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Liberté de la presse dans le monde
 

De notre correspondant, Pierre Sagols


La presse écrite, le média local - 1er septembre 2006

La presse écrite a commencé à se développer, en France, vers 1870. Jusqu’en 1914, son essor est irrésistible, à tel point qu’elle se voit alors qualifiée de « quatrième pouvoir ». Mais, dès 1918, elle connaît les prémices d’un déclin, amorcé, entre autre, à cause de la situation économique catastrophique. Cependant, ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que ce déclin devient effectif. Depuis 1945, la presse quotidienne française a, en effet, perdu un tiers de ses lecteurs. En revanche, la presse périodique a rencontré un tel succès qu’elle se positionne au premier rang mondial.

La presse écrite peut être classée selon différents critères: la parution en kiosque (quotidien, hebdomadaire, mensuel, etc.) et le contenu (presse people, presse d’opinion, presse d’information, etc.) C’est ce dernier critère qui retient particulièrement notre attention. Il permet, en effet, d’analyser d’éventuelles stratégies de communication politique. Il est d’ailleurs intéressant de constater la manière avec laquelle de nombreux hommes politiques sont présentés dans la presse people, comme des mythes ou des stars de cinéma, comme les plus grands artistes. Il s’agit exactement de l’illustration de la politique spectacle, du star system politique que décrit René Gérard Schwartzenberg . Prenons l’exemple d’un magazine renommé, Paris Match ; en 2005, sept couvertures étaient consacrées à des hommes politiques ou leurs proches. Cela représente en fait 13,5 % des numéros de l’année, sans compter des articles ou dossiers dont ils faisaient l’objet, sans pour autant être à la une. Le numéro 2313 du 17 mars mettait en scène Nicolas Sarkozy face à François Hollande ; c’est le seul numéro où la politique a été quelque peu abordée. D’autres numéros ont réservé leur couverture à des personnalités politiques, accompagnées de leur femme, membre important dans leur équipe de travail, comme nous l’avons déjà évoqué précédemment. Dans le numéro 2906 du 27 janvier, Dominique Baudis pose avec sa femme dans son jardin, avec un titre des plus émouvants: « Baudis, une famille meurtrie par la calomnie ». En juin, le numéro 2924 est intitulé « Villepin, le défi de Chirac ». Le Premier ministre pose alors en compagnie de sa femme. Puis, dans numéro 2928, Nicolas Sarkozy apparaît avec son épouse, dans leur salon. L’hebdomadaire titre alors « Sarkozy, l’été des défis ». Le mois suivant, Jean-Louis Borloo fait la une du numéro 2932, devant une église, lors de son mariage avec la journaliste Béatrice Schonberg. Enfin, deux autres numéros consacrent leur couverture à des femmes d’homme politique : le 21 juillet, Bernadette Chirac est photographiée dans un chemin champêtre, alors qu’en août, Cécilia Sarkozy ouvre une fois de plus son salon à l’équipe de Paris Match. Dans chaque exemple, la couverture permet au lecteur d’entrer directement dans l’intimité de ces personnalités qui sont mises en scène par une série de photographies.

La presse que nous qualifierons de « sérieuse », par opposition à la presse people, n’échappe pas non plus à cet étalage d’artifices qui tend à forcer le lien entre le lecteur et l’homme politique. Encore faut-il distinguer la presse d’opinion partisane et la presse d’information. La presse d’opinion fait répandre ou partager le point de vue socio-politique d’un groupe, d’un parti, ou autre, tout en informant sur les événements. Ce fut grâce à elle, notamment, que l’opinion publique a été instituée en tant que réalité socio-politique. L’opinion est, par ailleurs, une sorte d’intermédiaire entre la société civile et l’Etat, rappelant à ce dernier qui l’a légitimé. Mais cette presse d’opinion n’est pas neutre, et le contenu peut s’apparenter à de la propagande, de la démagogie, de la flatterie. Les revues ont d’ailleurs tendance à effacer la presse d’opinion qui n’intéresse plus les citoyens. Au contraire, la presse d’information intéresse toujours. Elle rend compte des faits, mais peut être, elle aussi, politiquement influencée. De plus en plus, il semblerait que cette presse d’information se sente comme investie d’une mission: réconcilier les citoyens avec la politique. Mais de fait, les analyses sont plus superficielles, laissant une place plus grande à l’émotion, au spectacle. Ajoutons que de nombreux groupes de presse, côtés en bourse, sont dirigés par des hommes d’affaires, et non par des journalistes professionnels. Pour ces personnes, la presse d’information est devenue un business, le but est de vendre. Le résultat ne s’exprime plus qu’en chiffre d’affaire, comme les entreprises. Il ne leur importe plus d’informer, au sens premier du terme. Pour arriver au résultat souhaité, existe-t-il une méthode plus efficace que celle qui consiste à offrir (ou vendre, plus exactement) du spectacle, même sur papier ? En général, les grands groupes de presse aux mains d’hommes d’affaires sont tous des groupes nationaux. Le constat peut-il être le même en ce qui concerne les groupes de presse régionaux ?

