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Lundi 7 février 2005 : Le président Gnassingbé Eyadéma (69 ans), en poste depuis 38 ans après avoir pris le pouvoir le 13 janvier 1967 par un coup d'Etat, est mort samedi d'une crise cardiaque. Le chef d'état-major des Forces armées togolaises (FAT), le général Zakari Nandja, a, dans un message lu à la télévision, nommé un des fils du Président, Faure Gnassingbé Eyadéma, ministre de l'Equipement et des Mines pour lui succèder. Un deuil national de 2 mois a été décrété. Le président de la Commission de l'Union Africaine, Alpha Oumar Konaré, a condamné le "coup de force" de l'armée qui déroge aux dispositions prévues par la Constitution qui prévoit un intérim du président de l'Assemblée nationale, Fambaré Natchaba Ouattara, et l'organisation d'une élection présidentielle dans les 60 jours. Le Président nigérien, Mamadou Tandja, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a également "condamné fermement cette prise du pouvoir anti-constitutionnelle" et "réaffirme l’attachement de la communauté" à ses principes qui s’opposent, notamment, aux "changements anti-constitutionnels de gouvernement en Afrique". Le parlement, réuni dimanche en session extraordinaire, a amendé la constitution en supprimant le passage qui exigeait la tenue d'un nouveau scrutin dans les 60 jours suivant le décès du chef de l'Etat. Faure Gnassingbé, fils du président défunt, a été élu président de l’Assemblée nationale, à l’unanimité des 67 députés, sur un total 81 après avoir voté la destitution de Fambaré Natchaba Ouattara, présenté comme "absent du territoire national". La constitution précise en effet que l'intérim, en cas de décès du président, est assuré par le président de l'Assemblée. Or, après que le gouvernement ait décrété la fermeture de toutes les frontières du pays, Fambaré Natchaba Ouattara, président de l'Assemblée nationale, membre du parti présidentiel Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), en visite à Paris, n'a pas pu rentrer dans son pays, son avion ayant été obligé d'atterrir au Bénin. NDRL. Le 30 décembre 2003, l’article 59 de la Constitution qui prévoyait que le président était élu " pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois " a été modifié pour permettre au Général Eyadéma déjà élu à 2 reprises de se représenter aux élections présidentielles. Le principal opposant togolais, Gilchrist Olympio, en exil à Paris depuis une tentative d'assassinat contre lui en 1992, a déclaré à l'Agence France Presse (AFP) qu'il souhaitait que la mort du général Eyadéma permette au Togo de "se mettre sur le chemin de la démocratie" et appelé à "des élections transparentes et libres". Selon lui, le général Eyadéma est "mort d'une crise cardiaque dans l'avion qui le transportait en Israël pour des soins". Plus de détails : TRANSITION : Communiqué de presse en réaction aux suites de la disparition du chef de l’Etat CAR CDPA UFC 6 février 2005 publié sur ufctogo.com le 7 février 2005

Mardi 8 février 2005 : Faure Gnassingbé, le fils du président décédé vendredi d'une crise cardiaque, a été investi par les 6 membres de la cour constitutionnelle lors d'une cérémonie d'un quart d'heure au palais présidentiel de Lomé, boycottée par les diplomates occidentaux mais à laquelle assistaient des diplomates de Libye, d'Egypte et du Gabon, ainsi que des députés togolais. Les partis d'opposition ont appelé leurs partisans à la grève générale, et à rester chez eux mardi et mercredi en signe de protestation. ** Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, s'est déclaré lundi "préoccupé" par la situation au Togo et le transfert du pouvoir, qui ne s'est "pas déroulé dans le respect complet de la Constitution, après la mort du Président togolais, Gnassingbé Eyadéma". Il a souligné "la nécessité de respecter l'Etat de droit".

Jeudi 10 février 2005 : Dans une allocution diffusée mercredi à la radio et à la télévision nationale, le nouveau président Faure Eyadema a déclaré : "Nous avons demandé au chef de gouvernement de poursuivre (...) la mise en oeuvre de la promesse et de l'engagement en faveur de réformes démocratiques (...) en vue d'organiser des élections générales dès que possible" sans fixer aucune date ni évoquer de nouvelles élections présidentielles.

