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info du samedi 25 janvier 2014 N°
3758/25154
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INFO EGYPTE - Amnesty International publie un
rapport accablant sur les violations des droits
de l'homme, à l'occasion du 3e anniversaire de
la Révolution en Egypte :
L'organisation de défense des droits de l'homme,
Amnesty International, a publié
jeudi 23 janvier 2014, à l'occasion du
troisième anniversaire de la "Révolution
du 25 janvier", un rapport accablant, de 50
pages, intitulé "Sur le chemin de la
répression : pas de fin en vue pour les
violations des droits de l'homme" (en
anglais : "Roadmap to repression: No end in
sight to human rights violations"), qui
indique que "les autorités égyptiennes
utilisent toutes les ressources dont elles
disposent pour écraser les opinions divergentes
et fouler aux pieds les droits humains".
Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du
Programme Moyen-Orient et Afrique du Nord
d'Amnesty International, a souligné "qu'au
cours des sept derniers mois, l'Egypte a connu
une série de graves atteintes aux droits humains
et des violences d'Etat d'une ampleur sans
précédent. Trois années ont passé, et
l'exigence de dignité et de respect des droits
humains portée par la Révolution du 25
janvier est bien loin de s'être
réalisée. Plusieurs de ses acteurs principaux
sont derrière les barreaux, et le climat ambiant
est marqué par la répression et l'impunité.
Elle ajoute que "les autorités égyptiennes
ont systématiquement restreint la liberté
d'expression et de réunion. L'adoption de lois
répressives a permis au gouvernement de réduire
plus facilement au silence ceux qui le critiquent
et de s'en prendre aux manifestations. Les forces
de sécurité se comportent comme si elles
étaient au-dessus des lois, sans craindre
d'avoir à rendre des comptes pour leurs
exactions". Hassiba Hadj Sahraoui souligne
également que "la situation actuelle des
droits humains est en fait désastreuse. (...)
Les phrases rassurantes sonneront creux si la
répression s'aggrave sur le terrain et si un
simple tweet peut vous envoyer en prison".
Elle a demandé aux autorités de "desserrer
leur mainmise sur la société civile et
autoriser les manifestations pacifiques ainsi que
d'autres possibilités d'opposition légale. La
politique actuellement appliquée trahit les
aspirations de la Révolution du 25
janvier, qui demandait le pain, la liberté
et la justice sociale". Amnesty
International a indiqué dans son rapport que
depuis le 3 juillet 2013, date du renversement du
président Mohamed Morsi, "1 400 personnes
sont mortes des suites de violences politiques,
dans la plupart des cas en raison du recours des
forces de sécurité à une force excessive.
Aucune enquête digne de ce nom n'a été menée
sur la mort de plus de 500 partisans de Mohamed
Morsi en août 2013, lorsqu'il a été fait usage
d'une force excessive pour disperser un
rassemblement à Rabaa al Adawiya. Pas un seul
membre des forces de sécurité n'a été
inculpé à la suite de cet épisode, véritable
bain de sang atteignant des proportions sans
précédent". Hassiba Hadj Sahraoui déclare
que "les forces de sécurité doivent être
tenues de rendre des comptes en cas de violations
des droits humains. Or, en les laissant agir en
toute impunité, les autorités les ont
encouragées. L'engrenage des violences ne sera
enrayé que lorsque la primauté de la loi
s'appliquera à tous, indépendamment des postes
occupés et des affiliations politiques". En
décembre 2013, les Frères musulmans ont été
désignés officiellement comme une
"organisation terroriste", ce qui a
permis aux autorités de sévir plus facilement
contre ce groupe. Le 23 décembre, au moins 1 055
associations de bienfaisance affiliées aux
Frères musulmans ont vu leurs avoirs bloqués.
Des centaines d'étudiants ont été arrêtés au
cours de manifestations et d'affrontements. Les
militants marquants de la "Révolution du 25
janvier" sont aujourd'hui en prison pour
avoir osé préconiser l'obligation de rendre des
comptes et défendre les droits humains. Amnesty
souligne dans son rapport qu'il "y a une
volonté délibérée de faire taire tous les
observateurs indépendants, militants,
journalistes ou organisations non
gouvernementales. Il s'agit de faire en sorte que
tous ces gens ne puissent plus agir en Egypte,
qu'ils ne puissent plus recueillir et diffuser
des éléments sur les violences d'Etat",
concluant : "Le système judiciaire est
utilisé pour punir les opposants au
gouvernement, tout en laissant en liberté les
auteurs de violations des droits humains".
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