SOMMAIRE

IRAK,
FIL-INFO-IRAK ©, 2003, CYBERGUERRE, IRAK, 2003



Rubrique née de la guerre en Irak déclenchée le 20 mars 2003 sans l'aval de l'ONU par une coalition menée par les Etats-Unis d'Amérique sous la présidence du Républicain George W. Bush, fils de George Bush.

Samedi 29 mars 2003 :

Depuis le début de la guerre en Irak,  plus de 20 000 dégradations de sites web ont été constaté par le spécialiste Zone-h.org, dont la plus spectaculaire est le piratage du site (inaccessible) de la télévision arabe d'information continue Al Djazira par des "Cyber patriotes américains pour la liberté" et dont voici la preuve en image fournie par zone-h. Salah Al Seddiqui responsable technique d'Aljazeera rappelle que "le site fonctionne bien  mais que personne ne peut le voir..."

 
Lundi 31 mars 2003 :

Plusieurs envoyés spéciaux de Reuters accompagnant les forces américaines en Irak ont rapporté que des commandants d'unités américaines leur avaient interdit l'usage et confisqué certains téléphones satellite utilisés pour la transmission de son et d'images. Selon l'armée américaine ces transmissions permettraient aux Irakiens de les repérer sur le terrain. "Cette décision ne vise pas à restreindre la couverture médiatique de l'offensive" selon le général Victor Renuart du QG du Commandement central américain au Qatar (Centom). Notons qu'elle ne concerne que les téléphones non américains de marque Thuraya d'une société d'Abou Dhabi et fonctionnant aussi bien en local qu'avec le système GPS, c'est à dire hors du réseau Iridium désormais controlé par l'Américain Boeing et où le Pentagone avait investi 72 millions de dollars, fin 2000.

Mardi 1er avril 2003 :

Des officiers américains s'exprimant sous couvert de l'anonymat dans l'hebdomadaire "New Yorker" et le "Washington Post" accusent le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, d'avoir "à six reprises rejeté les plans d'attaques de l'Irak car ils ne faisaient pas confiance aux généraux et voulaient prouver qu'une force légère et mobile pouvait vaincre les Irakiens, provoquant "une desynchronisation" dans  l'arrivée des troupes et le "mélange d'unités de combat et d'unités de soutien au combat non adaptés à une opération terrestre". Répondant sur "ABC" R. Rumsfeld, tout en accusant la presse, a rétorqué que "le plan actuel était celui du général Tommy Franks". Un journaliste de la chaîne NBC, Peter Arnett, a été licencié lundi pour avoir déclaré, lors d'un commentaire à la télévision irakienne : "le premier plan de guerre avait échoué en raison de la résistance irakienne". "Manifestement, les stratèges américains ont mal jugé la détermination des forces irakiennes". La direction de NBC a estimé que le journaliste "avait commis une erreur en faisant cette déclaration à la télévision irakienne, particulièrement en temps de guerre." Peter Arnett, 68 ans, était un des seuls journalistes américains encore présents à Bagdad. Il avait couvert la guerre du Golfe en 1991 pour la chaîne CNN. En Irak les journalistes vivent des passages difficiles comme le caméraman d'Al-Jazeera capturé vendredi par les soldats américains près de Bassorah et interrogé pendant 14 heures avant d'être relâché. Un autre journaliste d'Al-Jazeera, filmant la distribution d'aide alimentaire, a essuyé des tirs des troupes britanniques qui assiègent cette ville. (Ndlr Al-Jazeera est le seul média présent). 4 journalistes, 2 Portugais et 2 Israéliens, ont été brutalisés et humiliés par ces mèmes troupes qui les soupçonnaient d'être des espions ou des terroristes. Un journaliste de la Fox News a été expulsé pour avoir révéler des informations considérées comme trop sensibles par l'état-major. Coté irakien, 7 journalistes italiens ont été enlevés à Bassorah et emmenés à Bagdad où ils affirment avoir été bien traités. Enfin les journalistes présents à Bagdad ont dû déménager, leur hôtel ayant été endommagé après la destruction du minsistère irakien de l'information.

Mercredi 2 avril 2003 :

Le site américain du puissant lobby pro-israélien AIPAC.org a été victime d'une cyber-attaque et sa page d'accueil remplacée par un message destiné à  "tous les Musulmans et tous les opposants à la guerre américano-sioniste pour le pétrole" et suivi d'un lien vers le site de Al-Jazeera. ** Limogé lundi par la chaîne de télévision américaine NBC, et peu de temps après par la revue du National Geographic, Peter Arnett a été engagé mardi par le Daily Mirror qui titrait à sa une "Viré par l'Amérique pour avoir dit la vérité sur la guerre" (voir notre édition d'hier, paragraphe "Cyberguerre")

Jeudi 3 avril 2003 :

Kaveh Golestan photographe iranien réputé, caméraman pour la BBC a été tué par l'explosion d'une mine anti personnel mercredi à Kifri, dans le nord de l'Irak. Un membre de son équipe à été blessé au pied.