Samedi 12 février 2005 : Une manifestation organisée vendredi à Lomé par l'opposition a été réprimée vendredi par les forces de sécurité qui ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser des centaines de manifestants. La Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest CEDEAO a annoncé qu'elle renonçait à participer à une réunion prévue samedi dans le nord du Togo, estimant qu'une telle "rencontre légitimait le nouveau pouvoir en place." Les autorités togolaises ont refusé jeudi soir l'autorisation d'atterrir à un avion transportant une délégation nigériane qui souhaitait informer directement les Togolais de la condamnation mercredi par la CEDEAO de la désignation par l'armée du fils du président défunt Gnassingbe Eyadema et refusé de reconnaître le "gouvernement issu du coup d'Etat". Le Nigéria a immédiatement rappelé son ambassadeur à Lomé et imposé des restrictions à la venue de responsables togolais sur son territoire.

Lundi 14 février 2005 : Les forces de sécurité ont empêché samedi l'opposition de débuter une marche de protestation prévue dans la capitale Lomé. Elles ont dispersé les manifestants avec des gaz lacrymogènes. 3 personnes ont trouvé la mort selon des sources officielles, 7 d'après l'opposition. ** L'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International, a demandé vendredi aux autorités togolaises "d'arrêter les intimidations contre les médias depuis le décès du président Gnassingbé Eyadéma" et de "respecter leurs obligations énoncées par la Charte africaine des droits de l`Homme et des peuples et les traités internationaux que le Togo a ratifiés". A la suite de ces intimidations, plusieurs radios privées ont choisi de ne diffuser que de la musique ou des informations d'ordre général, sans aucun commentaire, et en "évitant tout débat susceptible de provoquer de nouvelles réactions des autorités". Selon Amnesty, "les autorités togolaises continuent comme par le passé, à faire pression sur les médias indépendants en dépit de leur engagement pris en avril 2004 dans le cadre des négociations avec l'Union européenne de respecter la liberté d`expression" ajoutant "Etant donné la répression systématique de toute expression d'opposition lorsque le maintien du pouvoir en place est en jeu, il est à craindre que le respect de la période de deuil national ne serve de prétexte pour interdire toute expression d'une opinion politique dissidente". ** Le nouveau chef de l'Etat, Faure Gnassingbé, fils du Président défunt, a annoncé la libération jeudi de 412 détenus de droit commun qu'il a amnistiés la veille.

Mardi 15 février 2005 : La journée "Togo mort" organisée lundi par l'opposition pour protester contre le "coup d'Etat" du président investi Faure Gnassingbé a été peu suivie à Lomé, la capitale, où un manifestant a été tué par les forces de l'ordre.

Samedi 19 février 2005 : Lors d'une allocution télévisée, Faure Eyadéma, qui a été nommé Président par le chef d'état-major des Forces armées togolaises (FAT), le général Zakari Nandja, après la mort de son père Gnassingbé Eyadéma (69 ans), en poste depuis 38 ans, le 5 février 2005 des suites d'une crise cardiaque (selon une thèse officielle), alors qu'il s'envolait pour Israël pour être soigné, a déclaré que des élections présidentielles seraient organisées d'ici 2 mois "dans l'intérêt de la nation (...) sans délai, comme le requiert la Constitution". Le Président nommé n'a pas précisé s'il resterait en fonctions jusqu'au prochain scrutin ni s'il se présenterait. Il avait indiqué vendredi qu'il comptait rester en place jusqu'en 2008, date à laquelle devait s'achever le mandat de son père.

Lundi 21 février 2005 : La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a pris samedi des sanctions à l'encontre de ce pays. Elle a notamment interdit tout déplacement à l'étranger des dirigeants togolais et imposé un embargo sur les ventes d'armes à destination du pays. Elle exige suite au décès du président Gnassingbé Eyadéma, le 5 février 2005, le respect de la Constitution togolaise qui prévoit un intérim du président de l'Assemblée nationale et l'organisation d'une élection présidentielle dans les 60 jours. Dans une déclaration, le président de la Commission de l'Union Africaine, l'ancien président malien, Alpha Oumar Konaré, déclare que la décision de Faure Gnassingbé de rester au pouvoir "viole la constitution du Togo". Les Etats-Unis ont également indiqué, dans un communiqué lu samedi par le porte-parole du département d'Etat Richard A.Boucher qu'ils "ne considèrent pas comme légitime la désignation de M. Gnassingbé comme président investi et l'appellent à démissionner immédiatement".