La presse quotidienne régionale joue en France un rôle de tout premier plan. Maryse Souchard et Stéphane Wahnich la décrivent comme un « poids lourd des médias ». Les auteurs précisent ensuite quelques chiffres. Pour l’année 1995, la presse quotidienne régionale a représenté 6,5 millions d’exemplaires vendus pour 76 titres diffusés. Comme pour les grands groupes de presse nationaux, le chiffre d’affaire de la presse régionale quotidienne est très important, 13 milliards de francs en 1995, et représente un quart du chiffre d’affaire de toute la presse. Il faut préciser qu’en France, le quotidien le plus vendu est régional: il s’agit de Ouest France, tiré chaque jour à 760 000 exemplaires.
Les nombreux journaux locaux, il se posent comme les garants de l’information locale. Dans ce sens, la presse est le média local par excellence. Chaque jour, dans ces journaux, les événements politiques locaux y sont relatés, illustrés, analysés, qu’il s’agisse de déclarations, des inaugurations, des meetings, des réceptions, mais aussi de sondages, de résultats et de réactions, surtout en période électorale.

Alors que la presse d’opinion est délaissée par ses lecteurs, alors que la presse people starifie les hommes politiques, seule la presse d’information aborde la politique avec une objectivité et un sérieux relatifs. Toutefois, il ne faut pas penser que la presse d’information n’est pas utilisée par les hommes politiques de manière spectaculaire, ou plutôt théâtrale. A défaut de mise en scène, un journal doit respecter une mise en page. Si, en apparence, les articles ne répondent pas à une demande d’émotion ou de spectacle, les photographies permettent à l’homme politique de toucher le lecteur, précisément par du spectacle et de l’émotion, absents des phrases. L’image, même en noir et blanc, joue donc un rôle primordial dans la communication politique. Prenons l'exemple d'un journal tarbais, pendant la campagne municipale de 2001. Dans l’édition du 1er février 2001 de la Nouvelle République (numéro 17126), une photographie montre le maire sortant de Tarbes, Raymond Erraçarret, à la rencontre des habitants de la ville, dans le quartier résidentiel de la Gespe. Il porte sur la tête le traditionnel béret. Il donne alors l’image d’un homme proche de ses administrés et de leurs préoccupations, un homme simple. Le journal relais cette impression qu’il est un Tarbais parmi de nombreux autres Tarbais, une image qui séduit les citoyens. En fait, chaque photographie peut marquer l’inconscient des lecteurs, jouant aussi sur leurs émotions. Si Raymond Erraçarret apparaît souvent entouré de personnes ordinaires, l’air jovial, son adversaire, Gérard Trémège, figure toujours décontracté. D’habitude, le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie porte une veste et une cravate ; mais pour la campagne électorale, pour les photographies, il a troqué sa panoplie d’homme important pour celle de « monsieur tout le monde ». Il est aussi montré en compagnie de ses deux fils, ou encore participant à un match de football.

La presse locale aime donc, elle aussi, le spectacle. D’ailleurs, le 6 mars 2001, la Nouvelle République titre le numéro 17152 « un véritable show à l’américaine », en faisant allusion au meeting de Gérard Trémège à la foire des expositions de Tarbes. Cette expression est un aveu de l’attirance du journal quotidien local pour le spectaculaire. Il faut aussi pouvoir interpeller les lecteurs par un titre prometteur. Ceci dit, la presse locale apprécie également la polémique, exprimée dans le journal que nous étudions sous une forme que nous avons évoquée en première partie: la joute. Dans ce cas, cette dernière n’est pas orale, mais écrite. Il s’agit en fait de lettres échangées entre candidats. Tout d’abord, le 9 février 2001, paraît celle rédigée par Gérard Trémège à l’égard de Raymond Erraçarret sur l’inaction de ce dernier dans les difficultés rencontrées par GIAT industrie. S’en suit la réponse du maire de Tarbes. Une autre lettre, de Jean-François Calvo accuse cette fois Gérard Trémège de s’approprier l’étiquette officielle du parti RPR. Ces lettres ouvertes, qui paraissent dans le journal local le plus vendu dans les Hautes-Pyrénées ont pour but de marquer les lecteurs et de déstabiliser l’adversaire politique, du moins son électorat et ses soutiens attitrés. Elles sont mises en page de telle manière que le spectateur peut lire l’accusation, puis, aussitôt, la réponse de l’accusé. Dans ce sens, et par le caractère public qu’elles revêtent, ces lettres peuvent alors s’apparenter à des joutes, à un « face-à-face ».

La presse écrite est de plus en plus gagnée par cette tendance à spectaculariser les faits. Avec des mises en scène et des mises en page réfléchies, la politique n’échappe pas à cette tendance dans un média qui demeure mieux adapté à la vie politique locale. D’une part, la presse régionale quotidienne est la seule à pouvoir donner une information locale, et d’autre part, elle est la plus lue en France. Elle constitue le média qui intéresse le plus car elle est au plus près des gens. La radiophonie et la télévision accordent souvent moins d’importance à la sphère locale.


Pierre Sagols




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