SOMMAIRE

LIBAN,
FIL-INFO-LIBAN ©, 2006, ARCHIVES, NOVEMBRE 2006



Mercredi 1er novembre 2006 : L'armée libanaise a affirmé mardi 31 octobre 2006 dans un communiqué "avoir tiré à partir de ses batteries anti-aériennes sur les avions israéliens survolant pendant plus d'une heure à très basse altitude et de manière intensive Beyrouth et le sud du Liban, où est déployée la Force intérimaire de l'ONU (FINUL)". La radio militaire israélienne a indiqué que les vols s'inscrivaient "dans le cadre d'opérations de routine de collecte d'informations". Le représentant du secrétaire général de l'ONU au Liban, Geir Pedersen, a exprimé sa "profonde inquiétude face à la poursuite des survols israéliens, qui constituent une violation de la souveraineté libanaise et de la résolution 1701" du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée le 11 août 2006 qui a mis fin aux hostilités entre le Hezbollah et Israël, ajoutant que "la FINUL a rapporté 8 violations de l'espace aérien lors des 2 derniers jours". ** S'exprimant sur la télévision du Hezbollah, Al-Manar, le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a déclaré mardi 31 octobre 206 que des négociations indirectes entre son groupe et Israël concernant un échange de prisonniers avaient débuté. Elle ont lieu par l'intermédiaire d'un médiateur nommé par les Nations Unies. Israël n'a pas commenté cette information.

Mardi 7 novembre 2006 : Mohammad Reza Sheibani, l’ambassadeur iranien à Beyrouth, a proposé, lors d’une entrevue avec le chef de l’armée libanaise, de lui fournir des armes anti-aériennes modernes. Cette annonce intervient alors que les survols du Liban par l’armée israélienne se poursuivent, malgré le cessez-le-feu entre l’état hébreu et le Hezbollah, en vigueur depuis le 14 août 2006 et la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU.

Jeudi 9 novembre 2006 : Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a rendu publique mardi 7 novembre 2006 une étude menée du 30 septembre au 21 octobre, sur 32 sites au nord et au sud du fleuve Litani au Liban, après la guerre menée par Israël au sud Liban du 12 juillet au 14 août 2006, qui prouvent que "l'armée israélienne a utilisé des munitions au phosphore blanc mais pas d'uranium appauvri". Le phosphore blanc peut servir d'agent incendiaire, agent de protection par écran de fumée, et comme un composant d'arme antipersonnelle capable de provoquer des brûlures graves. Il est aussi couramment utilisé en tant que fumigène. Son utilisation comme arme offensive est interdite par le protocole III additionnel à la Convention sur certaines armes classiques de l'ONU, signé en 1983, en tant qu'arme chimique. Le PNUE confirme le nombre très important de bombes à sous-munitions non explosées, lâchées par l'armée israélienne dans les jours précédant le cessez-le-feu. A l'occasion de l'ouverture de la troisième conférence sur la Convention sur les armes conventionnelles (CCAC, Convention sur certaines armes classiques) qui s'est ouverte à Genève le 3 novembre 2006 et qui durera jusqu'au 17 novembre 2006, Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, a appelé "à maintenir le gel sur l'utilisation de ces armes, qui touchent en premier lieu les civils". La conférence doit être marquée par l'entrée en vigueur d'un protocole sur les débris explosifs de guerre, qui oblige les Etats signataires à déminer après un conflit les zones sur lesquels ils ont déversé des explosifs, ou tout au moins à financer un tel déminage. Plusieurs Etats, comme l'Autriche, le Mexique et la Suède, ont appelé la conférence à entamer la négociation d'un nouveau protocole consacré aux conséquences humanitaires des armes à sous-munitions. Mais plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la Chine et la Russie, ont déjà indiqué qu'ils ne souhaitaient pas un nouveau traité contraignant sur les sous-munitions. Plus de détails : Phosphore blanc contre les civils - Comment les Etats-Unis ont pris Falluja - FRANCE : La ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a annoncé mercredi 8 novembre 2006 devant l'Assemblée nationale, réunie pour discuter le budget 2008, qu'une "catastrophe a été évitée de justesse par nos militaires" déployés au sein de la FINUL, Force intérimaire des Nations Unies au Liban, alors que des F-15 israéliens s'étaient "présentés en piqué" avant de redresser immédiatement leur trajectoire "ce qui est d'une façon extrêmement claire une posture d'attaque correspondant normalement à la délivrance de bombes ou au tir au canon". Les militaires français qui avaient "enlevé les caches de la batterie de missiles", se trouvaient dans les conditions "où ils doivent appliquer les tirs de légitime défense". La ministre a précisé que cet incident s'était produit le 31 octobre 2006. L'armée israélienne, en pleine violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, persiste à violer l'espace aérien libanais, malgré les critiques de la communauté internationale.