Samedi 5 avril 2003 :

Les chaînes ABC (filiale du groupe Walt Disney) et CBS (Viacom) perdraient environ 10 à 20 millions de dollars par jour en raison de la couverture médiatique de la guerre en Irak. Le déficit des recettes publicitaires dû à une baisse de l'écoute et du coût logistique des équipes épargneraient les médias du câble (Fox News, CNN, MSNBC). Parmi les victimes de ces "dommages colatéraux" la retransmission de la cérémonie des Oscars (ABC) qui  a enregistré le 23 mars la plus mauvaise audience télévisée jamais réalisée soit 21% de téléspectateurs de moins par rapport à 2002. Le site américain Aipac (América's Pro-Israel  Lobby) n'est toujours pas restauré depuis le piratage de lundi. En Irak, Michael Kelly, reporter "intégré", envoyé spécial de "The Atlantic Monthly" et éditorialiste au Washington Post s'est tué vendredi dans un accident. En couvrant la guerre du Golfe de 1991, il en avait tiré le livre "Martyr's Day". Enfin, les reporters d'Al-Jazeera continueront de travailler malgré une décison contradictoire de Bagdad.

Lundi 7 avril 2003 :

La chute de la bourse de Séoul en Corée du Sud vendredi est bien dû à un faux site de CNN révélant que l'américain Bill Gates venait d'être assassiné. Information immédiatement reprise par MBC TV puis YTN et SBS TV, avant de démentir un quart d'heure plus tard. ** Après les missiles britanniques air-sol de type "Storm Shadow" d'une valeur chacun de près d'un million de dollars et capable de perforer les bunkers en béton voici que la Royal Air Force se prépare à utiliser un nouveau type d'arme contre les Irakiens. Il s'agirait de bombes en béton d'une masse de 455 Kg destinées à écraser le char sans provoquer d'explosion en zone urbaine et peintes en bleu pour signaler qu'il ne s'agit pas d'un explosif si elles étaient découvertes intactes. Simon Dobb, commandant du détachement des Tornado dans une base au Koweït précise que "ce type de bombe à guidée laser pourrait être utilisée si le président Saddam Hussein repliait ses chars et son artillerie dans Bagdad pour les dissimuler dans des zones urbaines fortement peuplées". ** L'Irak est passé à l'heure d'été. Bagdad est désormais à GMT+4.

Mardi 8 avril 2003 :

Le centre analytique iraqwar.ru a été récemment créé par un groupe de journalistes et d'experts militaires russes qui ont accès aux rapports des services de renseignements militaires de Moscou et, en partie, aux observations satellites et écoutes-radio. "Champions de la liberté de l'information jusqu'à la guerre du VietNam, les Etats-Unis imposent une censure draconienne qui ne laisse guère de place qu'à des images dénuées de signification et à la désinformation sous prétexte de guerre psychologique" commente le Front National de Jean-Marie Le Pen, qui propose une version quotidienne traduite et condensée sur le site consacré à la guerre en Irak actuirak.frontnational.com ** Le site internet El Mundo a révélé que son correspondant de guerre intégré Julio Anguita Parrado, un journaliste de l'hebdomadaire allemand Focus et deux soldats américains ont trouvé la mort lundi dans la même attaque lors d'un tir de missile au sud de Bagdad. ** L'entrée de troupes américaines dans Bagdad a été saluée par Wall Street dont l'indice vedette DJIA gagnait 2,33%, la Bourse de Paris frôlant la barre des 3.000 points, Londres a terminé sur un gain de 3,18%, Amsterdam de 5,68%, Francfort décollait de 4,58% et Tokyo montait de 2,18%. Enfin, le baril de brut de référence (Light Sweet Crude) était en recul à New York de 1,7 dollar à 28,47 dollars.

Mercredi 9 avril 2003 :

Un film de la télévision française FR3  montre clairement la tourelle d'un char américain visant et tirant (07H59 GMT) en direction de l'hôtel Palestine à Bagdad où sont regroupés les journalistes étrangers. José Couso, caméraman espagnol, Taras Protsyuk, caméraman ukrainien, ont été tués. Paul Pasquale, technicien de retransmission  satellite pour Reuters, Samia Nakhoul jounaliste d'origine palestinienne et Faleh Kheiber, un photographe irakien ont été blessés. Le général Buford Blount, commandant de la 3ème division d'infanterie a parlé d'une "réplique à un tir de roquettes RPG en provenance de cet hôtel". Ce que réfute les journalistes présents dont Hervé de Ploëg  (FR3)  qui précise "C'était très calme depuis un moment. Il n'y avait absolument aucun tir". Plus tôt un missile américain tombait sur le bureau d'Al-Jazeera tuant le caméraman Tarek Ayoub et blessant Zouheir Nazem Abbas. Le bureau à d'Abou Dhabi TV à Bagdad d'Abou Dhabi TV, a été endommagé sans faire de victimes. Un véhicule d'Al-Jazeera a été mitraillé par les militaires américains alors que celui-ci était identifiable. Ndlr : le bureau d'Al-Jazeera à Bassorah a connu le même sort, comme à Kaboul en Afghanistan en 2001. Les coordonnées géographiques des bureaux de presse sont communiqués au Pentagone pour éviter les bavures. Enfin, la télévision d'Etat et la chaîne satellitaire irakiennes ont cessé d'émettre. Mardi soir, des grands draps blancs ont commencé à apparaître sur la façade de l'hôtel "Palestine" et Reporters sans Frontières a condamné sans appel ce tir meurtrier.

