POLITIQUE : Le 75e congrès du Parti socialiste, ouvert à Reims (Marne) du vendredi 14 novembre 2008 au dimanche 16 novembre 2008, s'est soldé par un échec sans la désignation unanime du futur Premier secrétaire. Ségolène Royal, ex-candidate du Parti socialiste à l'élection présidentielle de 2007, et François Rebsamen son ex-co directeur de campagne, président de la Commission de révision des statuts du Parti Socialiste et plus proche conseiller, ont claqué la porte de la "Commission des résolutions" vers 1 heure du matin, samedi 15 novembre 2008, en refusant une synthèse des motions A ( Clarté-courage-créativité ), B ( Mon pôle écologique ), C ( Un monde d'avance ), D ( Changer à gauche ), E ( Fiers d'être socialistes ) et F ( Mouvement Utopia ). Lors d'un vote des militants socialistes du 6 novembre 2008, la motion E portée par le maire de Lyon, Gérard Collomb, et Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, avait obtenu autour de 29 % des suffrages. Les motions A et D soutenues par le maire de Paris, Bertrand Delanoë et la maire de Lille, Martine Aubry, rassemblaient toutes deux autour de 25 %. Martine Aubry est également soutenue par l'ancien Premier Ministre Laurent Fabius. La motion C soutenue par le député européen Benoît Hamon recueillait autour de 19 %. La motion C soutenue par le député européen Benoît Hamon recueillait autour de 19 %. Les motions B et F du Pôle écologique et d'Utopia obtenaient autour de 1,5 % à 2 % chacune. 3 leaders se sont portés candidats au poste de Premier secrétaire du Parti socialiste : Ségolène Royal soutenue par le député Manuel Valls, Martine Aubry, fille de Jacques Delors et Benoît Hamon soutenu par Razzy Hammadi, Secrétaire National du Parti socialiste à la Riposte. (NDLR. Lors des élections municipales de 2008, Razzy Hammadi avait demandé au numéro 2 du Parti socialiste et maire de Dijon, François Rebsamen, de se "mettre en congé du parti" après son alliance locale avec le Mo-dem de François Bayrou, ex-UDF allié à la droite au pouvoir sous Jacques Chirac). Bertrand Delanoë qui était soutenu par Jean-Marc Ayrault, président du groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche à l'Assemblée nationale, s'est désisté. Faute d'accord au Congrès de Reims, les militants socialistes éliront directement leur Premier secrétaire le jeudi 20 novembre 2008. Applaudie ou sifflée, Ségolène Royal s'est exprimée avec une gestuelle quasi religieuse allant jusqu'à écarter les bras telle une madone, tentant de réunir tous les leaders socialistes en 5 phrases : "Nous avons aboli la peine de mort, c'est toi Robert Badinter ; nous avons fait le RMI, c'est toi Michel Rocard ; nous avons fait la CMU, c'est toi Martine Aubry ; nous avons fait le PACS, c'est toi Lionel Jospin ; nous avons fait tout cela avec l'appui du Parti socialiste, c'est toi François" désignant du regard son ex-concubin, l'actuel Premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande. Ségolène Royal, soutenue par le philosophe et député européen Vincent Peillon, a conclu : "Nous sommes le socialisme, levons-nous, vertu et courage, car nous rallumerons tous les soleils, toutes les étoiles du ciel, nous sommes les socialistes, il reste tant à faire, alors faisons-le, nous sommes les socialistes, tous ensemble". Jean Glavany, Secrétaire National à la Laïcité, a annoncé qu'il ne votera pas pour Ségolène Royal estimant que "le discours de Ségolène Royal devant le congrès (de Reims) a confirmé une manière de faire de la politique et un projet personnel qui est aux antipodes de mes convictions de socialiste". François Hollande, Premier secrétaire sortant en poste depuis 11 ans, signataire de la motion du maire de Paris, Bertrand Delanoë, a déclaré avant de saluer Adeline Hazan, maire de Reims et députée européenne PSE depuis 1999, "avoir fait le choix de la ville de Reims (...) parce que c’était la ville sans doute la plus emblématique de nos victoires du mois de mars (municipales 2008), cette ville où il n’y avait jamais eu un maire socialiste." François Hollande a rappelé que le Parti socialiste est "le premier parti de France au niveau des élus sur le territoire de notre République." Poursuivant : "Notre congrès se tient au moment où le monde vit une accélération de l’Histoire. D’abord, le capitalisme connaît une nouvelle crise. Ce n’est pas la première ; ces crises ont même tendance à s’enchaîner depuis 20 ans : 1987 (crise boursière) ; 1997 (crise asiatique) ; 2000 (crise technologique). Ce n’est pas la pire que le capitalisme connaît si l’on songe à 1929. Mais elle a ceci de spécifique qu’elle est la plus globale : financière, monétaire, économique, écologique et sociale." En cas de victoire de Ségolène Royal, François Rebsamen pourrait être nommé à la présidence de la FNESR, Fédération nationale des élus socialistes et républicains. La FNESR est relayée dans les départements par des unions départementales (UDESR). Ségolène Royal a rendu public dimanche 16 novembre 2008 sa profession de foi de 48 pages intitulée "L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes". Signée par le député européen Vincent Peillon qui serait nommé en cas de victoire "premier secrétaire délégué", cette profession de foi précise : "On nous a fait un procès intellectuellement déloyal sur la question des alliances" (...) "Pourtant, notre motion est parfaitement claire : l'union de la gauche d'abord, la main tendue à tous les humanistes pour battre la droite, ensuite".

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