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info du lundi 17 février 2014 N°
3777/25173
- FRANCE -
FIL INFO DEFENSE - Le nettoyage ethnique des
civils musulmans, femmes, vieillards ou imams
n'est pas la priorité de l'armée française en
République centrafricaine : Dans le
cadre de l'opération militaire Sangaris lancée
le jeudi 5 décembre 2013 par François
Hollande, président de la République, qui
"vise à rétablir une sécurité
minimale" (sic) en République
centrafricaine, Jean-Yves
Le Drian (photo), ministre
de la Défense, a confirmé l'envoi de 400
soldats supplémentaires qui rejoindront les 1600
militaires français déjà déployés à Bangui
et dans plusieurs villes au nord et au sud-ouest
de la capitale. La Mission Internationale de
Soutien à la Centrafrique dite
"MISCA", sous conduite africaine,
comprend 6000 hommes dirigés par le général
camerounais de brigade, Tumenta Chomu Martin. Mais
"les soldats de la force internationale de
maintien de la paix ne parviennent pas à
empêcher le nettoyage ethnique des civils
musulmans dans l'ouest de la République
centrafricaine", écrit l'ONG Amnesty
International dans le rapport qu'elle a
publié mardi 11 février 2014. "Les milices
anti-balaka mènent des attaques violentes dans
le but de procéder au nettoyage ethnique des
musulmans en République centrafricaine", a
déclaré Joanne Mariner, conseillère d'Amnesty
International pour les situations de crise.
"Résultat, on assiste à un exode des
musulmans sans précédent", insiste Amnesty
International. Amnesty International a critiqué
la réponse trop timorée de la communauté
internationale, en notant que les troupes
internationales de maintien de la paix se
montrent réticentes à faire face aux milices
anti-balaka et ne sont pas assez réactives pour
protéger la minorité musulmane menacée.
"Les troupes internationales de maintien de
la paix n'ont pas réussi à stopper la
violence", a déclaré Donatella Rovera,
conseillère d'Amnesty International pour les
situations de crise. "Elles y ont consenti
dans certains cas, en laissant les milices
anti-balaka remplir au niveau du pouvoir le vide
créé par le départ de la Séléka",
précise l'une des principales, ONG de défense
des droits de l'Homme dans le monde. "Au
cours des dernières semaines", Amnesty
International a recueilli "plus d'une
centaine de témoignages de première main sur
les attaques de grande ampleur menées par les
anti-balaka contre des civils musulmans dans les
villes de Bouali, Boyali, Bossembélé,
Bossemptélé et Baoro, dans le nord-ouest de la
République centrafricaine". Les troupes
internationales n'étaient pas déployées dans
ces villes, laissant les civils sans protection.
L'attaque la plus meurtrière répertoriée par
Amnesty International s'est déroulée le 18
janvier à Bossemptélé. Elle a fait plus de 100
victimes parmi la population musulmane, dont des
femmes et des vieillards, notamment un imam
d'environ 75 ans. Pour échapper à la folie
meurtrière des anti-balaka, dans de nombreuses
villes et de nombreux villages, toute la
population musulmane a fui, tandis qu'ailleurs,
ceux qui restent se réfugient à l'intérieur et
aux abords des églises et des mosquées.
L'inquiétude de la communauté internationale
face aux violences à caractère religieux en
République centrafricaine a amené le Conseil de
sécurité de l'ONU à autoriser, en décembre
2013, le déploiement des forces de maintien de
la paix dans le pays. "Même dans le
quartier musulman du PK-5 situé au centre de
Bangui, des milliers d'habitants effrayés font
leurs valises et quittent leur foyer",
rapporte Amnesty International. Début de
citation : "Pour se mettre à l'abri, le
périple est difficile et dangereux. Les convois
sont fréquemment pris pour cibles par les
milices anti-balaka. Un petit garçon appelé
Abdul Rahman a raconté à Amnesty International
que, le 14 janvier, le camion à bord duquel il
voyageait avait été stoppé à un poste de
contrôle tenu par les anti-balaka. Ils ont
exigé que tous les passagers musulmans
descendent. Six membres de sa famille ont alors
été tués : trois femmes et trois jeunes
enfants, dont un bambin. La violence, la haine et
l'instabilité sont une conséquence directe de
la crise des droits humains qui a débuté en
décembre 2012, lorsque la Séléka, très
majoritairement musulmane, a lancé une offensive
armée qui s'est terminée par la prise du
pouvoir en mars 2013. A la tête du pays pendant
près de 10 mois, les forces de la Séléka ont
commis des massacres, des exécutions
extrajudiciaires, des viols, des actes de torture
et des pillages, et ont incendié et détruit de
nombreux villages chrétiens. Lorsque la Séléka
s'est retirée, les forces internationales ont
laissé les milices anti-balaka prendre le
contrôle du pays, ville après ville. Les
violences et l'expulsion forcée des communautés
musulmanes étaient prévisibles. Le pouvoir
déclinant des forces de la Séléka n'a en rien
diminué leur brutalité lorsqu'elles se sont
retirées. Même avec une capacité de mouvement
et des moyens opérationnels fortement entravés,
les membres de la Séléka ont poursuivi les
attaques violentes contre les civils chrétiens
et leurs biens. Des membres armés de
communautés musulmanes, agissant indépendamment
ou aux côtés de la Séléka, se sont également
livrés à des attaques de grande ampleur contre
des civils chrétiens". Fin de citation.
"L'urgence de la situation exige une
réponse immédiate", a déclaré Joanne
Mariner. "Il est temps que l'opération de
maintien de la paix en République centrafricaine
protège la population civile, se déploie dans
les zones à risques et stoppe cet exode
massif", déclare Amnesty International.
Vendredi 14 février 2014, Donatella Rovera,
spécialiste des situations de crise à Amnesty
International, rapportait les faits suivants.
Début de citation : "Une fillette musulmane
âgée de 11 ans a été retrouvée dans un
village à l'ouest de Bangui, seule, entourée de
cadavres et sans rien à manger ni à boire
depuis un massacre ayant eu lieu quatre jours
auparavant. Traumatisée, elle se cachait depuis
que ses parents et ses voisins avaient été
froidement assassinés. Non loin de là, des
chiens dévoraient des corps. Ceux des 20
villageois ou plus qui gisaient dans les rues.
Elle était accroupie dans un coin, dans une
maison abandonnée et dévastée. Elle était
terrorisée et pouvait à peine parler. Elle se
cachait là depuis le massacre ayant eu lieu dans
son village il y a 4 jours. N'ayant rien mangé
ni bu pendant tout ce temps-là, elle était trop
faible pour se tenir debout. C'était la seule
musulmane encore présente dans village, tous les
autres ayant fui ou ayant été tués. La scène
dont nous avons été témoins dans le village de
Bouguere est représentative des horreurs dont
sont victimes des dizaines de milliers de
musulmans en République centrafricaine".
Fin de citation. Blogger, webmaster : Copyright et conditions
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