 
Jeudi 10 avril 2003 :

Bush "heureux" et Blair "enchanté" à la vue du "déboulonnage" à Bagdad d'une statue de Saddam Hussein sur fond de pillages et d'acclamations de badauds à l'arrivée des soldats américains. Geste symbolique diffusé en direct par les télévisions arabes et occidentales. Images accompagnées du commentaire du reporter d'Al Jazeera, quand le visage de Saddam a été couvert par le drapeau américain "cela a été le symbole de ce qui va se passer dorénavant en Irak et dans la région" et d'ajouter "tout aura un goût américain". Bagdad ou "cité de la Paix" vit la fin de règne du "président, du combattant, du dirigeant, du héros de la victoire et de la paix, de la libération nationale" 19 jours avant qu'il ne célèbre avec les honneurs son 66e anniversaire. Des journalistes portugais et un Bulgare molestés et dépouillés par la foule à Bagdad n'ont dû leur salut qu'à l'arrivée de responsables irakiens qui leur ont permis de fuir à bord de leur véhicule rapporte Carlos Fino à l'antenne de Radiotelevisao portuguesa. Le chef des inspecteurs de l'ONU en désarmement Hans Blix a estimé qu'il "est évident" que la guerre contre l'Irak a été "planifiée longtemps à l'avance", et que "la question des armes de destruction massive était secondaire" dans une interview accordée mercredi à El Pais.

Vendredi 11 avril 2003 :

"Un journal britannique avec une diffusion d'environ 10.000 exemplaires appelé Al-Zaman (Le Temps) sera distribué dans le sud de l'Irak dès jeudi", a indiqué le porte-parole de la Maison Blanche Ari Fleischer. Ajoutant que "le programme de télévision serait fait par les militaires, et contrôlé par les militaires" et montreraient "les choses qui se passent réellement sur le terrain". "Pour la première fois depuis des années, les Irakiens pourront regarder quelque chose d'autre que la télévision d'Etat irakienne". Affirmant "qu'une presse libre est un élément essentiel pour un Irak libre". Dans le pays où il n'y a plus de nourriture, plus d'eau, plus d'électricité et, à Bagdad, où tout le monde a peur des affrontements qui continuent, peu auront entendu les messages du président Bush et du premier ministre britannique Tony Blair malgré l'usage de la fréquence d'état en raison de la destruction massive des installations civiles de télécommunication. Le président égyptien Hosni Moubarak, de son côté, a demandé aux forces de la coalition de "travailler à stabiliser la situation en Irak immédiatement, et de reconstruire des institutions pour éviter le chaos qui se déroule en Irak actuellement". L'ambassade allemande et le centre culturel français ont été pillés.  Enfin, le web a connu une "explosion" de sites internet "weblog" contre la guerre et la naissance du logo "weblog against war" enrichissant l'internet de photos, de vidéos et de déclarations que les "grands" médias ont refusé, voire empêché de diffuser afin de ne pas "influencer" une partie de l'opinion publique. ** Le lien vidéo d'Al-Jazeera est à nouveau actif.

Samedi 12 avril 2003 :

A Washington où la prise de Bagdad a été comparée à la chute du mur de Berlin, le numéro 2 du Pentagone, le secrétaire adjoint à la Défense, Paul Wolfowitz, alors que les Etats-Unis ont déjà attribué de manière préférentielle des contrats pour la reconstruction en Irak à des entreprises américaines, a proposé aux présidents russe Vladimir Poutine et français Jacques Chirac ainsi que le chancelier allemand Gerhard Schroeder, chefs de file de l'opposition à l'intervention militaire anglo-américaine, "d'effacer une partie ou toute la dette de l'Irak à leur égard", ajoutant qu'il s'agissait d'argent "prêté à Saddam Hussein pour acheter des armes, des instruments de répression, et bâtir des palais". (Ndlr : L'Irak doit environ 8 milliards de dollars à la France et 8,5 à la Russie après des emprunts effectués durant les années 1980 quand Bagdad était en guerre contre l'Iran et bénéficiait aussi du soutien des Etats-Unis pour se procurer des armes.) Le président de la Douma (chambre basse du Parlement russe) Guennadi Seleznev a fermement réagi à ces déclarations, rappelant que l'Irak "n'était pas encore le 51ème Etat des Etats-Unis" et que "Moscou discuterait de la question de la dette avec le prochain gouvernement irakien". Paul Wolfowitz, a averti que "la France devra payer un prix pour son opposition à l'intervention militaire américaine en Irak et particulièrement pour son veto à une assistance de l'Otan à la Turquie". Paul Wolfowitz, a également  déclaré que "la chute de Saddam Hussein, qui finançait le terrorisme, changera l'atmosphère des pourparlers entre Israéliens et Palestiniens". A Bagdad les personnels médicaux doivent être armés pour faire face à une situation qualifiée par le Comité International de la Croix Rouge (CICR) de "chaotique et catastrophique". ** Fin des piratages d'Al-jazeera.

