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TURQUIE,
FIL-INFO-TURQUIE ©, 2003, ARCHIVES, 2003



LE FIL INFO DE LA TURQUIE © PAGE ARCHIVES


ARCHIVES FIL INFO TURQUIE 2003


Mercredi 1er janvier 2003 : Le président Ahmet Necdet Sezer a finalement accepté, mardi, les amendements votés par le parlement et qui permettront au leader du parti Justice et Développement, vainqueur des législatives du 3 novembre dernier, Recep Tayyip Erdogan, d'accéder au poste de premier ministre. Au terme de la précédente constitution, Recep Tayyip Erdogan ne pouvait se présenter au poste de Premier ministre car condamné en 1998 pour "incitation à la haine religieuse" à 4 mois de prison.

Vendredi 10 janvier 2003 : 2 avions militaires sont entrés en collision en vol jeudi matin au cours d'un entraînement dans la région de Malatyia dans le sud-est du pays. Les 4 pilotes ont été tués. Le mauvais temps semble être à l'origine de la catastrophe. Hier soir déjà un avion de ligne intérieure turc s'est écrasé sur l'aéroport de Diyarkabir faisant 75 morts. 6 personnes ont été rescapées. Le brouillard serait à l'orgine du crash.

Vendredi 17 janvier 2003 : La Turquie a signé mercredi le protocole des Nations-Unies au Pacte international relatif aux droits civils et politiques visant à abolir la peine de mort, pas important vers les réformes qui conduiront le pays vers l'ouverture, dès 2005, d'un processus de négocations pour son adhésion à l'Union Européenne. Plus de liens sur la peine de mort. ** La Croix Rouge turque a annoncé qu'elle avait commencé à se préparer à l'afflux massifs de réfugiés irakiens dans le cas d'une frappe américaine contre l'Irak.

Lundi 20 janvier 2003 : Selon un rapport publié dimanche par les polices du sud-est qui tiennent leur deuxième réunion à Salonique, en Grèce, la Turquie est la plaque tournante du trafic de drogue en Europe avec 4 à 6 tonnes de stupéfiants par mois. 80 % de l'héroïne consommée en Europe passent par la Turquie. La majorité des trafics (drogue, prostitution, clandestins) passe essentiellement par la Yougoslavie. La "route des Balkans" est le point de transit des camions qui acheminent la drogue vers la Croatie dont l'Albanie est le principal fournisseur de cannabis et d'héroïne.

Mardi 21 janvier 2003 : La Jordanie, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Syrie et l'Iran, se sont dits favorables à la proposition turque d'organisation un sommet régional sur l'Irak. Cette réunion devrait se tenir jeudi à Istanbul en présence du premier ministre turc et des ministres des affaires étrangères des pays participants.

Jeudi 23 janvier 2003 : Ouverture à Istanbul en présence de la Jordanie, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Syrie, l'Iran et la Turquie pour tenter de trouver une issue à la crise avec l'Irak.

Vendredi 24 janvier 2003 : Alors que s'est ouvert jeudi à Istanbul en présence de la Jordanie, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Syrie, l'Iran et la Turquie pour tenter de trouver une issue à la crise avec l'Irak, la police turque a arrêté une vingtaine de personnes qui manifestaient devant le palais de Ciragan pour montrer leur opposition à une intervention militaire américaine en Irak. L'ambassadeur irakien en Turquie a appelé les pays participants à faire pression sur Washington pour qu'aucune attaque ne soit lancée sur son pays et a invité la Turquie à rejeter les demandes américaines d'utilisation de ses bases militaires.

Mardi 28 janvier 2003 : Un tremblement de terre de 6,5 sur l'échelle de Richter a secoué lundi matin la région de Pulumur dans l'est du pays faisant 1 mort et 5 blessés.

Vendredi 7 février 2003 : Recep Tayyip Erdogan, le chef du parti de la Justice et du Développement, a présenté jeudi sa candidature de député aux prochaines élections partielles qui auront lieu à Syrthe le 9 mars prochain. S'il est élu, il pourra postuler au poste de premier ministre. Il avait été déclaré inéligible à la suite d'une condamnation. ** Le parlement a donné son accord aux Etats-Unis à l'unanimité au déploiement d'un contingent de soldats américains chargés de moderniser les bases aéronavales turques dans le cadre d'une offensive contre l'Irak. Washington a promis des aides financières substantielles de plusieurs milliards de dollars à la Turquie "pour compenser les effets d'une guerre en Irak".

Mardi 18 février 2003 : Le parlement a reporté l'étude de la motion visant à autoriser les troupes américaines à se déployer sur le territoire turc. Le gouvernement négocie pour obtenir des compensations financières supplémentaires pour son aide aux Etats-Unis dans sa guerre en Irak. Elles seraient de l'ordre de 21 milliards de dollars.

Mercredi 19 février 2003 : Le parlement a reporté une nouvelle fois sine die l'étude de la motion visant à autoriser les troupes américaines à se déployer sur le territoire turc. Le chef du parti Justice et Développement, vainqueur aux dernières législatives, Recep Tayyip Erdogan, a menacé les Etats-Unis de lui refuser sa coopération si les Etats-Unis ne lui apportaient pas des compensations financières suffisantes. La Turquie demande 50 milliards de dollars (estimation des pertes économiques subies après la guerre du Golfe de 1991) alors que Washington ne propose que 26 millions de dollars. Le président Necmet Sezer a, quant à lui, déclaré qu'une seconde résolution de l'ONU sera nécessaire à toute intervention militaire en Irak.

Samedi 22 février 2003 : L'OTAN a donné son accord au déploiement d'avions de surveillance Awacs sur le territoire turc. Des missiles anti-missiles Patriot seront également mis en place. Le gouvernement turc a par ailleurs annoncé que les négociations avec les Etats-Unis quant à l'obtention de compensations financières pour l'utilisation de son territoire par l'armée américaine étaient "arrivées à leurs fins". Les Etats-Unis ont fait une dernière offre : 26 milliards de dollars. Les Turcs refusent et demandent 51 milliards.

