SOMMAIRE
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Vendredi 13 juin 2008 N° 1998/23394

ETATS-UNIS/PRISONNIERS DE GUANTANAMO : La Cour suprême s'est prononcé jeudi 12 juin 2008 sur le sort des prisonniers détenus par les Etats-Unis sur la base militaire de Guantanamo à Cuba. La Cour a estimé, par 5 voix pour et 4 contre, bien que les prisonniers soient détenus à Guantanamo, territoire officiellement en territoire cubain, la base fonctionne de fait comme un territoire américain et de ce fait, ces prisonniers ont droit de saisir la justice civile. Le président George W. Bush, en tournée d'adieux en Europe, a déclaré jeudi 12 juin 2008 à Rome qu'il désapprouvait la décision mais qu'il l'appliquerait. L'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International, a salué "un pas en avant essentiel vers la restauration de l'Etat de droit" et appelé à la fermeture du centre de détention à Cuba. 270 prisonniers sont actuellement encore détenus à Guantanamo. Ils ne sont pas considérés comme des "prisonniers de guerre" mais comme des "combattants ennemis", ce qui les prive du statut de la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre. Certains sont détenus depuis janvier 2002 sans avoir été inculpés ni avoir bénéficié des services d'un avocat. La Cour d'appel fédérale de Washington avait statué, mardi 20 février 2007, que les détenus étrangers de Guantanamo n’avaient pas le droit de recourir à la justice américaine pour contester leur détention sans inculpation. La Cour avait estimé que "les tribunaux fédéraux n'avaient pas compétence pour entendre les requêtes en habeas corpus (procédure permettant la comparution immédiate d'un détenu devant une autorité judiciaire, afin de contester la légalité de la détention, et de permettre ainsi une éventuelle remise en liberté) des détenus de Guantanamo". La Cour suprême des Etats-Unis avait jugé en juin 2006 que ces tribunaux étaient illégaux, au motif que le président n'avait pas l'autorité pour les établir sans l'accord explicite du Congrès. Le 17 octobre 2006, la Chambre des représentants, qui bénéficiait alors de la majorité républicaine (parti du président George W. Bush), avait adopté la loi "Military Commission Act" qui a légalisé l'existence de ces tribunaux et a interdit aux "combattants ennemis" de contester leur détention devant les tribunaux civils américains. Le président George W. Bush avait signé mardi 17 octobre 2006 le décret de loi "Military Commission Act 2006" qui constitue, selon lui, "l'une des pièces essentielles de l'arsenal législatif de la guerre contre le terrorisme". Il permet des interrogatoires musclés des personnes suspectées de terrorisme, sans en détailler les méthodes, et de les faire juger devant des tribunaux militaires. L'Union américaine pour la défense des libertés individuelles (ACLU) avait dénoncé "l'une des pires mesures de l'histoire des Etats-Unis" déclarant : "Rien ne nous distingue mieux de nos ennemis que notre engagement d'équité et de justice, mais la loi promulguée aujourd'hui constitue une rupture historique parce qu'elle fait entre autres de Guantanamo un no man's land juridique". En 2004, la Cour suprême des Etats-Unis avait estimé que les détenus de Guantanamo devait avoir le droit de contester leur détention sans inculpation, une procédure appelée "habeas corpus". Les juges avaient rappelé que "pendant des siècles, l'habeas corpus a protégé les individus contre (les) détentions arbitraires en exigeant que le gouvernement présente les fondements légaux et factuels de l'emprisonnement devant un décisionnaire judiciaire neutre". L'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International, a déploré la décision de la Cour d'appel des Etats-Unis. Pour Rob Freer, chercheur américain à d'Amnesty International, "le droit de tout détenu de contester la légalité de sa détention est l'un des principes les plus fondamentaux du droit international. Qu'un corps législatif ou un juge quelque part dans le monde puisse admettre que soit supprimée cette garantie essentielle contre la détention arbitraire ou dans un lieu tenu secret, les actes de torture et autres mauvais traitements est choquant et doit susciter des réactions".

Autres pays traités le 13 juin 2008 :

FRANCE - POLITIQUE SECRETE
FRANCE - NATIONALISATION
FRANCE - PAIX
FRANCE - GUERRE
FRANCE - OTAGE FRANCAIS
FRANCE POLITIQUE
FRANCE - ANTISEMITISME 1
FRANCE - ANTISEMITISME 2
FRANCE - MEDIAS - CENSURE
FRANCE - WEB - CENSURE
FRANCE - ANTI - JO PEKIN 2008
ETATS-UNIS - PRISONNIERS DE GUANTANAMO
ZIMBABWE
SOUDAN
KOSOVO
RUSSIE
BANDE DE GAZA


La citation du jour :
"Il est dangereux de remettre les clés de la République a un homme tenté par le pouvoir personnel." Patrick Poivre d'Arvor, journaliste et écrivain né en 1947. Extrait de "L'Irrésolu" (1993).


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Source à citer : www.fil-info-france.com/



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