Mercredi 23 février 2005 : L'Assemblée nationale a rétabli, lors de sa 4e session extraordinaire qui s'est tenue lundi à Lomé, la capitale, "les modifications apportées aux articles 65 et 144 de la Constitution le 6 février dernier, relatifs à la vacance du pouvoir et à la révision de la loi fondamentale en période d'intérim ou de vacance du pouvoir". L'article 65 de la Constitution rétabli dit clairement "qu'en cas de vacance de la Présidence de la République par décès, mission ou empêchement définitif, la fonction présidentielle est exercée provisoirement par le président de l'Assemblée nationale". En son alinéa 2, "le gouvernement convoque le corps électoral dans les 60 jours de l'ouverture de la vacance pour l'élection d'un nouveau président de la République". Dans la modification faite le 6 février 2005 pour permettre à Faure Gnassingbé de remplacer son père, cet alinéa fut modifié de la façon suivante : "Le nouveau président de la République exerce ses fonctions jusqu'au terme du mandat de son prédécesseur", c'est-à-dire jusqu'en 2008. Voir notre édition du 7 février 2005

Jeudi 24 février 2005 : L'Union Européenne a exigé mercredi des autorités togolaises un "retour sans délai à l'ordre constitutionnel et légal" pour ouvrir la voie à des élections libres et transparentes ajoutant que l’Union se "réserve le droit de prendre des mesures contre le nouveau gouvernement avec l’appui de la CEDEAO" qui vient d'imposer des sanctions à Lomé.

Samedi 26 février 2005 : Après avoir déclaré lors d'une réunion de son parti, Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) qu'il avait accepté de représenter son parti à la prochaine élection présidentielle, le président désigné Faure Gnassingbé, 39 ans, le fils du président Gnassingbé Eyadema, mort le 5 février 2005 après une crise cardiaque, selon la thèse officielle, et alors qu'il se rendait en Israël pour des soins, a annoncé dans un message télévisé à la Nation "qu'afin de garantir la transparence de cette élection, son équité, et de donner les mêmes chances à tous les candidats", il a "décidé de renoncer au poste de président de l'Assemblée nationale assurant provisoirement les fonctions de président de la République".

Lundi 28 février 2005 : L'Assemblée nationale a désigné vendredi tard dans la soirée, le député Elhadj Abbas Bonfoh pour succéder à Faure Gnassingbé qui avait auparavant présenté sa démission de la présidence de la République. Il a été élu par 57 députés sur les 62 présents. Elhadj Abbas Bonfoh est président du groupe d'amitié Togo-Koweit au sein de l'Assemblée. Il est Musulman, marié et père de 5 enfants. Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche à Lomé, la capitale, pour protester contre cette nomination. La police anti-émeutes a fait usage de gaz lacrymogènes pour tenir la foule à distance des bâtiments gouvernementaux. Les manifestants ont avancé que conformément à la Constitution la fonction de président par intérim aurait dû être assumée par le président du Parlement, Fambaré Natchaba Ouattara, qui se trouvait à Paris (France), au moment du décès du président élu, le général Eyadéma, le 5 février 2005, n'a pas pu regagner son pays, les frontières ayant été fermées par l'armée togolaise. Voir notre édition du 7 février 2005

Mardi 1er mars 2005 :
Dans un communiqué diffusé vendredi soir, après l'annonce de la nomination par l'Assemblée nationale du député Elhadj Abbas Bonfoh pour succéder à Faure Gnassingbé qui avait auparavant présenté sa démission de la présidence de la République, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a annoncé "qu'elle lèverait immédiatement l'embargo sur les armes et l'interdiction de tout déplacement imposée à la direction togolaise". L'organisation a indiqué "qu'elle oeuvrera avec Lomé en vue d'aider le Togo à devenir un pays stable, démocratique et prospère".

