 8 novembre 2005 à Abidjan". Le Conseil de Sécurité souligne une nouvelle fois que le Premier ministre doit disposer de tous les pouvoirs et ressources nécessaires décrits à l'article 8 de la résolution 1633 (2005) adoptée le 21 octobre 2005, qui entérinait la décision de l'Union africaine acceptant le maintien au pouvoir du président de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, à partir du 31 octobre, face à l'impossibilité d'organiser des élections présidentielles à la date prévue, le 30 octobre, aux côtés d'un Premier ministre acceptable pour tous".

Lundi 5 décembre 2005 : Charles Konan Banny, 63 ans, gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO), a été désigné dimanche Premier ministre. Cette nomination en attente depuis plusieurs mois a été rendue possible grâce à l'intervention des 3 médiateurs africains dans la crise ivoirienne : le président sud-africain Thabo Mbeki, le président nigérian Olusegun Obasanjo et le président du Niger Mamadou Tandja. Le Conseil de sécurité de l'ONU avait appelé mercredi 30 novembre 2005 toutes les parties en conflit "à nommer un Premier ministre dans les plus brefs délais pour la relance du processus de paix devant conduire à l'organisation d'élections libres, justes, ouvertes et transparentes d'ici au 31 octobre 2006 au plus tard, et pour la mise en oeuvre complète de la feuille de route élaborée par le Groupe de travail international (GTI) lors de sa première réunion le 8 novembre 2005 à Abidjan". Le Conseil de Sécurité avait souligné que le Premier ministre doit disposer de tous les pouvoirs et ressources nécessaires décrits à l'article 8 de la résolution 1633 (2005) adoptée le 21 octobre 2005, qui entérinait la décision de l'Union africaine acceptant le maintien au pouvoir du président de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, à partir du 31 octobre, face à l'impossibilité d'organiser des élections présidentielles à la date prévue, le 30 octobre".

Mardi 6 décembre 2005 : Le Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Prévention du Génocide, Juan Mendez, a déploré le samedi 3 décembre 2005 à Abidjan lors d'une conférence de presse donnée à l'ONUCI (Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire) à l'issue de sa visite entamée le jeudi 1er décembre 2005, le "climat de méfiance, de désinformation, ainsi que les rumeurs diffusées par les chefs politiques comme par les médias, qui alimentent la haine intercommunautaire". Il a appelé au démantèlement immédiat des nombreux groupes armés et milices dans le pays.

Jeudi 8 décembre 2005 : L'ancien mouvement rebelle "Forces Nouvelles" conduit par Guillaume Soro a jugé mardi qu'il était "indispensable" de suspendre la Constitution pour permettre au nouveau premier ministre d'assumer pleinement le pouvoir. Dans un courrier aux Nations-Unies, Guillaume Soro estime que la constitution permet au président Laurent Gbagbo de "supplanter le Premier ministre Charles Konan Banny", 63 ans, gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO), nommé dimanche 4 décembre 2005.

Vendredi 16 décembre 2005 : "Considérant que la situation en Côte d'Ivoire continue de mettre en péril la paix et la sécurité internationales dans la région", le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé, dans une résolution adoptée jeudi 15 décembre 2005, de reconduire jusqu'au 15 décembre 2006 "les dispositions des paragraphes 7 à 12 de la résolution 1572 (2004) du 15 novembre 2004. Le Conseil de sécurité y a ajouté également un embargo sur les exportations de diamants.

Mardi 20 décembre 2005 : Sur avis du Conseil constitutionnel, le président Laurent Gbagbo a décidé vendredi à Abidjan, de maintenir en place, jusqu'aux prochaines élections générales, les députés dont le mandat est venu à expiration le même jour. L'opposition déclare "nulle et de nul effet" la décision du président Gbagbo.

Jeudi 29 décembre 2005 : Le Premier ministre Charles Konan Banny a formé mercredi son gouvernement. Le Président Laurent Gbagbo l'a annoncé précisant que le gouvernement comptait 32 membres.

Vendredi 30 décembre 2005 : Alors que le le Premier ministre Charles Konan Banny achevait mercredi la formation de son gouvernement, plusieurs centaines de "jeunes patriotes", partisans du président Laurent Gbagbo, appartenant essentiellement au Front populaire ivoirien (FPI, au pouvoir) sont descendus dans les rues dans la commune populaire de Yopougon, à la périphérie de la capitale économique, Abidjan, où ils ont érigé des barricades et enflammé des pneus, paralysant la circulation. Le parti de Laurent Gbagbo perd 4 des 10 ministères qu'il détenait dans le gouvernement précédent.



 
 


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