Lundi 3 mars 2003 :
Le parlement turc a rejeté samedi soir la motion déposée par le gouvernement visant au déploiement sur le territoire turc de quelque 62 000 soldats américains dans le cas d'une offensive militaire contre l'Irak. Rappelons que le parlement est composé de 2/3 de députés issus du parti Justice et Développement de Recep Tayyip Erdogan et du premier ministre Abdullah Gül, alliés des Etats-Unis.

Mardi 4 mars 2003 : Après le rejet par le parlement samedi de la motion déposée par le gouvernement visant au déploiement sur le territoire turc de 62 000 soldats américains dans le cas d'une offensive militaire contre l'Irak, la bourse d'Istanbul a enregistré une baisse de 12 %.

Jeudi 6 mars 2003 : Le chef des Armées, le général Hilmi Ozkok, a annoncé mercredi que "l'Armée soutenait la politique du gouvernement quant au déploiement des troupes américaines sur le territoire turc". La motion du gouvernement pour un déploiement des troupes américaines en Turquie, rejetée par le parlement la semaine dernière, devrait être représentée devant les députés la semaine prochaine.

Vendredi 7 mars 2003 : Recep Tayyip Erdogan, chef du parti de la Justice et du Développement au pouvoir, a indiqué jeudi que le gouvernement attendra la présentation du rapport du chef des inspecteurs de l'ONU, Hans Blix, devant le Conseil de Sécurité de l'ONU, vendredi, avant de présenter à nouveau la motion du gouvernement pour un déploiement des troupes américaines en Turquie, rejetée par le parlement la semaine dernière.

Lundi 10 mars 2003 : Le leader du Parti (islamiste) de la Justice et du Développement, Recep Tayyip Erdogan a été élu député lors des législatives partielles qui se sont déroulées à Siirt dans le sud-est du pays avec 84,7 % des voix. Cette élection lui ouvre la voie au poste de premier ministre. R. T. Erdogan est favorable au déploiement des troupes américaines sur le territoire turc. De nombreuses manifestations ont été organisées dimanche dans tout le pays en signe de protestation à une intervention militaire en Irak et au soutien turc aux Etats-Unis. (Voir : le portrait de R. T. Erdogan ; l'étrange M. Erdogan ; qui est qui ?)

Mardi 11 mars 2003 : Malgré le rejet par le parlement turc, le 1er mars, de la motion déposée par le gouvernement visant au déploiement sur le territoire turc de quelque 62 000 soldats américains dans le cas d'une offensive militaire contre l'Irak, l'armée américaine continue, malgré tout à se déployer.

Mercredi 12 mars 2003 : Le premier ministre Abdullah Güll a donné sa démission mardi. Recep Tayyip Erdogan a été nommé premier ministre par le président Necmet Sezer. Il devra former un nouveau gouvernement. ** Les députés turcs ont demandé mardi l'ouverture d'une enquête parlementaire sur le déploiement des troupes américaines sur le territoire turc estimant qu'il est "directement lié à un effort de guerre contre l'Irak".

Jeudi 13 mars 2003 : La Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg a condamné mercredi ce pays pour "procés inéquitable et impartial" et "traitements inhumains" du chef du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), Abdullah Ocalan. Ankara a annoncé faire appel de cette décision. (Voir les archives 1999 de la Turquie). Plus de détails : le PKK (vu par le gouvernement turc) ; qui est Abdullah Ocalan (vu par le gouvernement turc) ; l'affaire Ocalan : danger de massacre pour le peuple kurde.

Vendredi 14 mars 2003 : La Cour constitutionnelle a interdit jeudi toute activité politique pendant 5 ans aux 46 membres du Parti de la Démocratie du Peuple (HADEP), principal parti pro-kurde et proche des séparatistes du PKK. Tous les avoirs du parti ont été saisis. Ils sont accusés d'être liés à des mouvements séparatistes qui luttent depuis plus de 15 ans pour l'indépendance du sud-est de la Turquie. Le porte-parole du ministère grec de l'intérieur a qualifié cette interdiction de point "particulièrement négatif pour la normalisation de la vie politique et la consolidation des institutions démocratiques en Turquie". (NDLR. (la Grèce assure la présidence de l'Union européenne)

Samedi 15 mars 2003 : Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a achevé vendredi la composition de son gouvernement qui sera présenté à un vote de confiance au parlement mercredi. 22 ministres ont été nommés. Le premier ministre sortant Abdullah Güll a été nommé ministre des Affaires étrangères.

Mercredi 19 mars 2003 : Le conseil des ministres a tenu mardi une réunion d'urgence pour discuter du soutien turc à apporter aux troupes américaines : soit un déploiement total (62 000 hommes comme prévu par la motion rejetée par le parlement le 1er mars), soit une assistance purement logistique (utilisation des bases turques), soit une autorisation de survol aérien du territoire. Une réponse est attendue pour aujourd'hui. Le parlement devrait se prononcer sur ce choix mercredi ou jeudi.

Jeudi 20 mars 2003 : Le gouvernement a demandé mercredi au parlement d'accepter une motion visant à autoriser l'aviation américaine à utiliser l'espace aérien turc sans leur accorder le droit d'atterrir ou de se ravitailler sur ses bases.