Lundi 14 mars 2005 : Les obsèques nationales du président Gnassingbé Eyadéma, décédé le 5 février 2005, ont été célébrées officiellement dimanche à Lomé en présence de nombreuses personnalités étrangères. Le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier, ainsi que Michel de Bonnecorse, le conseiller pour l'Afrique du président français Jacques Chirac, assisteront aux obsèques. Le commissaire au développement de l'Union européenne (UE) Louis Michel, le président en exercice de l'Union Africaine (UA) le chef de l'Etat nigérian Olusegun Obasanjo, participaient également à la cérémonie.

Jeudi 17 mars 2005 : Harry Olympio, président du Rassemblement pour le soutien à la démocratie et au développement (RSDD), a annoncé mercredi qu'il se présenterait à l'élection présidentielle prévue pour le 24 avril 2005 face à Faure Gnassingbé, fils du président Gnassingbé Eyadéma décédé le 5 février après 38 ans de pouvoir (voir notre édition du 7 février 2005) et a critiqué la désignation par 6 partis de l'opposition dite radicale Emmanuel Akitani Bob, premier vice-président de l'Union des forces du changement (UFC, principal parti de l'opposition), déclarant : "L'opposition traditionnelle (radicale) s'est royalement plantée de candidat. M. Akitani n'est pas l'homme de la situation (...). Il ne peut pas représenter l'opposition plurielle et encore moins la jeunesse".

Jeudi 7 avril 2005 : Le Mouvement togolais de défense des libertés et des droits de l'Homme (MTDLDH), proche du pouvoir, a annoncé mercredi que 19 sympatisants du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) ont été blessés mercredi à Lomé par des manifestants de l'opposition. Les forces de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. 2 manifestations pour et contre le gouvernement ont rassemblé chacune des milliers de personnes mercredi à Lomé à 3 semaines des élections présidentielles fixée au 24 avril 2005. L'opposition réclame un report de la présidentielle estimant que la révision des listes électorales a été entâchée de fraudes. Le RPT milite pour le maintien de la date.

Samedi 9 avril 2005 : Ouverture vendredi de la campagne électorale visant à désigner le 24 avril 2005 le successeur du président Gnassingbé Eyadéma, décédé le 5 février 2005, au pouvoir pendant 38 ans. 4 candidats sont en lice. Un de ses fils, Faure Gnassingbé, 39 ans, représentant du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir), le parti fondé par son père, affrontera le candidat de l'opposition radicale, Emmanuel Akitani Bob, 74 ans. Les 2 autres candidats sont l'homme d'affaires et président du Parti du renouveau et de la rédemption (PRR, opposition), Nicolas Lawson et qu'Harry Olympio, président du Rassemblement pour le soutien à la démocratie et au développement (RSDD, opposition modérée). A Lomé la capitale, les forces de l'ordre sont intervenues à coups de grenades lacrymogènes pour disperser des milliers de manifestants qui réclamaient la délivrance de cartes d'électeurs dans le centre de Lomé. Plusieurs personnes ont été blessées. Au cours d'une autre manifestation qui s'est déroulée à Tabligbo à 80 km au nord de Lomé, 1 manifestant a été tué et 5 autres blessés par les forces de l'ordre qui sont intervenues lors d'une manifestation de l'opposition réclamant le report de l'élection présidentielle. ** L'ex-Premier ministre, Agbéyomé Kodjo, a été arrêté vendredi dès son retour au Togo après 3 ans d'exil en France, et a été placé en détention à la prison de Lomé. Il avait été limogé le 27 juin 2002 pour avoir violemment critiqué le chef de l'Etat Gnassingbé Eyadéma, et avait quitté le Togo. Les autorités, qui avaient lancé contre lui un mandat d'arrêt international, l'accusent de détournement de fonds.

Mardi 19 avril 2005 : Selon les autorités des affrontements ont opposé dimanche des militants de la coalition de l'opposition à des membres du mouvement de la jeunesse du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) faisant 7 morts dont 6 dans les rangs du RPT et plus de 150 blessés à Lomé la capitale.

