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De notre correspondant au Togo : Wilfried Séwa TCHOUKOULI
 

Agression du journaliste Dimas DZIKODO : la JDHO exige une enquête plus sérieuse - 20 octobre 2005

Dix jours après l’agression qui a failli coûté la vie à Jean-Baptiste DZILAN alias Dimas DZIKODO, Directeur de publication du l’hebdomadaire Forum de la Semaine, les responsables de l’association Journalistes pour les Droits de l’Homme (JDHO-TOGO) exigent des autorités une enquête « sérieuse ».

« Nous exigeons qu’une enquête sérieuse soit ouverte, et que les auteurs et commanditaires de cet acte soient formellement identifiés, jugés et punis selon la loi » a déclaré Carlos Kokouvi KETOHOU, président de JDHO-TOGO en début de cette semaine dans un entretien qu’il a accordé à une radio locale.
Outre cette exigence, l’association exige que les frais d’hospitalisation soient prises en charge par le gouvernement de même qu’une expertise médicale soit effectuée afin de déterminer la nature du liquide que les agresseurs du journaliste ont tenté de lui faire ingurgiter.

En effet, dans la nuit du 09 octobre 2005, vers 22 heures dans le quartier de Tokoin-Soted, en plein centre de la capitale togolaise, Lomé, le journaliste Jean-Baptiste Dzilan alias Dimas Dzikodo a fait l’objet d’une tentative d’assassinat.

Des individus armés l’ont arrêté, ont essayé de lui faire absorber un liquide douteux, lui ont aspergé d’un autre liquide au visage avant de le passer à tabac.

Selon sa version, recueillie sur son lit d'hôpital il était environ 22 heures, dimanche soir, lorsque des individus en survêtement et en tricot à bord d'un véhicule et d'autres sur des motos, l'ont filé à sa sortie de son journal après le bouclage.

« Subitement, le véhicule a fait un jet de phare qui m'a ébloui », a-t-il dit ajoutant que ses agresseurs ont profité de cet instant pour se jeter sur lui en le faisant tomber de sa moto sur laquelle il conduisait son jeune frère à la maison.
« Ils m'ont roué de coup avant de chercher à m'asphyxier à l'aide d'une bonbonne de gaz qu'ils ont pulvérisé sur mon visage. Ensuite, ils m'ont introduit dans la bouche une sorte de bonbon très dur qu'ils m'ont obligé à avaler », a-t-il affirmé.

M. Dzikodo a souligné avoir réussi à cracher l'objet introduit dans sa bouche avant de crier de toutes ses forces pour demander secours.

Des habitants venus à sa rencontre ont constaté que les agresseurs avaient pris la fuite laissant derrière eux un pistolet dans son étui.

A la suite de cette agression, l’association JDHO a organisé une marche de protestation, le mercredi 12 octobre 2005, à laquelle de nombreux journalistes ont pris part.

Cette marche qui a abouti au ministère de la communication et de la formation civique, a permis aux journalistes d’exprimer au ministre Kokou TOZOUN, leurs inquiétudes face à cette recrudescence de la violence contre les journalistes.

On rappelle que le directeur de publication de "Forum de la semaine" avait été arrêté en juin 2003, alors journaliste dans une autre rédaction, torturé à la direction de la Sûreté nationale puis condamné à payer 500.000 FCFA.

Il était accusé d'avoir tenté de scanner dans un cybercafé, des photos de victimes de torture.


Wilfried Séwa TCHOUKOULI


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