Vendredi 21 mars 2003 : Le parlement a adopté avec 332 voix sur 535 la motion déposée mercredi par le gouvernement autorisant l'armée américaine à utiliser l'espace aérien turc mais sans pouvoir se servir de ses bases. Il a également autorisé le déploiement de l'armée turque au Kurdistan irakien dans le but de "maîtriser le flux de réfugiés". Le porte-parole de la Maison-Blanche Ari Fleischer a annoncé qu'aucune "aide financière ne sera accordée à la Turquie, le plan global (NDLR. déploiement de 62000 soldats américains, utilisation des bases et de l'espace aérien turcs pour lancer une attaque par le nord sur l'Irak) proposé par les Etats-Unis n'ayant pas été accepté".

Samedi 22 mars 2003 : Alors que le parlement a donné jeudi son accord à l'utilisation de l'espace aérien turc (sans pouvoir toutefois ni atterrir ni se ravitailler), celui-ci est resté fermé vendredi. Des divergences profondes sont apparues entre Ankara et Washington sur le déploiement de soldats turcs dans le nord irakien, zone contrôlée par les Kurdes. Le secrétaire d'état à la défense Ronald Rumsfeld a mis en garde la Turquie contre "tout déploiement unilatéral de la Turquie ou de qui que ce soit, dans le nord de l'Irak". ** A l'occasion de la célébration du Nouvel An persan (Newroz), 100 000 personnes ont manifesté vendredi à Diyarbakir (sud-est du pays) contre la guerre en Irak. Un important dispositif de sécurité avait été déployé pour éviter tout débordement. 70 personnes ont été arrêtées. (Plus de détails : la Turquie et les Kurdes ; Les principales dates de l'histoire kurde ; le Kurdistan irakien ; Kurdistan, histoire d'un peuple divisé : histoire et chronologie).** 5 000 manifestants ont affronté la police vendredi après la prière du soir à Istanbul.

Lundi 24 mars 2003 : Selon les observateurs présents à la frontière irakienne, des mouvements de troupes turques se dirigeraient vers le Kurdistan. De son côté Washington a annoncé qu'elle renonçait au déploiement de ses troupes sur le sol turc et mis en garde Ankara sur ses intentions au Kurdistan.

Mardi 25 mars 2003 : Dans un discours dimanche à la télévision, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a déclaré que ses troupes allaient se déployer dans le Kurdistan irakien afin d'établir "une zone tampon pour aider les réfugiés et empêcher des provocations variées contre les forces de sécurité". Washington a une nouvelle fois mis en garde la Turquie contre un déploiement de troupes dans le nord irakien. Des unités américaines ont continué lundi leur déploiement dans la région alors que l'Irak a lancé plusieurs attaques. Les Kurdes, sous commandement américain, ont reçu l'ordre de ne pas riposter.

Jeudi 27 mars 2003 : Ce pays a annoncé mercredi que l'armée n'interviendra pas au Kurdistan irakien sans l'aval des Etats-Unis.

Vendredi 28 mars 2003 : Ankara a finalement renoncer au déploiement de ses troupes dans le Kurdistan irakien après l'annonce mercredi par Washington de l'octroi d'une "enveloppe exceptionnelle" de 8,5 milliards de dollars en prêt et garanties bancaires pour la remercier de l'utilisation de son espace aérien.

Samedi 29 mars 2003 : Un avion de la Turkish Airlines avec 203 personnes à bord qui effectuait la liaison Istanbul-Ankara, a été détourné par des pirates de l'air et a atterri en Grèce, à Athènes.

Lundi 31 mars 2003 : Les troupes américaines ont commencé à retirer leur matériel militaire installé dans deux villages du sud-est turc, proche de la frontière irakienne, suite au refus du parlement de leur accorder le droit de se déployer sur le territoire turc. Plusieurs dizaines de semi-remorques faisaient route vers le port d'Iskanderun.

Mercredi 2 Avril 2003 :
Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell est arrivé mardi soir à Ankara où il doit avoir des entretiens avec des responsables turcs. Il devrait demander la possibilité d'utiliser les aérodromes pour lancer des opérations militaires contre l'Irak pour créer un front nord. C'est la première visite de C. Powell en Turquie. Le problème de la région kurde au nord de l'Irak devrait être également à l'ordre du jour. La Turquie souhaite intervenir dans le Kurdistan irakien dans la crainte de le voir former un état indépendant alors que les Etats-Unis sont opposés à toute ingérence de la Turquie de ce nord irakien. C. Powell devrait ensuite se rendre à Belgrade, pour exprimer son soutien aux autorités de l'état de Serbie-Monténégro après l'assassinat de son premier ministre Zoran Djindjic, et à Bruxelles pour y rencontrer des responsables de l'OTAN.

Jeudi 3 avril 2003 : Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a réussi à persuader le gouvernement de permettre aux troupes américaines de pouvoir se ravitailler sur les bases turques en fuel et matériel de construction et le transit de matériel humanitaire et médical sur son territoire. Ankara a également accepté d'accueillir les soldats américains blessés sur le front irakien. Colin Powell a confirmé qu'un milliard de dollars serait attribué à la Turquie pour sa coopération tout en poursuivant que la Turquie serait associée à la reconstruction de l'Irak. Il a répété son appel à la Turquie de ne pas déployer ses troupes dans le Kurdistan irakien.

Mardi 8 avril 2003 : Après l'avancée des combattants kurdes sur les villes de Mossoul et Kirkouk, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a menacé les Etats-Unis d'une intervention militaire dans le Kurdistan irakien si les Kurdes prennent possession des champs pétrolifères du nord irakien.