Lundi 14 avril 2003 :

Mohammed Saïd Al-Sahhaf, ministre de l'Information du régime de Saddam Hussein, ne figure pas sur le jeu de cartes distribué vendredi aux soldats alliés et représentant la liste des 55 dignitaires irakiens les plus recherchés morts ou vifs. Jour après jour, vêtu de l'uniforme vert et du béret noir du parti Baas, le ministre irakien s'est présenté devant les caméras des médias du monde entier pour donner sa propre version, invariablement victorieuse, des combats sur le terrain, agrémentée d'invectives. Les Anglais, mais surtout les Américains se sont vu traités de "criminels de guerre", de "pilleurs coloniaux", "d'Infidèles", de "gang intentionnel de vilains", de "superpuissance d'Al Capone" et "d'Anes sauvages"... Et à l'approche de la "prise" de Bagdad le ministre s'est surpassé en rapportant que les "Américains ont commencé à se suicider sous les murs de Bagdad", ajoutant que "nous les encourageons à se suicider encore plus et rapidement". Un site internet (en anglais) consacré aux textes du ministre irakien a été pris d'assaut par les internautes et le site a dû être fermé à cause d'un trafic trop important, avant d'être rouvert ce week-end. Mohammed Saïd Al-Sahhaf, qui est "actuellement en congé administratif", a quitté la télévision irakienne très clairvoyant "Mon sentiment -comme d'habitude- c'est que nous allons tous les massacrer". (Ndlr : les Américains) "Ce site est la somme d'efforts d'une coalition de faucons assoiffés de sang et de colombes inefficaces, unis dans l'admiration", écrit le webmaster.

Mardi 15 avril 2003 :

Ari Fleischer, porte-parole de la Maison Blanche, a déclaré que "la Syrie est un état terroriste. Ils abritent des terroristes" rappelant que "la Syrie est véritablement un Etat voyou et cela est spécifié par sa présence sur la liste des nations terroristes établie par le Département d'Etat". Le président George W. Bush a quand à lui déclaré dimanche : "Nous croyons, par exemple, qu'il y a des armes chimiques en Syrie". Et le secrétaire d'Etat américain Colin Powell, a mis en garde Damas contre le fait que des dirigeants irakiens recherchés par les forces américaines puissent "trouver refuge en Syrie". Ajoutant que "des mesures de nature diplomatique, économique ou autre" contre Damas, étaient à l'étude". A Bagdad les Américains sont préoccupés par le lieu présumé de la mort de Saddam Hussein dans le quartier de Al-Mansour qui devient un lieu de pèlerinage. Un cratère de 8 mètres de profondeur et 15 mètres de diamètre laissé par les bombes a détruit la maison où devait se trouver le dirigeant irakien. Mais après sept jours de recherches intenses, c'est le cadavre d'une femme de 50 ans coupé en deux appelée Salma, tuée avec ses trois enfants dans le bombardement, qui vient d'être découvert dans les décombres de la maison qui s'est écroulée juste à côté de la "cible".

Mercredi 16 avril 2003 :

Selon une source politique "digne de foi", Bruce Anderson, un éditorialiste du quotidien "Independent" (centre gauche), Tony Blair aurait incité le magnat de la presse australien Rupert Murdoch à intensifier ses attaques contre la France dans le quotidien "The Sun" qui allie infos et sexe et demeure le plus fort tirage des quotidiens de Grande-Bretagne avec 3,5 millions d'exemplaires. Sur un ton xénophobe, le "Sun" multiplie depuis plusieurs mois les insultes contre le président français Jacques Chirac, parfois comparé à Hitler ou Saddam Hussein. Une édition spéciale parisienne en février avait même consacré sa une à M. Chirac le représentant avec un corps de "ver". Vendredi, le "Sun" s'est à nouveau distingué dans la francophobie en publiant un photo-montage de cible pour jeu de fléchettes avec J.Chirac au centre. Rappelons que Tony Blair, avant son élection comme Premier ministre en 1997, est allé rencontrer Rupert Murdoch en Australie, obtenant un soutien médiatique dans ses deux campagnes de 1997 et 2001 où il a été réélu. M. Murdoch a apporté à la mi-février son soutien à la politique irakienne du président américain George W. Bush. Leader mondial de la télévision par satellite R. Murdoch (Newscorp) contrôle parmi les plus importants titres "Fox News", "the New-York Post" et "The Weekly Standard" aux Etats-Unis, et en plus de "The Sun", "The Times", "The Sunday Times" et "News of the World" au Royaume uni, enfin "The Australian" l'unique quotidien national en Australie. Tous ses éditorialistes ont apporté à George Bush un soutien sans faille tout en dénigrant, quand elles n'étaient pas passées sous silence, les campagnes des pacifistes.

Jeudi 17 avril 2003 :

Dov Zakheim, contrôleur de gestion du Département américain de la Défense, a déclaré que "la guerre a coûté dans la région du Golfe environ 20 milliards de dollars" répartis entre "les coûts du personnel" (7 milliards de dollars), les dépenses "liées aux opérations militaires" (10 milliards de dollars) et le coût pour "les munitions et les équipements" (3 milliards). "L'estimation approximative du coût de la guerre en Irak à partir de maintenant est de 2 milliards de dollars par mois" jusqu'à la fin de l'année fiscale 2003 (le 30 septembre). Parallèlement aux coûts de l'intervention en Irak, les Etats-Unis dépensent 1,2 milliard de dollars chaque mois dans le cadre de leur "guerre contre le terrorisme". 62 milliards ont été débloqués comprenant également une aide de 1,8 milliards de dollars au Pakistan et à d'autres états qui collaborent à la lutte contre le terrorisme mondial. 2,5 milliards de dollars iront pour la reconstruction de l'Irak et environ 8 milliards de dollars d'aide aux pays alliés voisins, notamment Israël, la Turquie, la Jordanie, l'Egypte et l'Afghanistan. Une somme de 4 milliards de dollars est prévue pour renforcer la sécurité intérieure. Malgré le  refus de la Turquie d'autoriser le déploiement sur son territoire des troupes américaines pour ouvrir un front nord en Irak, Ankara obtiendra 1 milliard de dollars pour amortir l'impact du conflit sur son économie. Le Congrès a aussi inclus une aide de 3,5 milliards de dollars aux compagnies aériennes dont les activités ont été réduites par la guerre. 4 milliards de dollars sont prévus pour renforcer la sécurité intérieure aux Etats-Unis. Enfin, 100 millions de dollars seront consacrés à un programme de vaccination de civils contre la variole (Ndlr. aux Etats Unis) et 42 millions de dollars serviront à indemniser les personnes chez lesquelles cette vaccination entraînerait des effets secondaires.