Samedi 23 avril 2005 : CENSURE : La Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a suspendu mercredi 20 avril 2005, pour un mois, la radio privée togolaise Kanal FM, à la suite de la diffusion d'un éditorial "à caractère diffamatoire, tendancieux et injurieux" selon des sources officielles. La HAAC reproche à la radio de ne pas avoir respecté les mises en demeure et évoque des "manquements graves à la déontologie de la profession journalistique". L'organe de régulation des médias togolais a publié lundi un communiqué exigeant des radios et télévisions privées le "respect scrupuleux" des dispositions de l'article 27 de l'arrêté de la HAAC en date du 9 mars 2005 relatif à l'organisation de la campagne électorale qui précise que "les radios et télévisions privées ne sont pas autorisées, pendant la campagne électorale pour l'élection présidentielle, à organiser des émissions spéciales ou des débats animés par les candidats ou leurs représentants". 4 organisations de défense des médias (L'Observatoire togolais des médias (OTM), l'Union des journalistes indépendants du Togo (UJIT), l'Union des radios et télévisions libres du Togo (URATEL) et l'Organisation des éditeurs de la presse indépendante (OREPI)) ont dénoncé cette mesure la considérant comme "un abus d`autorité qui viole la liberté de la presse et le droit des citoyens à avoir des informations plurielles, droits reconnus par les différents textes et instruments internationaux". Le Togo compte plus de 60 stations de radio et 6 chaînes de télévision privées. ** Le ministre de l'Intérieur, François Esso Boko, a été limogé pour avoir demandé la suspension du "processus électoral suicidaire". Il avait estimé que "la campagne électorale a été émaillée de violences jamais rencontrées dans l'histoire électorale de notre pays. Les passions sont exacerbées. Les conditions politiques d'une élection qui réconcilie le Togo avec lui-même sont loin d'être remplies". Les élections présidentielles doivent se dérouler dimanche 24 avril 2005 pour donner un successeur au général Gnassingbé Eyadéma, décédé, au pouvoir pendant 38 ans. Il a été remplacé par le Garde des sceaux, ministre de la Justice, Katari Foli-Bazi.

Lundi 25 avril 2005 : 3,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dimanche pour élire leur Président après le décès le 5 février 2005, après 38 ans de pouvoir sans partage, du général Gnassingbé Eyadéma. Les 2 principaux rivaux sont Faure Gnassingbé, 39 ans, un des fils du président défunt, représentant le Rassemblement du peuple togolais (RPT, ex-parti unique au pouvoir), et le candidat de la coalition de l'opposition Emmanuel Bob Akitani, 74 ans. Un troisième candidat est en lice, Harry Olympio, opposant modéré, alors que l'homme d'affaires Nicolas Lawson a retiré sa candidature après les déclarations du ministre de l'Intérieur François Esso Boko, destitué samedi pour avoir demandé la suspension du processus électoral. ** 3 personnes ont été tuées et 4 blessées dont 2 grièvement par balles à la fin du scrutin dans un bureau de vote dans la capitale Lomé où selon les témoins sur place, des jeunes ont tenté de s'opposer à plusieurs hommes non identifiés qui tentaient d'emmener les urnes. ** Le ministre de l'Intérieur du Togo, François Boko, limogé samedi, a trouvé refuge dans l'ambassade d'Allemagne à Lomé selon un communiqué de l'ambassade.

Mardi 26 avril 2005 : Faure Gnassingbé, candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) et un des fils du président Gnassingbe Eyadéma, décédé en février 2005 après 38 ans passés au pouvoir, et le chef de l'Union des forces du changement (UFC), premier parti d'opposition, Gilchrist Olympio, ont conclu lundi soir sous l'égide du président nigérian, Olusegun Obasanjo, président de l'Union africaine, un accord pour un gouvernement d'union nationale, quel que soit le résultat de la présidentielle. L'accord a été convenu au terme d'une rencontre sans précédent entre Faure Gnassinbgé et Gilchrist Olympio. En exil en France, ce dernier avait été interdit de participation au scrutin présidentiel. La coalition de l'opposition a une nouvelle fois dénoncé des fraudes "organisées à grande échelle" lors du scrutin.