Jeudi 24 avril 2003 : Le ministre des affaires étrangères français, Dominique de Villepin, qui termine une tournée au Proche-Orient, a déclaré mercredi au cours d'un court passage à Ankara que "la France continuera à défendre la légalité internationale dans la crise irakienne". Il a appelé à "la suspension des sanctions contre l'Irak". Il doit terminer sa tournée aujourd'hui en Iran

Vendredi 2 mai 2003 : L'est du pays a été touché jeudi par un violent séisme, de magnitude 6,4 degré sur l'échelle de Richter, qui a fait 85 morts et environ 500 blessés selon un premier bilan. Environ 200 personnes, dont les enfants d'un pensionnat, sont ensevelies sous les décombres. Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est rendu sur les lieux de la catastrophe, et notamment à Bingöl, où les dégâts ont été les plus importants. Le pensionnat, qui accueille 196 enfants de 7 à 16 ans, s'est effondré. 93 enfants ont pu être secourus tandis que 91 sont encore portés disparus. Les corps de 14 enfants et d'un enseignant ont été retirés des décombres. Le Premier ministre a été pris à parti par une foule en colère qui reproche au gouvernement d'autoriser les constructions sans aucun respect des normes de sécurité. Il a reconnu que le code de la construction n'était pas respecté. Bingöl a déjà été frappé par un séisme en 1971qui avait fait 900 morts. ** L'agence semi-officielle turque Anatolie a annoncé que l'opération américano-britannique "Northern Watch" chargée de surveiller la zone d'exclusion aérienne du nord de l'Irak a pris officiellement fin jeudi. Une cérémonie officielle a eu lieu jeudi à Incirlik. L'opération avait été mise en place après la guerre du Golfe de 1991 pour empêcher les forces irakiennes d'écraser les rebelles kurdes irakiens.

Samedi 3 mai 2003 :
Le dernier bilan du violent séisme, de magnitude 6,4 degré sur l'échelle de Richter, qui a a touché l'est du pays s'élève à 118 morts et plus de 1000 blessés. Sous les décombres du pensionnat de Bindöl, les secouristes ont pu sauver 117 enfants tandis que 77 enfants sont toujours prisonniers sous les décombres. 46 enfants et un enseignant ont été tués. La population locale qui protestait contre la lenteur des secours et demandait des tentes et des vivres s'est violemment heurtée à la police. Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a attribué ces violences à des "provocateurs" et a limogé le chef de la police. Il a également appelé les forces de l'ordre "à prendre en compte les réalités psychologiques et sociologiques de la région". Notons que cette région est à forte dominante kurde et a été le fief du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) qu'Ankara a toujours combattu entre 1984 et 1999.

Lundi 5 mai 2003 : Alors que le bilan officiel et définitif du violent séisme, de magnitude 6,4 degré sur l'échelle de Richter, qui a a touché jeudi l'est du pays vient d'être publié, avec 167 morts et 537 blessés, l'ouest du pays et principalement la région d'Izmir a été secoué dimanche après-midi par un tremblement de terre de magnitude 4,4. Aucun bilan à cette heure.

Mardi 6 mai 2003 : Après le séisme de jeudi qui a fait 176 morts et plus de 500 blessés, le procureur de Bingöl a ouvert une procédure judiciaire pour négligences et un mandat d'arrêt a été délivré à l'encontre de l'entrepreneur qui a construit le pensionnat, où 84 enfants et un professeur ont trouvé la mort. Il risque 4 ans de prison. Cet entrepreneur avait été exclu des contrats publics pour un an en 2002 pour surfacturation.

Lundi 12 mai 2003 : L'ex-Premier ministre Necmettin Erbakan, 76 ans, a été élu président du nouveau parti islamique, parti de la Félicité. M. Erbakan avait été exclu de la vie politique en 1998 lorsque son parti, le parti de la Prospérité, Refah, avait été interdit pour "activités contraires aux principes de la laïcité". Plus de liens : La cour des Droits de l'Homme de Strasbourg approuve la dissolution du Refah ; courte biographie de Necmettin Erbakan

Mercredi 21 mai 2003 : Une bombe a explosé mardi dans un café d'Ankara, fréquenté essentiellement par des étudiants faisant 1 mort (une femme qui portait la bombe) et 1 blessé. L'attentat a été attribué par la police à un mouvement d'extrême-gauche, Front-Parti de Libération du Peuple Révolutionnaire, responsable de nombreux assassinats politiques dans les années 90.

Vendredi 23 mai 2003 : Un café d'Istanbul a été entièrement détruit par une très forte explosion qui a causé la mort d'une personne et en a blessé 7 autres. Selon la police, il ne s'agirait pas d'un attentat mais de l'explosion d'un réchaud à gaz.

Mardi 27 mai 2003 : Un avion transportant 62 soldats espagnols de l'ISAF (force de paix) qui rentraient d'Afghanistan, et 12 membres d'équipage s'est écrasé lundi dans le nord-est du pays près de la ville de Mçka, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Trébizonde. Il n'y a aucun survivant. Selon les premiers éléments de l'enquête, le brouillard serait à l'origine de la catastrophe.

Mercredi 4 juin 2003 Une bombe a explosé mardi à Istanbul à une heure de pointe au passage d'un autobus transportant notamment les procureurs de la Cour de Sûreté. 5 personnes dont 1 procureur, le chauffeur et 2 policiers ont été blessés. De nombreuses voitures ont également été endommagées. Selon la police, un groupe d'extrême gauche clandestin, le Front-Parti de libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C), très actif à Istanbul, serait à l'origine de cet attentat.

Vendredi 6 juin 2003 : L'Union européenne a demandé aux autorités turques de lui fournir au plus vite une feuille de route et un calendrier des réformes indispensables pour sa candidature à l'Union européenne. Elle a exigé également l'adoption d'une nouvelle constitution qui revoit le rôle de l'armée.

Jeudi 12 juin 2003 : Un attentat à la grenade a été perpétré contre le consulat américain à Adana dans le sud du pays sans faire ni dégâts ni victimes. Un Turc a été arrêté avant d'avoir pu pénétrer dans les bâtiments. C'est la première fois qu'une mission diplomatique américaine est visée depuis le début de la guerre en Irak.