Vendredi 18 avril 2003 :

Michael Sullivan, Richard Lanier et Gary Vikan, conseillers culturels de la Maison Blanche, ont démissionné pour protester contre l'"inaction" des Etats-Unis devant le pillage des antiquités du musée national de Bagdad critiquant "l'absence totale de sensibilité et de prévoyance" de l'administration américaine face "à l'invasion en Irak et la perte de trésors culturels" soulignant que le président Bush avait l'"obligation morale de prévoir et tenter d'empêcher les pillages et destructions aveugles" d'autant que les universitaires avaient fourni au Département d'Etat la localisation des musées et des sites historiques irakiens. Robert Mueller, directeur du FBI s'est engagé à ce que des agents assistent les «enquêtes criminelles» en vue de la récupération des objets volés, afin de "restaurer ces trésors au peuple d'Irak». M. Mueller a ajouté que le FBI coopérait avec Interpol pour que tous les pays membres soient en alerte au cas où des pièces dérobées seraient vendues «sur le marché officiel comme sur le marché noir». ** Au moment même où les Etats-Unis accentuent leurs pressions sur la Syrie, les autorités italiennes affirme sur la base d'écoutes téléphoniques que ce pays a servi de base d'entraînement pour "des dizaines d'extrémistes islamistes" recrutés en Italie et en Allemagne pour "combattre en Irak aux côtés du groupe islamiste d'Ansa-al-Islam", sans qu'aucun lien avec les autorités locales syriennes n'apparaissent dans le rapport. Ce groupe a été détruit par les forces américaines et kurdes dès le début de la guerre en Irak. ** En Irak le bilan exact des morts irakiens à la guerre demeure, à cette heure, inconnu.

Samedi 19 avril 2003 :

Le directeur de la rédaction de CNN Eason Jordan a reconnu que pendant des années la chaîne avait fait de la rétention d'informations sur "les atrocités du régime irakien" pour protéger ses sources dans le pays. Certains commentateurs l'accusent d'avoir "vendu son âme pour une bonne histoire", pour continuer "à faire fonctionner un bureau à Bagdad". E. Jordan a reconnu dans le New York Times qu'au cours d'une dizaine de déplacements annuels dans la capitale irakienne "il avait entendu raconter ou même assisté à "des choses terribles" dont la chaîne n'avait pas rendu compte, de peur de mettre en danger la vie d'Irakiens, notamment de certains collaborateurs de CNN. Fox News, qui enregistre les meilleurs taux d'audience depuis le début de la guerre, tire à boulet rouge sur sa concurrente, rejointe par le New York Post, qui appartient lui aussi à la "News Corp" du magnat ultra conservateur pro-Bush Rupert Murdoch. ** A Dubaï, Abu Dhabi TV a diffusé des images de Saddam Hussein dans Bagdad "le 9 avril" (NDLR. jour où les troupes américaines sont entrées dans la capitale) où figure à ses côtés son fils cadet Qoussaï, suivi du dernier discours du Raïs où il affirme "Nous sommes déterminés à défendre jusqu'au bout notre pays et notre religion. Nous avons confiance qu'au final la victoire sera de notre côté". La diffusion de ces images vient à peine "soulager" les commentateurs des télévisions arabes qui n'en reviennent pas de la chute éclair de Bagdad. Certains accusent "Saddam" de les "avoir trompés", provoquant "une immense frustration" chez les Arabes.

Lundi 21 avril 2003 :

Après les attaques sans précédent des sites défavorables à l'administration américaine pendant la guerre en Irak, la commission d'information et de propagande américaine qui contrôle les programmes du gouvernement diffusés sur la Voix de l'Amérique ("Voice of America")  a donné son feu vert à l'achat d'un programme tournant sous Windows XP ou 2000 qui permettra aux internautes et aux entreprises en Chine d'accéder à tout le web, placé à l'heure actuelle sous censure des pare feux mis en place par le régime communiste. Le logiciel qui garantit l'anonymat et efface les traces de l'internaute, ne conservera aucun enregistrement des adresses visitées à partir du mini-site web qui sera installé sur le site de la radio américaine, contournant ainsi l'interdiction d'accès vers 19 000 sites dont la plupart pornographiques d'origine américaine. Yahoo, présent en Chine, a dû  limiter volontairement son contenu web y compris dans l'information, la politique et la santé. ** A lire : La cyberterreur et les paranoïaques professionnels (ZDNet).