Vendredi 10 novembre 2006 : 12 avions de combat israéliens ont violé une nouvelle fois jeudi 9 novembre 2006 l'espace aérien libanais.

Lundi 13 novembre 2006 : Le ministre des Affaires étrangères, Dawzi Salloukh, le ministre du Travail, Tarrad Hamadeh, le ministre de la Santé, Mohammed Jawad Khalifeh, le ministre de l'Energie et des Eaux, Mohammad Fneich, et le ministre de l'Agriculture, Talal Sahil, 5 ministres chiites pro-syriens issus des mouvements libanais du Hezbollah et de son allié Amal, ont démissionné samedi 11 novembre 2006 du gouvernement du premier ministre Fouad Siniora, accusent la majorité anti-syrienne de refuser de partager le pouvoir. La Radio Internationale du Liban (LBCI) a précisé que cette "démission est intervenue après l'échec d'une réunion de hauts dirigeants rivaux du pays dans la tentative de parvenir à un accord sur la formation d'un gouvernement d'unité nationale".

Mardi 14 novembre 2006 : Après la démission des 5 ministres chiites du Hezbollah et du mouvement chiite Amal, un sixième ministre proche du Hezbollah a remis sa démission lundi 13 novembre 2006. Il s'agit du ministre de l'Environnement, Yaacoub Sarraf. Le premier ministre Fouad Siniora a refusé les 5 démissions. ** Malgré la démission de 6 ministres, le gouvernement du premier ministre Fouad Siniora, a approuvé lundi 13 novembre 2006 la création d'un tribunal international chargé de juger les assassins de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, mort dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth le 14 février 2005. Le ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement, Ghazi Aridi, a affirmé que "la réunion du cabinet est légale à 100 %", au moment où le chef de l'Etat, Emile Lahoud, estimait que "le gouvernement avait perdu sa légitimité constitutionnelle après la démission des ministres chiites". ** FRANCE : Lors d'un dîner au Sénat à l'occasion de l'assemblée générale du Congrès juif mondial, le premier ministre Dominique de Villepin a demandé "l'arrêt des survols du territoire libanais par les avions israéliens qui constituent une violation de la souveraineté du Liban".

Jeudi 16 novembre 2006 : Le président de la Chambre des députés, Nabih Berri, chef du mouvement chiite Amal, a affirmé que le gouvernement de coalition pro-occidental du premier ministre Fouad Siniora siégeait en violation de la Constitution depuis la démission de ses 5 ministres chiites.

Vendredi 17 novembre 2006 : Michel Aoun, chef de l'opposition chrétienne et allié du Hezbollah, a demandé au Premier ministre Fouad Siniora de démissionner après des "consultations nationales" dont l'échec a provoqué le départ de 6 ministres.

Samedi 18 novembre 2006 : :Milos Truger, porte-parole de la FINUL, Force intérimaire des Nations Unies au Liban, a annoncé vendredi 17 novembre 2006, que "la FINUL a observé dans la matinée 14 violations israéliennes de l'espace territorial libanais dont 11 dans la zone de déploiement du bataillon français dans le secteur central du Liban sud" ajoutant que "les batteries antiaériennes ont pris les mesures préparatoires essentielles pour riposter, en accord avec les règles d'autodéfense". La FINUL a vivement protesté auprès des autorités israéliennes contre ces survols "inacceptables" et contraires à la résolution 1701 votée par le Conseil de sécurité de l'ONU le 11 août 2006, qui a mis un terme, le 14 août 2006, à la guerre lancée le 12 juillet 2006 par l'armée israélienne après l'enlèvement de 2 soldats israéliens. Le commandant de la FINUL, le général français Alain Pellegrini, a "fermement protesté auprès des autorités israéliennes, à la suite de ces survols, leur demandant de mettre fin à ces actions inacceptables et en violation de la résolution 1701" du Conseil de sécurité de l'ONU. ** Un Casque bleu belge a été très légèrement blessé aujourd'hui au Liban par l'explosion d'une amorce d'une sous-munition lors d'une opération de déminage à Tebnine, une petite ville située à une douzaine de kilomètres de la frontière israélienne.