Mardi 17 juin 2003 : Plusieurs centaines de personnes qui manifestaient lundi à Bingol, dans le sud-est du pays, pour demander l'amnistie totale pour tous les séparatistes kurdes, ont été interpellés par la police alors qu'elles refusaient de se disperser. Le nord-est et l'est de la Turquie ont été le fief des séparatistes kurdes du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) qui ont lutté pendant 15 ans pour l'indépendance dans un conflit qui a fait près de 36 000 morts. Son leader, Abdullah Ocalan, a été condamné à la peine de mort en 1999 commuée sous la pression de la Communauté Européenne à la prison à vie.

Jeudi 26 juin 2003 : La FIDH (Fédération Internationale des droits de l'homme) a demandé mercredi au gouvernement de reconnaître le génocide arménien de 1915. Dans une lettre adressée au premier ministre Recep Tayyip Erdogan, la FIDH s'est dite "inquiète" par des circulaires du ministère turc de l'éducation qui "appellent les écoles primaires et secondaires à prendre part à une campagne négationniste à propos de l'oppression des minorités au cours de l'histoire de la Turquie. Le génocide arménien a causé la mort, d'après des chiffres arméniens, de 1,5 millions de personnes, 250 à 500 000 selon les autorités turques. Lien : Le Comité de Défense de la Cause Arménienne

Samedi 28 juin 2003 : Lors d'un discours télévisé, le ministre de l'Intérieur, Abdulkadir Aksu, a annoncé vendredi la mise en place d'un projet d'amnistie des rebelles kurdes de l'ex-PKK, parti des Travailleurs du Kurdistan qui a mené pendant 15 ans une lutte armée pour obtenir un état kurde indépendant dans le sud-est du pays, à majorité kurde. (NDLR. devenu aujourd'hui le KADEK). Selon la presse, le projet de loi vise à accorder "le pardon pur et simple" aux rebelles qui déposent leurs armes, fournissent des informations ou qui n'ont pas commis d'actes de violence. Les rebelles déjà emprisonnés, ainsi que ceux coupables de crimes de sang qui se rendraient, se verraient accorder des réductions de peine. Seuls les dirigeants du PKK seront exclus de cette amnistie. Abdulkadir Aksu a déclaré : "Il s'agit d'un pas nouveau et très important du gouvernement pour rétablir la paix". Rappelons que le chef du PKK, Abdullah Ocalan, a été condamné en 1999 à la peine de mort pour trahison et séparatisme. Sa peine a été ensuite commuée en prison à vie sur pression de l'Union européenne. A. Ocalan est emprisonné sur l'île prison d'Imrali en mer de Marmara, au sud d'Istanbul.

Mercredi 2 juillet 2003 : Le président Ahmet Necdet Sezer a opposé son veto lundi à une réforme qui abolissait l'article 8 de la loi de lutte contre le terrorisme sur la "propagation du séparatisme", loi qui permettait l'arrestation d'intellectuels et écrivains qui défendaient la cause des Kurdes. Le président Sezer craint que l'annulation de cet article " puisse engendrer des risques importants pour l'existence de la République turque et l'unité indivisible de l'Etat". Le président turc ne dispose que d'un seul droit de véto. Si le parlement représente cette réforme sans la modifier, il devra l'accepter. Il a toutefois la possibilité de saisir la Cour constitutionnelle. L'Union européenne avait demandé à la Turquie de réformer ses institutions pour les mettre en conformité avec celles de l'Europe dans le cadre de l'ouverture de négociations en décembre 2004 sur son adhésion à l'Union.

Jeudi 3 juillet 2003 : Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a estimé mercredi que "l'inclusion d'une référence au christianisme dans la future constitution de l'Union européenne serait contraire aux principes fondateurs de l'Union européenne". ** 2 tiers des étudiants ayant obtenu un premier diplôme quittent leur pays pour poursuivre leurs études à l'étranger, principalement en Europe. Sur un total de 50 000 étudiants turcs à l'étranger, 24 000 sont inscrits en Allemagne et 15 000 autres étudient aux Etats-Unis. Le chômage et l'instabilité politique qu'y règnent dans leur pays les conduisent à quitter la Turquie.

Lundi 7 juillet 2003 : Plusieurs explosions dans une station-service d'Ankara a provoqué samedi un gigantesque incendie qui s'est propagé aux maisons et immeubles avoisinants et fait une centaine de blessés. Selon la police, les explosions sont d'origine accidentelles.

Mercredi 23 juillet 2003 : FRANCE : La Cour européenne des droits de l'homme a condamné la Turquie pour tortures. 3 jeunes femmes turques avaient porté plainte en 1994 devant la cour pour mauvais traitements durant leur détention en Turquie en décembre 1993. Les policiers responsables de leur garde-à-vue avaient été acquittés par la Cour d'Appel d'Istanbul. La Cour a estimé à l'unanimité que la Turquie a violé l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme qui interdit la torture et les traitements inhumains et dégradants . La Cour a également précisé que les acquittements des coupables ne dégagent pas la responsabilité de l'Etat à l'égard de la Convention et que les 3 plaignantes avaient été privées d'avocat durant leur garde-à-vue. 70 000 euros ont été alloués aux 3 victimes pour dommage moral.

Jeudi 24 juillet 2003 : Une commission parlementaire demande la poursuite d'enquêtes judiciaires, après 4 mois d'investigation, à l'encontre des deux anciens premiers-ministre, Bulent Ecevit et Mesut Yilmaz, et de 23 anciens ministres, accusés de corruption et d'abus de pouvoir.

Mercredi 30 juillet 2003 : Malgré l'opposition de Washington, le premier ministre syrien, Muhammad Mustafa Miro, a effectué mardi une visite historique dans le pays où il a été reçu par son homologue Recep Tayyip Erdogan. C'est le premier chef de gouvernement syrien à visiter la Turquie depuis 1986. Cette visite a pour but de renforcer la coopération entre les deux pays. Mustafa Miro a appelé les Etats-Unis à mettre un terme à leur occupation de l'Irak et "remettre le pays à un gouvernement élu".