Mardi 22 avril 2003 :

Le président américain George W. Bush a déclaré ne pas être inquiet par les manifestations anti-américaines en Irak. "Non à Bush. Non à Saddam. Oui, Oui à l'Islam."  Des slogans entendus autour de la mosquée Abu Hanifa à Bagdad, où des dizaines de milliers de manifestants criaient leur choix en brandissant des exemplaires du Coran, tout en réclamant l'instauration d'un état islamique. «Je ne suis pas inquiet. La liberté est une belle chose. Et quand les gens sont libres, ils expriment leurs opinions» affirme M. Bush, à la sortie d'une messe, avertissant que, si Saddam Hussein était toujours vivant, il ferait mieux de «garder la tête baissée» sous peine de devenir une cible pour l'armée américaine. ** Robert Mueller, directeur du FBI, qui a mis fin aux 10 000 interrogatoires d'Irakiens vivant aux Etats Unis et interrogés dans un cadre "anti-terroriste de l'après 11 septembre 2001" a révélé que "près de 250 rapports ont été fournis à l'armée américaine pour l'aider à localiser les sites de production et de stockage d'armes, les bunkers souterrains, les réseaux de fibre optique et les sites de détention et d'interrogatoire irakiens".

Mercredi 23 avril 2003 :

Le présidant français Jacques Chirac a souhaité en février "une grande chaîne d'information internationale en français, capable de rivaliser avec la BBC ou CNN". La position "anti-guerre" de la France dans le conflit irakien a donné des arguments supplémentaires à ses partisans. L'ancien président du CSA et de RFI Hervé Bourges estime à 150 millions d'euros le budget annuel de fonctionnement. Le gouvernement a lancé un "appel d'offre franco-français" pour une chaîne qui devrait voir le jour d'ici à 2004. Trois projets viennent d'être déposés aux services du premier ministre (direction du développement des médias ou DDM). Le premier, par TF1 (privée, groupe Bouygues) qui assure pouvoir lancer une chaîne d'information internationale "dans des délais assez courts et avec un budget plus modeste" tout en acceptant un partage 50/50, fonds privés et publics. Le projet du groupe TF1 s'appuie sur l'expérience acquise depuis 9 ans avec LCI, (info continue). Le second, par le groupe Canal+, qui fait valoir son "savoir-faire reconnu", acquis avec sa chaîne d'information continue iTELE. En précisant que la plate-forme de distribution internationale Media Overseas, "pourra assurer une présence immédiate, visible et forte de la future chaîne d’information sur les 47 pays qu’elle couvre déjà", tout comme le réseau de distribution établi par MultiThématiques dans plus de 30 pays. Enfin le dernier projet est présenté par France Télévisions et RFI, (service public d'état) qui propose d'offrir aux téléspectateurs "un regard original et autonome sur l’actualité internationale". L'Agence France-Presse (AFP) a fait des propositions de services chiffrées aux trois promoteurs en tant que fournisseur de contenu particulièrement expérimenté y compris sur l'Internet.

Jeudi 24 avril 2003 :

Le quotidien vietnamien "Quan Doi Nhan Dan" (l’Armée Populaire) a rejeté hier les propos tenus par le département d'Etat américain dans son rapport annuel publié en février accusant le Vietnam d'avoir "accru ses efforts afin de surveiller les dissidents sur internet et l'accès politique et culturel", ce qui constitue pour Washington une des nombreuses violations des droits de l'Homme commises par Hanoï. Le quotidien précise qu'il s'agit d'une "invention flagrante (...) afin de protéger les éléments réactionnaires qui utilisent internet pour diffuser leurs informations empoisonnées que les agences spécialisées ont découvert et traité". Le gouvernement du Vietnam contrôle Vietnam Data Communications (VDC), le seul accès à internet du pays, qui a été autorisé à surveiller les sites utilisés par les internautes estimés à un million. Les propriétaires de cyber cafés ont été invités à s'assurer que leurs clients ne cherchent pas à obtenir des données subversives ou pornographiques. Rappelons que les Etats-Unis ne figurent pas dans leur rapport annuel mondial portant sur les droits de l'homme (ici, sur l'internet) alors que le FBI a reconnu avoir mis en place des programmes d'espionnage "idéologiques" tel que "Omnivore", puis "Carnivore", rebaptisé, dans le scandale, "DCS 1000". Citons enfin, le fameux réseau mondial anglo-américain "Echelon" créé en 1947 pour intercepter les télécommunications du bloc de l'Est qui aujourd'hui, à partir de mots clés contenu dans une conversation téléphonique, ou par email, centralise puis redistribue aux services concernés les données récoltées portant ainsi atteinte aux lois, à la vie privée de millions d'individus, fichés à leur insu et la sécurité nationale de nombreux pays y compris la France. Echelon vue par un cybercitoyen.