Mardi 21 novembre 2006 : La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a annoncé lundi 20 novembre 2006 avoir détruit depuis le début du mois de septembre 2006 à 7 reprises des armes non autorisées au Sud-Liban.

Mercredi 22 novembre 2006 : Le ministre de l'Industrie, Pierre Gemayel, 34 ans, membre de la majorité parlementaire anti-syrienne, fils de l'ancien président, Amine Gemayel, et neveu du président assassiné en 1982 Bachir Gemayel, a été abattu à bout portant mardi 21 novembre 2006 alors qu'il était au volant de sa voiture sur la route de Jdeidé dans la banlieue nord de Beyrouth. La communauté internationale toute entière a condamné cet attentat. L'ancien président Amine Gemayel a déclaré que son fils était "mort en martyr de sa cause" et a exhorté ses partisans à ne pas chercher la vengeance. Le président français Jacques Chirac s’est déclaré certain que "la volonté d’indépendance, de liberté et de démocratie des Libanais en sortira encore renforcée". Il a répété que Paris se tenait "aux côtés du Liban pour la pleine mise en oeuvre des résolutions du Conseil de sécurité, notamment pour la création d’un tribunal international". Le département d’Etat américain a condamné l’assassinat de Pierre Gemayel et dénoncé un acte de terrorisme destiné à intimider la coalition gouvernementale. La Syrie a condamné également cet assassinat le qualifiant de "crime méprisable (qui) a pour objectif de détruire la stabilité et la paix au Liban". Plus de détails : Communiqué de la Présidence de la République française concernant l'assassinat de Pierre Gemayel, ministre libanais de l'Industrie

Jeudi 23 novembre 2006 : La plupart des hommes politiques, de toute confession, ont appelé tous les Libanais, à se rassembler, jeudi 23 novembre 2006, pour "offrir des obsèques populaires" au ministre de l'Industrie, Pierre Gemayel, 34 ans, maronite chrétien, tué à bout portant le mardi 21 novembre 2006, sur la route de Jdeideh, au nord de Beyrouth, la capitale, par des hommes armés. 3 jours de deuil ont été décrétés à partir de mercredi 22 novembre 2006. Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères, représentera la France aux obsèques de Pierre Gemayel. ** Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, s'est dit "choqué" d'apprendre l'assassinat de Pierre Gemayel, indiquant : "Ce meurtre de sang-froid a été perpétré au lendemain d'une séance du Conseil de sécurité au cours de laquelle était étudié le rapport sur la création d'un tribunal spécial pour le Liban". Kofi Annan a souligné que "de tels actes de terrorisme sapent la stabilité du Liban", estimant qu'ils sont "inacceptables" et qu'ils "n'ont pas leur place dans une société ouverte et démocratique". Il a conclu : "Les auteurs et les instigateurs de l'attaque doivent être traduits en justice pour mettre fin à l'impunité". ** Le Conseil de sécurité de l'ONU a avalisé mardi 21 novembre 2006 le projet de création d'un tribunal international pour juger les assassins de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, le 14 février 2005 à Beyrouth.

Vendredi 24 novembre 2006 : Plusieurs centaines de milliers de Libanais ont participé jeudi 23 novembre 2006 à Beyrouth la capitale aux obsèques du ministre de l'Industrie, Pierre Gemayel, 34 ans, maronite chrétien, assassiné mardi 21 novembre 2006, sur la route de Jdeideh, au nord de Beyrouth par des hommes armés. ** L'Agence nationale d'information (National News Agency, officielle) a rendu publique, jeudi 23 novembre 2006, un "appel à la grève générale des commerces, dans le secteur industriel, bancaire, agricole et touristique vendredi et samedi pour protester contre le lâche assassinat (du ministre de l'Industrie Pierre Gemayel) et contre les divisions" lancé pour 2 jours par les "associations économiques" du pays. ** Le gouvernement doit tenir samedi 25 novembre 2006 une réunion avec, pour ordre du jour, l'approbation du projet de création d'un tribunal international chargé de juger les assassins présumés de l'ancien premier ministre libanais, Rafic Hariri, tué dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth le 14 février 2005.