Jeudi 31 juillet 2003 : Le parlement a approuvé plusieurs réformes nécessaires pour son entrée dans l'Union européenne : le rôle influent de l'armée en politique sera réduit ; les restrictions à la liberté de réunion et d'associations seront levées.

Samedi 2 août 2003 : Une bombe placée dans le jardin d'un centre de formation pour juges et procureurs a explosé vendredi à Ankara blessant 16 policiers dont 2 grièvement. Une première bombe avait explosé quelques minutes auparavant sans faire de victimes.

Mercredi 6 août 2003 : Après avoir été adoptée le 29 juillet par le Parlement, le président Ahmet Necdet Sezer a promulgué mardi la loi d'amnistie pour les rebelles kurdes repentis de l'ex-PKK, parti des Travailleurs du Kurdistan qui a mené pendant 15 ans une lutte armée pour obtenir un état kurde indépendant dans le sud-est du pays, à majorité kurde. (NDLR. devenu aujourd'hui le KADEK). Cette loi, qui sera valable 6 mois, accorde "le pardon pur et simple" aux rebelles qui déposent leurs armes, fournissent des informations ou qui n'ont pas commis d'actes de violence. Les rebelles déjà emprisonnés, ainsi que ceux coupables de crimes de sang qui se rendraient, se verraient accorder des réductions de peine. Seuls les dirigeants du PKK seront exclus de cette amnistie. Les autorités turques estiment que 2000 rebelles du PKK vont pouvoir bénéficier de cette amnistie.

Samedi 23 août 2003 : Le Conseil National de Sécurité, qui regroupe les autorités civiles et militaires, s'est réuni vendredi pendant près de 4 heures pour discuter de l'éventuel envoi de troupes turques en Irak qui ne fait pas l'unanimité. Le gouvernement doit aborder le problème lundi avant un vote du Parlement.

Lundi 25 août 2003 : La police est intervenue à la matraque dimanche à Ankara pour disperser des manifestants qui lançaient des pierres contre les bureaux de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), accusée par les manifestants d'être à l'origine des affrontements entre Kurdes et Turkmènes en Irak.

Samedi 30 août 2003 : Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a donné son accord pour l'envoi de troupes en Irak pour participer à la reconstruction tout en demandant aux Etats-Unis de lui "préciser quelle zone ils comptent donner à la Turquie". Rappelons que la Turquie revendique un droit de "regard" sur sa zone frontalière kurde.

Mardi 2 septembre 2003 : Le Kadek, ex-PKK, a annoncé dans un communiqué mettre fin au cessez-le-feu unilatéral instauré en 1999 après l'arrestation et la condamnation de leur chef, Abdullah Ocalan, dont la peine de mort a été commuée en 2002 à la détention à vie. Plus de détails : PKK : Parti des Travailleurs du Kurdistan (en turc) ; Le PKK par le ministère des affaires étrangères turques ; Le PKK, description de l'organisation.

Mardi 9 septembre 2003 : Une centaine de femmes a manifesté lundi devant le Consulat général d'Israël à Istanbul pour protester contre les agressions israéliennes dans les territoires palestiniens occupés. Les manifestantes ont brûlé le drapeau israélien avant de se disperser dans le calme.

Mercredi 17 septembre 2003 : Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui avait exprimé le souhait d'effectuer une visite officielle en Iran a reçu un message de l'administration Bush l'enjoignant "de ne pas se rendre en Iran dans la période actuelle".

Mardi 23 septembre 2003 : Signature avec les Etats-Unis d'un accord de crédit d'un montant de 8,5 milliards de dollars pour "soutenir le processus de réformes engagées par la Turquie et d'amortir l'impact de la guerre en Irak sur l'économie turque" selon Washington qui précise que "cette assistance financière n'est en aucun cas liée à l'envoi éventuel de troupes turques en Irak". Le Parlement est réuni en ce moment pour discuter de cette mesure et doit se prononcer d'ici la fin du mois.

Jeudi 25 septembre 2003 : Les autorités ont annoncé mardi en grande pompe et en direct à la télévision la publication d'une circulataire, visant à restaurer l'usage de tous les prénoms. Les prénoms kurdes ont souvent été la cible d'interdictions. Le texte précise que "tous les noms utilisant l'alphabet turc, ne blessant pas l'opinion publique et ne contrevenant pas à la morale peuvent être utilisés". Les officiers d'état civil de toutes les provinces du pays ont été appelés à appliquer cette loi dès mercredi. Cette réforme avait été adoptée en 2002 à la veille du sommet de Copenhague où l'Union européenne avait prié la Turquie d'engager des réformes si elle voulait que sa candidature soit discutée dès décembre 2004. Notons par ailleurs que la loi portant sur l'enseignement de la langue kurde et sa diffusion audiovisuelle n'est toujours pas entrée en application.

Mardi 30 septembre 2003 : 7 immigrants clandestins qui tentaient de passer en Grèce par la frontière nord-est de la Turquie sont morts après avoir traversé un champ de mines près de la ville de Likofi. Les champs de mines, le long de la frontière gréco-turque d'environ 200 km, ont été installés en 1974, au lendemain de l'intervention de l'armée turque en Chypre du Nord (partie chypriote-turque). La Turquie et la Grèce ont ratifié ensemble le traité sur l'interdiction des mines antipersonnel et doivent le signer jeudi aux Nations-Unies. Les 2 pays s'engagent donc à déminer leur frontière commune.

Vendredi 3 octobre 2003 : Le ministre polonais des Affaires étrangères, Wlodzimierz Cimoszewicz, a confirmé qu'une bombe avait bel et bien explosé mercredi soir près du consulat général de Pologne à Istanbul "sans faire ni dégâts ni victimes" ajoutant que cet attentat était "peut-être liée" à la présence des troupes polonaises en Irak.

