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Cote d'Ivoire, FIL-INFO-COTE-D-IVOIRE ©, 2004, ARCHIVES, NOVEMBRE 2004



Vendredi 5 novembre 2004 : 2 avions des forces armées ivoiriennes ont bombardé jeudi à 4 reprises les positions des Forces Nouvelles (ex-rebelles) dans leurs fiefs de Bouaké (centre) qui avait déjà été mitraillée et bombardée le matin, et Korhogo (nord). Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, s'est dit "gravement préoccupé par les actions militaires qui se sont déroulées aujourd'hui en Côte d'Ivoire", appelant les 2 parties à reprendre immédiatement le dialogue.

Samedi 6 novembre 2004 : La ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a indiqué vendredi que "les forces gouvernementales avaient repris les bombardements sur la ville de Bouaké", fief des ex-rebelles des Forces Nouvelles et que les troupes fidèles au président Laurent Gbagbo se déployaient près de la ligne de démarcation. Les Nations Unies ont annoncé la suspension de leurs activités humanitaires en Côte d'Ivoire à la suite de la reprise des combats. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) précise que "de ce fait la vie de milliers de gens, survivant grâce à l'aide humanitaire fournie par l'ONU, est en danger".

Lundi 8 novembre 2004 : 10 personnes, dont 9 soldats français et un ressortissant américain, ont été tuées et 25 soldats français blessés samedi dans l'attaque samedi par 2 avions de chasse ivoiriens Soukhoï-25, d'un poste de stationnement militaire français près de Bouaké, fief des ex-rebelles des Forces Nationales, dans le centre du pays. Le président Jacques Chirac a demandé que "soit immédiatement entreprise la destruction des moyens aériens militaires ivoiriens utilisés ces derniers jours en violation du cessez-le-feu". Dans la soirée, l'armée française a procédé à la destruction des 2 Soukhoï et de 3 hélicoptères de l'armée ivoirienne, 2 MI-24 et un MI8-hip, à Yamoussoukro, selon l'état-major français. Au total, 5 appareils sont concernés par la décision du président français, soit la quasi-totalité de la flotte de l'armée ivoirienne. La ministre française de la Défense Michèle Alliot-Marie a prévenu samedi soir le président ivoirien Laurent Gbagbo qu'il serait "personnellement tenu responsable par la communauté internationale de l'ordre public à Abidjan", où des incidents visant les Français ont éclaté en fin de journée. Le Conseil de Sécurité de l'ONU a tenu une réunion d'urgence samedi et exigé l'arrêt immédiat de toutes les actions militaires en Côte d'Ivoire et a confirmé que les casques bleus et les troupes françaises pouvaient utiliser "tous les moyens nécessaires" pour remplir leur mission. Il a condamné l'attaque contre la base française "ainsi que les frappes aériennes meurtrières dans le nord par les forces armées nationales de la Côte d'Ivoire", qui constituent des "violations de l'accord de cessez-le-feu du 3 mai 2003". Les autorités ivoiriennes ont qualifié le raid de Bouaké "d'erreur", selon Sébastien Dano, ministre de la Réconciliation nationale. Paris a appelé ses 15 000 ressortissants à rester chez eux. Samedi des partisans du président Laurent Gbagbo sont descendus dans les rues de la capitale commerciale Abidjan, armés de machettes, de haches ou de bâtons, et s'en sont pris aux intérêts français. Une école française a été incendiée. Des échanges de tirs ont opposé samedi les forces ivoiriennes aux troupes françaises près de l'aéroport international d'Abidjan où des milliers d''Ivoiriens favorables au président Laurent Gbagbo ont attaqué une base militaire française, selon un porte-parole des forces de l'opération Licorne, Jacques Combarieu, qui a ajouté qu'un soldat français avait été légèrement blessé. Paris a envoyé 250 soldats supplémentaires et 3 avions Mirage. Voir la déclaration du Ministère français des Affaires étrangères ; La résolution 1479 du 13 mai 2003 (format pdf), qui crée "pour une période initiale de 6 mois, une Mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (MINUCI) avec mandat de faciliter la mise en œuvre de l'Accord de Linas-Marcoussis et comprenant une composante militaire (...), en complément des opérations menées par les forces françaises et celles de la CEDEAO" ; la résolution 1528 (format pdf) qui autorise le déploiement de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) pour une durée de 12 mois.