Vendredi 25 avril 2003 :

Le sort des 11 dirigeants du régime de Saddam Hussein aux mains des "forces d'occupation" est incertain selon la commandante Randi Steffie, une porte-parole du Commandement central américain (Centcom) qui est incapable de "confirmer leur statut juridique" et qui se refuse aussi à préciser les lieux et conditions de détention de ces ex-dignitaires. Seule semble être exclue la base de Guantanamo (Cuba) où sont toujours détenus sans jugement plus de 600 talibans ou membres d'Al-Qaïda présumés. Les ex-dignitaires du régime de Saddam Hussein pourraient être jugés par des tribunaux irakiens pour leurs crimes passés contre des Irakiens, ou dans d'autres pays si les victimes appartiennent à des pays tiers, le Koweït par exemple. Pierre Richard Prosper, ambassadeur américain en charge du dossier des crimes de guerre fait cependant une distinction entre crimes commis contre des Américains durant la guerre de ces dernières semaines et ceux passibles des tribunaux irakiens pour les crimes passés. Les "crimes de guerre", limités en l'absence de l'usage d'armes chimiques, ne concerneront que les civils qui ont ouvert le feu sur des soldats, les soldats qui se sont rendus avec un drapeau blanc mais ont tiré sur des militaires de la coalition, et ceux qui auraient exécuté des prisonniers de guerre. Les cours martiales siègeraient alors en Irak. Pierre Richard Prosper précise enfin que "les Etats-Unis travaillent avec des juristes irakiens en exil pour mettre au point un processus judiciaire irakien chargé de juger ces ex-dirigeants".

Samedi 26 avril 2003 :

Les ventes d'armes russes ont atteint un nouveau record en 2002, 4,8 milliards de dollars contre 4,4 milliards de dollars en 2001. L'essentiel des ventes a été le fait du quasi-monopole d'Etat Rosoboronexport. Les technologies aéronautiques représentent à elles seules 70% des ventes d'armes suivi des matériels d'infanterie et de marine. La société KBP de Toula (sud de Moscou), fournisseur d'un système de défense antiaérien aux Emirats Arabes Unis, suit avec 400 millions de dollars. Le nouveau consortium Almaz-Anteï, spécialisé dans la défense antiaérienne, a quant à lui livré pour 120 millions de dollars d'armes. Le président Poutine, qui a annoncé lui même ces résultats à la télévision russe, a nommé un nouveau conseiller, chargé de la réforme de l'industrie militaire et de la coopération technico-militaire avec les pays étrangers, le général Alexandre Bouroutine (46 ans). "Je suis sûr que le complexe militaire est capable de poursuivre cette tendance positive, ce qui signifie renforcer non seulement les positions politiques de la Russie à l'étranger, mais aussi économiques", a ajouté le président russe. Enfin le directeur de l'Agence russe pour les armes conventionnelles, Alexandre Nozdratchevl, a estimé que la guerre en Irak allait provoquer "une flambée d'intérêt pour les systèmes de défense antiaérienne et le matériel radio-électronique" produits par la Russie, ainsi que pour les complexes anti-chars et le matériel de vision nocturne russes. Rappelons que 80% des ventes d'armes russes se concentrent sur la Chine et l'Inde. Moscou espère renforcer sa présence sur le marché de la modernisation des armements de fabrication soviétique des pays étrangers, notamment d'Afrique du nord ainsi que dans l'après vente où des efforts restent à faire.

Lundi 28 avril 2003 :

Les Etats-Unis ont annoncé qu'ils consulteraient leurs alliés sur une éventuelle demande aux Nations-Unies pour décider de sanctions à prendre à l'encontre de Pyongyang en crise ouverte avec Washington depuis octobre 2002, suivie du retrait de la Corée du Nord du Traité de non-prolifération nucléaire en janvier 2003 et du redémarrage de ses installations nucléaires. Pyongyang demande la signature d'un pacte de non-agression avec Washington, tout en multipliant les provocations, déclarant lors d'entretiens à Pékin avec des représentants de Washington, posséder l'arme nucléaire, affirmant que le pays pourrait "tester, vendre ou utiliser ces armes en fonction des actions de Washington." Cité par la radio nord-coréenne, le quotidien "Rodong Sinmun", organe de presse officiel, a affirmé dimanche que Pyongyang était bien déterminé à s'armer de "moyens de dissuasion physiques". La possession d'armes nucléaires représente pour Séoul une "sérieuse violation" d'un accord signé entre les deux Corées en 1992, et la corée du Sud, alliée des Etats-Unis, demande le démantèlement du nucléaire militaire mais aussi civil. Rappelons enfin que cette crise est née lors de la rupture unilatérale par les Etats-Unis de la fourniture de mazout à la Corée du Nord en octobre 2002, et que le 23 décembre 2002, l’Agence internationale de l’Energie atomique des Nations unies (AIEA) avait qualifié la situation de «très grave» en apprenant que le régime de Kim Jong-Il avait transféré un millier de barres de combustible nucléaire dans le bâtiment qui abrite à Yongbyon le réacteur capable de produire du plutonium militaire. La précédente crise remonte à 1994 où Bill Clinton avait renoncé à frapper Yongbyon devant l’ampleur des pertes humaines estimées par son état-major.