Mercredi 27 avril 2005 : La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé mardi que le chef du parti au pouvoir, Rassemblement du peuple togolais (RPT), Faure Gnassingbé, fils du président défunt Gnassingbé Eyadéma au pouvoir pendant 38 ans, a remporté l'élection présidentielle de dimanche, à un tour, avec 60,22 % des suffrages contre 38,19 % à son rival, le candidat de la coalition de l'opposition, Emmanuel Akitani Bob et 0,55 % à Harry Olympio (0,55 %). Le taux de participation a été évalué à 64 %. A l'annonce des résultats, des bandes de jeunes, favorables à l'opposition, ont manifesté dans la capitale, Lomé, où de violents incidents ont éclaté : barricades, pneus enflammés, pillages. La police est intervenue à coups de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. L'opposition a dénoncé les résultats et les fraudes massives.

Jeudi 28 avril 2005 : Le candidat de l'Union des forces du changement (UFC, opposition), Emmanuel Bob Akitani, s'est auto-proclamé président mercredi et a appelé la jeunesse à la résistance. Les violences se poursuivaient mercredi dans la capitale Lomé après l'annonce de la victoire à l'élection présidentielle de dimanche de Faure Eyadéma, fils du défunt général président Gnassingbé Eyadéma, arrivé au pouvoir par un coup d'état il y a 38 ans et candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir), dénoncée par l'opposition qui parle de "fraude massive". 6 personnes ont été tuées et une centaine blessée. Selon la Croix Rouge Internationale, les victimes ont été blessées par balles ou frappées par des manifestants et des policiers. Le ministre de l'Intérieur, Folly Bazi Katari, a annoncé que "3 soldats avaient été tués" ajoutant que "plusieurs ambassades étrangères ont été endommagées par des pillages et des pierres lancées par la foule". Le ministère français des Affaires étrangères s'est dit "attentif à l'évolution de la situation" ajoutant : "La France réitère son appel à l'ensemble des responsables politiques togolais pour qu'ils ramènent le calme et qu'il soit mis un terme aux actes de violence" déplorant que plusieurs ressortissants français aient "subi des actes de violence et de vandalisme". Daniel Kouévi-Akoé du Comité togolais de résistance (CTR), a dénoncé la politique "assez perverse" de la France au Togo déclarant : "Le régime de Eyadéma a été un régime mis en place au Togo par la France, ce régime a été soutenu pendant 40 ans, le peuple togolais désormais n'en peut plus". A Paris, l'ancien secrétaire d'Etat français à l'intégration, Kofi Yamgnane, qui possède la double nationalité française et togolaise, avait appelé lundi l'armée togolaise à ne pas tirer contre les manifestants, dénonçant "l'assourdissant silence" de la France, ancienne puissance coloniale. Dans notre édition du 26 avril 2005, le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, avait déclaré que le scrutin s'était déroulé dans des "conditions globalement satisfaisantes malgré un certain nombre d'incidents" et avait parlé de "succès".

Vendredi 29 avril 2005 : Suite à l'annonce de la victoire de Faure Eyadéma, fils du général Président Gnassingbé Eyadéma, décédé le 5 février 2005 à l'âge de 69 ans après 38 ans de pouvoir sans partage (voir notre édition du 7 février 2005), et l'auto-proclamation au poste de Président, du candidat de l'opposition, Emmanuel Akitani Bob, près de 4 000 Togolais ont fui l'insécurité qui règne dans leur pays et se sont réfugiés au Bénin et au Ghana voisins. Le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR) s'est dit "inquiet" par cet exode et a décidé la mise en place de structures dans ces pays pour accueillir les réfugiés.

Samedi 30 avril 2005 :L'Institut Goethe, centre culturel allemand, a été incendié vendredi dans la capitale Lomé par des inconnus armés et masqués. La bibliothèque du centre a été entièrement détruite. A Berlin, l'ambassadeur du Togo a été convoqué au ministère des Affaires étrangères. Le gouvernement allemand demande au gouvernement de Lomé de "tout faire pour traquer les auteurs de cette attaque" et en empêcher d'autres. A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a également condamné "fermement" l'incendie de l'Institut Goethe et demandé aux "autorités togolaises et aux responsables politiques de faire toute la lumière sur cet acte inadmissible et de prendre toutes les mesures pour éviter le renouvellement de tels actes". ** Selon l'opposition, une centaine de personnes aurait été tuée et plus de 300 autres blessées par les forces de sécurité et l'opposition dans les violences qui ont éclaté après l'annonce des résultats du scrutin présidentiel de dimanche donnant la victoire à Faure Gnassingbé et l'auto-proclamation de Emmanuel Akitani Bob.

