- Jeudi
23 avril 2009 N°
2267/23663
- SRI
LANKA : Le ministère de la
Défense a annoncé mercredi 22 avril 2009 que
les Tigres "étaient sur le point de perdre
la guerre". L'armée sri lankaise a lancé
en 2006 une vaste offensive contre les Tigres de libération de l'Eelam
tamoul (LTTE), qui luttent depuis
juillet 1983 pour obtenir un Etat indépendant
dans le nord et l'est de l'île. En janvier 2009,
elle a pris le contrôle de Kilinochchi, la
capitale politique de la rébellion tamoule dans
le nord du Sri Lanka et le passage stratégique
reliant le Sri Lanka à l'île de Jaffna. Cette
déclaration intervient après que le
porte-parole des Tigres, Velayudam Dayanidi,
alias "Daya Master", se soit rendu. Des
combats intenses se poursuivaient provoquant la
fuite de près de 60 000 civils. Des dizaines de
milliers d'autres sont pris au piège, selon un
communiqué du Bureau de la coordination des
affaires humanitaires (OCHA) qui précise que
plus de 81 000 personnes sont réfugiées dans
des camps, depuis le début de l'exode qui a
commencé en octobre 2008. Depuis le 1er avril
2009, aucune aide n'a pu être acheminée et un
convoi de 1 200 tonnes d'assistance qui devait
partir de Trincomalee vers la zone
"protégée" n'a pas pu le faire en
raison des combats. L'ONU estime qu'entre 150 000
à 190 000 civils sont pris au piège dans la
zone de conflit et reproche aux LTTE d'empêcher
les civils de fuir cette zone. Mahinda Rajapakse avait
annoncé jeudi 26 mars 2009 lors d'un
rassemblement politique qu'il "allait
anéantir totalement très bientôt" les
LTTE. Les LTTE sont classés sur la liste des
organisations terroristes par les Etats-Unis,
l'Union européenne et l'Inde. Une importante
opération militaire avait débuté en janvier
2009. Selon les informations recueillies par le Haut commissariat de l'ONU aux
droits de l'Homme, malgré la désignation
par le gouvernement de zones "sûres"
ou "à l'abri des tirs" pour les
civils, où les journalistes sont interdits
d'accès, des bombardements répétés ont eu
lieu à l'intérieur de ces zones. Selon le HCDH,
plus de 2 800 civils auraient été tués et plus
de 7 000 blessés depuis le 20 janvier 2009,
nombre d'entre eux dans les zones dites sûres.
On estime aussi que des centaines d'enfants
auraient été tués et plus de 1 000 blessés,
selon le communiqué du HCDH. Alors que le
gouvernement affirme qu'il n'utiliserait plus
d'armes lourdes dans les zones sûres, près de
500 morts et 1 000 blessés ont été
enregistrés dans ces zones, la grande majorité
touchés par des armements lourds.
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