Mardi 29 avril 2003 :

Le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, a confirmé que les exigences de la Corée du Nord étaient si nombreuses qu'il ne pouvait pas en faire une "description concise", laissant entendre qu'elles comprenaient une normalisation diplomatique avec les Etats-Unis et une aide économique. Le régime de Kim Jong-Il a par ailleurs refusé lundi de discuter avec Séoul, au deuxième jour de discussions ministérielles inter-coréennes à Pyongyang, de son programme d'armement nucléaire, confirmant sa volonté de traiter cette question avec Washington. M. Colin Powell, secrétaire d'état américain, a de son côté, indiqué que la Corée du Nord n'avait pas explicitement menacé de procéder à des "tests" (nucléaires). Il s'est montré réservé sur l'état d'avancement de ce pays en matière de retraitement de combustible nucléaire pour parvenir à la production de plutonium à usage militaire, déclarant que : "Nos services de renseignement ne sont toujours pas en mesure de nous confirmer ce qu'a dit la Corée du Nord en différents endroits et à différents moments sur le retraitement". Rappelons que la Corée du Nord est l'un des trois pays placés l'an dernier par le président George W. Bush dans un "axe du mal", avec l'Irak et l'Iran, en raison de son programme d'armes de destruction massive. Rappelons également, que le président Bush annonçait le 14 décembre 2001 le retrait des Etats Unis du traité ABM (Anti-Ballistic Missile Treaty) signé avec l'Union soviétique, datant de 1972, relançant la course aux armements de destruction massive. Enfin, la Corée du Sud, qui possède depuis 2001, 1294 missiles de type Mistral (livrés par Matra, France) a quand à elle testé un missile balistique de 300 km portée le 26 novembre 2001 avant d'en annoncer la production.

Mercredi 30 avril 2003 :

La prise de Bagdad par la coalition américano-britannique a entraîné la disparition des principaux journaux, tous étroitement contrôlés par Oudaï, l'un des fils de Saddam Hussein  et le parti Baas, comme As-Saoura, Al-Joumhouriya, Al-Irak, Al-Qadissiya, Babel, Baas Al-Riady (sportif), Nabdh Al-Chabab (jeunesse), et des télévisions satellitaires et d'Al-Chabab (la Jeunesse) ainsi que les principales radios, Saout al-Jamahir (la Voix du peuple) et Radio Bagdad, qui ont cessé d'émettre. Aujourd'hui les Irakiens sont informés par les médias étrangers, comme la chaîne satellitaire iranienne Al-Alam (le monde) qui retransmet des programmes en arabe et la TV Towards Freedom de la coalition américano-britannique dont le but est l'installation de la démocratie en Irak. Des programmes en arabe de Radio Monte-Carlo et de la BBC sont également diffusés. Al-Hayat, journal arabe publié à Londres est vendu dans les rues de Bagdad au prix (peu abordable) d'un dollar. La presse internationale continue de résider à l'hôtel Palestine qui avait été pris pour cible par un char américain. Pendant que la plupart des journalistes irakiens sont à la recherche d'un emploi auprès des médias étrangers, d'autres, qui considèrent leur pays "sous occupation médiatique", s'organisent dans une semi-clandestinité. D'autres enfin, demandent une assistance, notamment des moyens d'impression, à la presse internationale pour lancer un journal indépendant à Bagdad.

Jeudi 1er mai 2003 :

Pendant que le Secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld prend le thé dans un ancien palais de Saddam Hussein, dressé au milieu d'un lac artificiel, près de l'aéroport de Bagdad, et avant l'intervention du président George W. Bush qui doit annoncer officiellement la fin de la guerre d'Irak, le dollar chutait mercredi à 16 h 00 GMT à son plus bas niveau depuis 4 ans face à l'euro soit 1,12 dollar pour 1 Euro. Le Secrétaire américain au Trésor John Snow a répété mercredi qu'il soutient la politique du dollar fort. Pourtant, jamais les Etats-Unis n'ont été aussi "économiquement vulnérable". Les analystes boursiers relèvent "la performance médiocre de l'économie américaine" qui a été décelée avant le 11 septembre 2001 et l'optimisme né de la victoire américaine en Irak s'éclipse déjà. En outre, les Etats-Unis proposent des taux d'intérêts très faibles, ce qui n'encouragent pas les investisseurs. Le plan de relance économique de George W. Bush annoncé après les attentats du 11 septembre n'aura suffi qu'à stopper l'hémorragie. Le déficit budgétaire bondira aux alentours de 400 milliards de dollars en 2003, un record dépassant de loin celui de 1992, 290 milliards de dollars. L'opération "Liberté de l'Irak" (62,6 milliards) ne sera pas financée comme la précédente à 87 % par les alliés et le Japon a fait savoir que l'état de ses finances l'empêcherait d'accorder une aide substantielle à Washington. Enfin des analystes vont jusqu'à dire que "l'épargne européenne finance les dépenses et les investissements américains" et que "plus rien ne peut empêcher la chute du dollar".

Mardi 6 mai 2003 :

Pendant que l'on expertise à Wall-Sreet les marchés de reconstruction en Irak, estimés à plus de 50 milliards de dollars, les compagnies pétrolières annoncent, les unes après les autres, des hausses de bénéfices record directement tirés de la crise irakienne et des "effets de stocks". 3,91 milliards de dollars de profit soit 96% d'augmentation pour la Royal Dutch-Shell (anglo-néerlandaise) qui a vu son chiffre d'affaires multiplié par 2,36 soit 5,33 milliards de dollars. 3,73 milliards de dollars pour BP, soit un résultat en hausse de 135%. Le groupe américain Chevron-Texaco (2ème aux Etats-Unis) a doublé son bénéfice trimestriel en le portant à 1,92 milliards de dollars. Enfin, le bénéfice (trimestriel) de Exxon Mobil a tout simplement triplé à 7,04 milliards de dollars. Ces chiffres contrastent avec d'autres résultats, ceux de l'emploi aux Etats-Unis : 48 000 licenciements en avril. Soit plus de 500 000 emplois perdus en seulement trois mois.



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