Mardi 7 octobre 2003 : Le gouvernement a accepté l'envoi de 2000 soldats en Irak et a appelé le parlement à approuver cette mesure. En cas d'approbation, la Turquie serait le seul pays musulman à appuyer la coalition américano-britannique en Irak. Rappelons que les Etats-Unis ont accordé, le 23 septembre dernier, un prêt de 8 milliards de dollars pour "soutenir le processus de réformes engagées par la Turquie et amortir l'impact de la guerre en Irak sur l'économie turque". Washington précise que "cette assistance financière n'est en aucun cas liée à l'envoi éventuel de troupes turques en Irak".

Mercredi 8 octobre 2003 : Le Parlement a voté pour l'envoi de 2000 soldats en Irak par 358 voix pour et 183 contre. La population turque est opposée à cette mesure.

Jeudi 9 octobre 2003 : La presse a estimé mardi que le gouvernement "a pris des gros risques en décidant contre la volonté du peuple turc d'envoyer des troupes en Irak." Un contingent de 6 000 hommes devrait partir pour l'Irak début novembre. Des manifestations contre cet envoi de troupes ont été organisées à Istanbul, Mersin et Ceyhan (sud-est de la Turquie) où au moins 70 personnes ont été arrêtées. ** Les autorités ont annoncé des "mesures de sécurité exceptionnelles" à l'occasion du match de football qui se tiendra samedi prochain à Istanbul et qui comptera pour la qualication pour l'Euro2004 et qui opposera la Turquie à la Grande-Bretagne. 5000 policiers vont être mobilisés aidés par des policiers britanniques spécialistes des milieux "hooligan".

Samedi 11 octobre 2003 : Le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gull, a transmis "très clairement" à Washington son "malaise" après l'opposition faite par le Conseil de gouvernement transitoire irakien sur l'envoi de troupes turques en Irak.

Lundi 13 octobre 2003 : Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a été réélu à la tête de son parti, l'AKP (Parti de la Justice et du Développement). Les 1348 délégués ont voté pour lui à l'unanimité. M. Erdogan était le seul candidat en lice. Après une victoire écrasante aux législatives de novembre 2002, l'AKP dispose de 368 députés sur 550 au parlement.

Jeudi 30 octobre 2003 : Ce pays a célébré mercredi le 80ème anniversaire de la République sur fond de polémique. Les représentants au Parlement du Parti de la Justice et du Développement (AKP, issu d'un mouvement islamiste, 368 sièges sur 550) ont boycotté la réception du chef de l'Etat, Ahmet Necdet Sezer, qui n'a pas invité leurs épouses alors que celles des députés du principal parti d'opposition laïque au Parlement, le CHP (Parti républicain du peuple) l'avaient été. La majorité des femmes des représentants de l'AKP portent le voile qui n'est pas autorisé lors des réceptions officielles.

Vendredi 31 octobre 2003 : Selon l'agence de presse Anatolie, le président Ahmet Necdet Sezer a mis un terme et a "définitivement clos" les discussions sur l'envoi de soldats turcs en Irak.

Lundi 3 novembre 2003 : 4 enfants de 7 à 10 ans ont été tués et 7 autres blessés lors de l'explosion d'un engin qu'ils avaient trouvé près de leur école à Uludere, petit village à la frontière irakienne. Entre 1984 et 1999, de violents combats ont opposé dans cette région les troupes turques aux combattants du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan, aujourd'hui rebaptisé Kadek) qui luttaient pour l'indépendance du Kurdistan, laissant derrière eux de nombreux projectiles.

Samedi 8 novembre 2003 : Le gouvernement a annoncé vendredi qu'il n'enverra pas de troupes en Irak malgré le vote favorable du parlement le 7 octobre dernier.

Mercredi 12 novembre 2003 : Le conseil général exécutif du KADEK (Congrès pour la Démocratie et la liberté au Kurdistan, ex-PKK, parti des Travailleurs du Kurdistan qui a mené pendant 15 ans une lutte armée pour obtenir un état kurde indépendant dans le sud-est du pays, à majorité kurde) a, dans un communiqué remis à Bagdad, annoncé la dissolution du parti "pour faire place à une nouvelle structure organisationnelle plus démocratique qui permettra une plus grande participation représentative des intérêts du peuple kurde et qui résoudra de façon pacifique le conflit kurde".

Jeudi 13 novembre 2003 : Ce pays a été condamné par la Cour européenne des droits de l'homme pour avoir procédé en 1993 à la dissolution du Parti socialiste de Turquie (PST), un an après sa fondation, au motif que son programme était de nature à porter atteinte à l'unité de la nation. La Cour a estimé à l'unanimité que la Turquie avait violé l'article 11 (liberté d'association) de la Convention européenne des droits de l'Homme, rappelant que le PST, fondé le 6 novembre 1992, avait été dissous sur la seule base de son programme avant même d'avoir pu entamer ses activités. La Cour constitutionnelle turque avait elle dissous le PST aux motifs qu'il réclamait un droit à l'autodétermination pour les Kurdes et soutenait le droit de mener une "guerre d'indépendance". Pour elle, il s'agissait d'une attitude "comparable à celle des groupes terroristes et constituait en soi une provocation illicite à la violence". La Cour européenne des droits de l'homme a rappelé "qu'une formation politique ne peut être inquiétée du seul fait de vouloir débattre publiquement du sort d'une partie de la population d'un Etat et se mêler à la vie politique de celui-ci afin de trouver, dans le respect des règles démocratiques, des solutions pouvant satisfaire tous les acteurs concernés".