Lundi 27 novembre 2006 : Le Centre de coordination d'action contre les mines (MACCSL, Mine Action Coordination Center South Lebanon) a accusé samedi 25 novembre 2006 Israël d'avoir posé des mines antipersonnel au Liban lors de la guerre menée par Israël au Liban sud du 12 juillet au 14 août 2006 après l'enlèvement de 2 soldats israéliens. Cette accusation intervient après l'explosion d'une mine vendredi 24 novembre 2006 survenu à Deir Mimas, au sud de Marjeyoun, qui a grièvement blessé 2 experts en déminage européens, ainsi qu'un médecin libanais. Un démineur britannique et un autre bosniaque travaillant pour une société basée à Londres, dans le cadre d’un projet de déminage financé par les Emirats arabes unis, ont dû être amputés d’un pied après avoir été blessés par une mine dans le même secteur. La porte-parole du MACCSL, Dalya Farran, a expliqué que la région de Deir Mimas avait été déminée après la précédente occupation israélienne du Liban-Sud, après le retrait des troupes israéliennes en mai 2000. 151 Etats ont ratifié et 3 autres ont signé la Convention d'Ottawa de 1997 interdisant l’utilisation et la fabrication de mines antipersonnel. 42 pays ne sont pas signataires de la convention (Arabie Saoudite, Arménie, Azerbaïdjan, Bahrein, Boutha, Chine, Corée du Nord, Corée du Sud, Cuba, Egypte, Emirats Arabes Unis, Etats-Unis, Finlande, Géorgie, Inde, Iran, Irak, Israël, Kazakhstan, Kirghizstan, Koweït, Laos, Lettonie, Liban, Libye, Maroc, Micronésie, Mongolie, Myanmar (Birmanie), Népal, Oman, Ouzbékistan, Pakistan, Palau, Russie, Singapour, Somalie, Sri Lanka, Syrie, Tonga, Tuvalu, Vietnam). Plus de détails : Rapport du MACCSL pour le mois d'octobre 2006 (format pdf, en anglais) ; les pays signataires de la Convention d'Ottawa. ** Après une réunion ministérielle extraordinaire, le ministre de l'Information Ghazi Aridi, a annoncé que le gouvernement a approuvé samedi 25 novembre 2006 la mise en place un tribunal spécial qui jugera les auteurs de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005 à Beyrouth.

Mercredi 29 novembre 2006 : La FAO a publié mardi 28 novembre 2006 à Rome en Italie un rapport d'évaluation sur les pertes subies par le secteur agricole libanais (format pdf) (agriculture, pêche, forêts) au cours de la guerre menée par Israël au Sud Liban entre le 12 juillet et le 14 août 2006 après l'enlèvement de 2 soldats israéliens, et qui s’élèvent à quelque 280 millions de dollars. Au Liban-Sud, l’agriculture représente, dans l’ensemble, près de 70 % du revenu des ménages. Plusieurs terres agricoles ou pastorales ont été rendues inutilisables du fait de la présence d’obus non explosés, notamment dans la partie sud du pays où ce phénomène est vérifiable sur 25 % des terres cultivées. Rien qu’au Liban-Sud, le total des pertes financières (dégâts matériels et récoltes perdues) est estimé à environ 94 millions de dollars. Dans l’ensemble, le total des pertes financières infligées à la production agricole (hors pêche et forêts) est estimé à quelque 232 millions de dollars. Quelque 3 050 têtes de bétail à lait, 1 250 taureaux, 15 000 têtes de caprins, 18 000 ruches et plus de 600 000 poulets de chair ont péri au cours des hostilités. Les pertes financières du secteur de l’élevage sont estimées à près de 22 millions de dollars. Les pertes du secteur des pêches sont estimées à 9,7 millions de dollars et les pertes du secteur forestier se situent autour de 16 millions de dollars, principalement du fait de l’impossibilité d’éteindre les feux de forêt durant les hostilités.



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