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De notre correspondante à Paris, Patricia Saint Clément



Bruno Casano, Délégué syndical Force Ouvrière de la Raffinerie Total

Copyright 2015 - Patricia Saint-Clément

Total / Raffinerie de La Mède (Bouches du Rhône) - 23 avril 2015


3 questions à :

Bruno Casano
Délégué syndical Force Ouvrière de la Raffinerie Total


« Nous avons choisi une nouvelle stratégie pour défendre les salariés de La Mède »


Q : Le groupe Total a annoncé une restructuration importante pour le raffinage. Le site de La Mède est le plus concerné. 180 postes seront détruits, ce plan annonce la fin du raffinage, qu'en pensez-vous ?


BC : Ce n'est jamais une bonne nouvelle pour les salariés quand un groupe comme le nôtre décide de restructurer un site. Les changements dans le raffinage ne sont pas une surprise. Le groupe a fermé une première raffinerie en 2009 à Dunkerque. Les organisations patronales ne cessent de dire qu'il y a une surproduction en Europe, que les marges sont trop faibles. C'est d'ailleurs un fait très discutable quand on regarde les résultats présentés par le groupe aujourd'hui. En septembre, la direction nous a annoncé que la restructuration concernerait le site de La Mède. Les arguments qu'elle avance, nous ne les approuvons pas. Si elle s'était donné les moyens, cette raffinerie n'aurait pas été déficitaire. Quand le directeur général avance le chiffre de 150 millions d'euros de perte, il oublie de dire que l'an dernier nous avons eu un grand arrêt et que depuis des années nous dénonçons un manque d'investissement qui a pour conséquences des problèmes à répétition. Ce n'est pas normal qu'un groupe comme le nôtre supprime des postes, de nombreux salariés sont inquiets pour leur avenir. C'est pourquoi FO a été le premier syndicat à demander que des réunions de concertation puissent avoir lieu avant le début de la procédure d'information consultation. Nous avons été entendus mais nous attendons beaucoup plus de cette procédure. Ce que nous voulons c'est un projet à long terme pour la raffinerie. Les propositions qui sont sur la table sont une première étape, je suis sûr que ce projet est encore perfectible.


Q : Pour marquer le coup, la CGT a décidé de faire grève les 16 et 17 avril, pourquoi n'avez vous pas soutenu ce mouvement ?

FO a estimé que ce n'était pas le bon moment. Faire grève pour faire grève ne me semble pas peser très lourd devant la direction. La grève ça doit être un moyen de pression si nous ne parvenons pas à nous faire entendre. Chez Total nous sommes peut-être bien placés aussi pour savoir qu'une grève sans revendication précise ou sans plan n'a pas toujours du succès. Quand le groupe a pris la décision de fermer la raffinerie des Flandres, les salariés se sont mis en grève. Elle a duré pendant des mois et finalement ils n'ont pas obtenu tout ce qu'ils demandaient. Nous avons choisi la voie de la négociation. Mon syndicat est à l'origine d'un vote qui s'est déroulé la semaine dernière. Son but était de demander aux salariés s'ils soutenaient notre démarche et mandataient les organisations syndicales pour négocier ce plan de transformation. La CGT a appelé à boycotter ce vote que nous avions voulu à bulletin secret dans un souci de démocratie. Les résultats nous confortent dans notre position. L'abstention a été forte mais nous avons réuni plus de 50 % des salariés lors de ce vote et ils se sont exprimés massivement dans notre sens. Si nous ramenons les résultats à l'ensemble des salariés, ils sont plus de 50 % à nous donner leur confiance. Les syndicats qui ont soutenu cette démarche, la CFDT, la CFE-CGC et le mien vont donc travailler à partir de ce mandat. J'espère que la CGT nous rejoindra dans cette démarche. Nous pensons qu'il est possible d'améliorer le projet présenté et nous allons discuter sur ces bases. Nous voulons aussi et je l'ai dit depuis que nous savons qu'il y aura des changements, que les salariés ne subissent pas ces changements. Par exemple, le directeur général nous avait dit que tous les salariés pourraient rester chez Total, nous sommes déjà parvenus à faire accepter au groupe que certains reclassements puissent se faire à proximité de la raffinerie. C'est sur ces bases que nous voulons travailler. Nous pensons qu'il est possible d'avoir une nouvelle stratégie syndicale pour défendre les salariés de La Mède. Nous allons aussi insister sur le fait qu'il va falloir encore améliorer le projet industriel. La direction propose la création d'une bioraffinerie. C'est une idée qui est intéressante à condition que le groupe fasse de La Mède le pôle français voire européen dans les biocarburants et les énergies nouvelles. Nous avons des demandes précises pour le développement du site. Si nous ne sommes pas entendus nous pouvons aussi envisager des actions plus classiques.

Q. Vous parlez d'un pôle français et européen des biocarburants et énergies renouvelables, ne craignez vous pas que ce soit un bon moyen pour Total de se faire de la publicité et qu'en réalité ce soit un projet a minima ?

C'est pour cette raison que nous avons donné des axes pour le développement du site. Nous voulons que ce soit un site innovant, que le groupe y développe la recherche, sa propre recherche mais aussi en faisant en sorte que des PME, des start-up puissent accompagner cette transformation. Nous avons demandé que La Mède devienne le site où se mettront en place les pilotes pour les brevets d'avenir et nous souhaitons aussi avoir des garanties d'investissements pour que l'outil industriel fonctionne sur le long terme. Cette restructuration doit nous permettre de passer un cap, en aucun cas FO n'acceptera que ce soit un moyen pour le groupe de revoir sa position. Nous pensons qu'il y a une vraie chance pour qu'à l'avenir notre site soit rentable mais que de nouvelles embauches puissent avoir lieu. Ce que nous voulons ce n'est pas un plan minimal qui permettra à Total de tenir ses engagements en direction des actionnaires mais un plan d'avenir dans lequel chaque salarié sera défendu tout comme l'outil industriel en France. Demain, la procédure d'information consultation se poursuit et jeudi nous avons la réunion du comité d'entreprise 1 dédié à la restructuration se sont les messages qui seront soutenus par FO et ses représentants.


Bouches-du-Rhône, l'insupportable attente

Copyright 2015 - Patricia Saint-Clément

Propos recueillis par :

Patricia Saint Clément



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