Lundi 17 novembre 2003 : 2 attentats à la voiture piégée ont été perpétrés samedi contre deux synagogues d'Istanbul faisant 23 morts et plus de 300 blessés. Ils ont été revendiqués par un groupuscule "Front Islamique des Combattants du Grand-Orient" (IBDAC, Islami Büyükdogu Akincilar Cephesi) pour "mettre fin à l'oppression visant les Musulmans". Ce mouvement lutte pour la création d'un état islamique en Turquie. La communauté internationale a, à l'unanimité, condamné ces attentats. Le secrétaire de la Ligue arabe, Amr Moussa, a estimé que "la responsabilité de tout cela incombe à la politique israélienne". La Turquie, état laïc, est une alliée d'Israël et la destination touristique favorite pour des milliers d'Israéliens. La communauté juive turque, forte de 35 000 personnes, vit essentiellement à Istanbul. Pour le ministre des affaires étrangères turc, Abdullah Gul, "il est évident qu'il s'agit d'un acte terroriste aux ramifications internationales" (NDLR. réseau Al Qaïda) qui a rejeté la revendication faite par le IBDAC. Le ministre des affaires étrangères israélien, Sylvan Shalom, est arrivé dimanche à Istanbul où il a rencontré des représentants de la communauté juive. Des enquêteurs israéliens ont été envoyés sur place pour aider les autorités turques.

Mercredi 19 novembre 2003 : Le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gul a indiqué mardi que les auteurs des attentats de samedi contre deux synagogues d'Istanbul "seraient, selon certains indices, liés au réseau terroriste Al Qaïda". Le dernier bilan est de 25 morts et plus de 300 blessés. Al Qaïda a revendiqué ces attentats auprès de journaux arabes basés à Londres.

Vendredi 21 novembre 2003 : Deux attentats-suicide à la voiture piégée qui ont fait 27 morts et plus de 400 blessés ont été perpétrés mercredi à Istanbul contre le Consulat de Grande-Bretagne et la Banque britannique HSBC (Hongkong and Shanghai Banking Corporation, deuxième groupe bancaire mondial implanté dans 79 pays avec 9 500 agences bancaires et bureaux et environ 200 000 actionnaires dans plus de 100 pays) . Le Consul Général, Roger Short, et sa collaboratrice personnelle Lisa Hallworth, sont morts sous les décombres. L'attentat a été revendiqué par le réseau Al-Qaïda et un groupuscule "Front Islamique des Combattants du Grand-Orient" (IBDAC, Islami Büyükdogu Akincilar Cephesi), qui avaient déjà revendiqué les attentats contre deux synagogues samedi également à Isbanbul. La communauté internationale a condamné à l'unanimité ces attentats.

Lundi 24 novembre 2003 : Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche en silence en hommage aux victimes des récents attentats d'Istanbul qui ont fait 51 morts et 750 blessés dans tout le pays et dénoncé la politique américaine "responsable de cette violence". D'après les premiers éléments de l'enquête, les kamikazes étaient tous Turcs. Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est dit "honteux pour son pays" que des citoyens turcs aient pu commettre de telles actions. Il a appelé la communauté internationale à aider la Turquie dans l'enquête sur ces attentats.

Mardi 25 novembre 2003 : 18 personnes soupçonnées d'être impliquées dans les attentats qui ont ensanglanté Istanbul, la semaine dernière, ont été inculpées lundi pour "aide à une organisation terroriste". Le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer a effectué une visite à Ankara où il a apporté son soutien au gouvernement turc. Il l'a appelé à mettre en place rapidement les réformes démocratiques nécessaires pour l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Mercredi 26 novembre 2003 : Selon le ministère britannique des Affaires étrangères, "de nouveaux attentats sont imminents à Ankara et Istanbul".

Jeudi 4 décembre 2003 : 20 des 22 suspects extradés par la Syrie à la demande d'Ankara, et soupçonnés d'être impliqués dans les attentats qui ont ensanglanté les 20 et 25 novembre dernier Istanbul, ont été relâchés mercredi. L'identité des 2 suspects restants et les raisons de leur maintien en détention n'ont pas été divulguées.

Mardi 9 décembre 2003 : Après les attentats d'Istanbul, perpétrés le 15 novembre 2003 contre deux synagogues faisant 23 morts et plus de 300 blessés et contre le Consulat de Grande-Bretagne et la Banque britannique HSBC le 19 novembre faisant 27 morts et plus de 400 blessés, revendiqués par le réseau Al-Qaïda, 3 Turcs ont été inculpés pour "appartenance à une organisation illégale" et "assistance et de complicité au profit de cette organisation". 30 personnes ont déjà été inculpées dans cette affaire.

Samedi 13 décembre 2003 : Ankara, Izmir et Istanbul ont été frappés vendredi par des attentats à la bombe qui n'ont fait aucune victime.

Lundi 22 décembre 2003 : Une embarcation transportant une soixantaine d'immigrants clandestins a sombré dans la nuit de samedi à dimanche près de la station balnéaire de Marmaris proche de l'île grecque de Rhodes. Un Irakien est pour l'instant le seul rescapé.

Vendredi 26 décembre 2003 : Selon le gouverneur de la ville d'Istanbul, le groupe extrémiste turc, "Front Islamique des Combattants du Grand-Orient" (IBDAC, Islami Büyükdogu Akincilar Cephesi) responsable des attentats d'Istanbul des 15 et 20 novembre, et soupçonné d'être lié au réseau Al-Qaïda d'Oussama Ben Laden, qui avaient fait 62 morts et plus de 700 blessés, a "été mis hors d'état de nuire". 159 personnes ont été interpellées, 35 inculpées, 10 autres ont été déférées vendredi devant la Cour de Sûreté de l'Etat. Un stock important d'armes, de munitions et d'explosifs ont été saisis au cours de diverses opérations lancées contre le groupe IBDAC.



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