Mardi 3 mai 2005 :
Selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 10 000 personnes ont fui le Togo pour se réfugier au Bénin voisin depuis l'élection présidentielle contestée du 24 avril 2005 au Togo.

Mercredi 4 mai 2005 : Le président de la Cour constitutionnelle, Atsu-Koffi Amega, a officiellement proclamé vainqueur, mardi, Faure Gnassingbé, le candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT, parti au pouvoir) et fils du président défunt Gnassingbé Eyadéma, vainqueur de l'élection présidentielle du 24 avril 2005, avec 60,5 % des voix. Emmanuel Bob Akitani, qui s'était auto-proclamé président le 27 avril 2005, a obtenu 38,25 % des voix ; Harry Olympio (opposition modérée) et Nicolas Lawson (qui s'était retiré la veille du scrutin), ont obtenu respectivement O,55 % et 1,04 % des voix.

Jeudi 5 mai 2005 : Faure Gnassingbé a prêté serment mercredi comme nouveau président devant 5 membres de la Cour constitutionnelle, en présence de membres du gouvernement, de diplomates et de centaines de militants de son parti.

Samedi 7 mai 2005 : Selon un rapport confidentiel d'un diplomate de l'Union européenne cité par l'Agence France Presse et Radio France International, "il y a des présomptions de fraude massive à l'élection présidentielle au Togo". Ce rapport analyse "les listes électorales qui laissent apparaître un écart anormal entre le nombre d'inscrits et l'estimation de la population en âge de voter". Ajoutant : "Il y aurait au moins 34 % d'électeurs présumés fictifs surtout dans les régions réputées favorables au parti au pouvoir, Rassemblement du peuple togolais (RPT)". Amedeu Altafaj, le porte-parole de la Commission européenne au Développement présidée par Louis Michel a annoncé vendredi que ce dernier a pris "note de l'annonce des résultats officiels de l'élection présidentielle faite par la Cour constitutionnelle du Togo et de l'investiture de M. Faure Gnassingbé comme nouveau président du Togo".

Samedi 14 mai 2005 : Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution qui indique qu'il ne pouvait pas "reconnaître la légitimité" du président togolais Faure Gnassingbé élu le 24 avril 2005, en raison de "graves irrégularités" qui ont entaché selon lui le scrutin. "Les conditions dans lesquelles s'est déroulée l'élection du 24 avril ne respectent pas les principes de transparence, de pluralisme et de libre détermination du peuple (...) et ne permettent pas de reconnaître la légitimité des autorités issues de ce scrutin". Amedeu Altafaj, le porte-parole de la Commission européenne au Développement présidée par Louis Michel avait annoncé vendredi que ce dernier a pris "note de l'annonce des résultats officiels de l'élection présidentielle faite par la Cour constitutionnelle du Togo et de l'investiture de M. Faure Gnassingbé comme nouveau président du Togo". ** Un mandat d'arrêt a été lancé contre l'ancien doyen de la faculté de droit d'Aix-en-Provence, (France) , Charles Debbasch, 68 ans, résidant à Lomé, la capitale. Plus de détails : (Rubrique France)

Samedi 21 mai 2005 : Emmanuel Bob Akitani, le rival de Faure Gnassingbé, fils du dictateur décédé Gnassingbé Eyadéma, qui a remporté l'élection présidentielle du 24 avril 2005, a été évacué d'urgence vers la France où il a été hospitalisé à l'Hôpital américain de Neuilly après une attaque cérébrale.

Jeudi 2 juin 2005 : L'ancien président zambien Kenneth Kaunda a été nommé mercredi par l'Union Africaine émissaire spécial pour le Togo, chargé d'assurer une médiation entre le pouvoir et l'opposition après les violences qui ont suivi l'élection au poste de Président de Faure Gnassingbé, décriée par l'opposition, et qui ont fait "plusieurs dizaines" de morts et 30 000 déplacés, selon l'opposition.

Jeudi 9 juin 2005 : Edem Kodjo, président de la Convergence patriotique panafricaine (CPP, opposition modérée), a été nommé mercredi Premier ministre par le président Faure Gnassingbé. Edem Kodjo a déjà occupé ce poste de 1994 à 1996 sous la présidence de Gnassingbé Eyadéma, président défunt et père de Faure Gnassingbé.

Mardi 27 septembre 2005 : Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a publié lundi 26 septembre 2005, un rapport qui attribue à l'Etat togolais "la responsabilité principale de la violence politique et des violations des droits de l'homme" lors des affrontements qui ont suivi l'élection présidentielle du 24 avril 2005 qui a vu la victoire de Faure Gnassingbé, fils du Président, le général Gnassingbé Eyadema décédé le 5 février 2005 d'une crise cardiaque, selon la thèse officielle, alors qu'il se rendait en Israël pour des soins,après 38 ans de pouvoir. Selon le OHCHR, 4 à 500 personnes sont mortes durant ces violences. Plus de détails : Le rapport du OHCHR

Mercredi 28 septembre 2005 : Après la publication lundi du rapport de la mission du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme qui attribue à l'Etat togolais "la responsabilité principale de la violence politique et des violations des droits de l'homme" lors des affrontements qui ont suivi l'élection présidentielle du 24 avril 2005 et qui aurait fait entre 400 et 500 morts, le gouvernement togolais, par la voix de son porte-parole Kokou Biossey Tozoun, ministre de la Communication, a réagi et a déclaré "en prendre acte" avec " intérêt", indiquant que "certains éléments factuels ou analytiques contenus dans ce rapport sont imprécis, discutables voire même erronés". Le ministre Tozoun a relevé que le rapport parle de "responsabilités partagées" et a souligné que "si au niveau de la conclusion la mission dit que la responsabilité principale incombe à l'Etat, c'est tout à fait normal qu'un état protège ses citoyens même si ceux-ci sont atteints de paranoïa collective". Lors d'une interview sur les ondes de la radio britannique BBC, le secrétaire général de la Ligue togolaise des droits de l'Homme (LTDH), Apédo-Amah Togoata, a déclaré que "l'ONU est arrivée aux mêmes conclusions que la Ligue en "imputant l'essentiel des responsabilités des violences aux autorités en place, aux auteurs du coup d'état constitutionnel et électoral" ajoutant "il faudrait que les autorités en place prennent conscience de l'état catastrophique des droits de l'Homme au Togo et que les choses soient mises en route pour améliorer la situation".

Vendredi 11 novembre 2005 : Dans un rapport de 60 pages, publié jeudi par la Commission nationale spéciale d'enquête indépendante, mise en place par le pouvoir , les violences qui ont accompagné l'élection présidentielle d'avril au Togo ont fait "154 morts et 654 blessés dans les actes de violences et de vandalisme survenus au Togo avant, pendant et après l'élection présidentielle du 24 avril". Selon l'ONU, ces violences, survenues entre le décès du président Gnassingbé Eyadéma, le 5 février 2005, et les jours qui avaient suivi l'élection contestée de son fils Faure Gnassingbé, ont fait "entre 400 et 500 morts".

Lundi 19 décembre 2005 : Plusieurs partis de l'opposition (Parti des travailleurs, Mouvement des jeunes pour la révolution-5 octobre (MJR5), Mouvement patriotique du 5 octobre (MO5) et Convention démocratique des peuples africains-Branche Togo (CDPA- BT)) ont organisé samedi à Lomé la capitale une marche contre "l'impunité, la cherté de la vie et le musellement des médias". Les manifestants réclamaient notamment l'arrestation et le "jugement immédiat" des "assassins qui ont tué plus de 400 à 500, voire des milliers de citoyens togolais ainsi que leurs commanditaires" (NDLR. La répression sanglante qui est intervenue du 24 au 26 avril 2005 après l'annonce des élections législatives qui ont vu la victoire du parti au pouvoir, Rassemblement du peuple togolais, RPT). Voir notre édition du 28 avril 2005



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