Mardi 9 novembre 2004 : Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé lundi que les affrontements de ce week-end qui ont opposé les partisans du Président Laurent Gbagbo aux forces françaises à Abidjan ont fait plus de 410 blessés. L'Union Africaine a mandaté le président sud-africain Thabo Mbeki pour tenter de trouver une solution politique à la crise en Côte d'Ivoire. Thabo Mbeki a appelé toutes les parties en conflit à cesser les hostilités. Il pourrait se rendre sur place dès mercredi. ** Le porte-parole de l'ONU, Fred Eckhard, a précisé lundi lors du point de presse quotidien tenu à New York que "les médias ivoiriens continuent à diffuser des messages haineux à l'intention des étrangers et 800 résidents d'origine étrangère ont cherché refuge et protection dans les locaux de l'ONUCI, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire". ** Le président de l'Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, a accusé dimanche la France "d'occuper" son pays et s'en est violemment pris au président français Jacques Chirac, l'accusant "d'avoir armé les rebelles". ** Dans un appel lancé à la télévision, le chef d'état-major de l'armée ivoirienne, Matthias Doue, et le commandant de la Force Licorne, Henri Poncet, ont appelé lundi les partisans de Laurent Gbabgo à rentrez chez eux après le déploiement de blindés français non loin de la résidence présidentielle. Les soldats français se sont déployés à Abidjan, capitale économique du pays, et ont dispersé des manifestants fidèles au Président Gbagbo.

Mercredi 10 novembre 2004 : Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a condamné mardi dans un communiqué "les attaques menées au-delà de la Zone de confiance, y compris contre les forces françaises de l’opération Licorne". Il déplore "les violences qui perdurent à Abidjan, y compris contre les ressortissants étrangers". Afin de prévenir toute nouvelle détérioration de la situation, il exhorte "les parties à maintenir le respect du cessez-le-feu et à assurer un retour au calme et à la normalité le plus rapidement possible, y compris à travers l’arrêt immédiat de toute incitation à la haine dans les médias". Il appelle les parties à assurer la protection, la sécurité et le respect des droits de chacun en Côte d’Ivoire. Kofi Annan s'est dit "de plus en plus préoccupé par la dimension humanitaire" de la crise. Des rapports inquiétants ont été reçus selon lesquels l’eau et l’électricité auraient été coupées dans de nombreux endroits, en particulier dans le nord du pays. De plus, les agences des Nations Unies et les organisations non gouvernementales ont été forcées de réduire de façon drastique leurs programmes pour des raisons de sécurité. Le Secrétaire général exhorte les autorités ivoiriennes à restaurer et entretenir ces services de base et appelle tous ceux qui sont concernés à assurer aux agents humanitaires un accès libre aux populations dans le besoin. ** Les forces françaises de l'opération Licorne ont dû faire face à Abidjan à quelque milliers de partisans du Président Laurent Gbagbo qui se sont rassemblés près d'un poste d'évacuation pour étrangers. Des tirs de sommation des soldats français ont provoqué un mouvement de panique parmi la foule. Selon le communiqué de l'état-major des forces armées ivoiriennes, "les forces de sécurité ivoiriennes, qui s'interposaient, ont été malmenées et ont riposté. Un membre des forces de sécurité ivoiriennes a été tué par un tir provenant des agresseurs. Face aux provocations de la foule, pour une part armée, et en riposte à ses tirs, les forces ivoiriennes ont ouvert le feu pour couvrir le départ du détachement Licorne". 7 personnes ont été tuées et plus de 200 blessés selon des sources hospitalières. Le Président sud-africain, Thabo Mbeki, mandaté par l'Union Africaine, est arrivé mardi à Yamoussoukro la capitale où il a été reçu par le président Gbagbo qui s'est dit "prêt à mettre en oeuvre les accords de Marcoussis".

Jeudi 11 novembre 2004 : Alors que les pillages et les attaques se poursuivent contre les ressortissants étrangers, 150 ressortissants américains, australiens, canadiens et espagnols ont quitté le pays à bord d'avions affrétés par la France. Selon des sources militaires françaises, environ 1 200 veulent quitter le pays. Près de 15 000 ressortissants français, dont 8 000 binationaux, vivent en Côte d'Ivoire. L'ONU a indiqué qu'elle pourrait évacuer son personnel jugé non essentiel. L'ONU emploie 800 personnes dans le pays. ** Dans un communiqué lu à la Télévision nationale, le porte-parole de l'armée ivoirienne, Jules Yao Yao, a déclaré mercredi que l'armée française se comportait en Côte d'Ivoire comme une force d'occupation, l'accusant d'ouvrir systématiquement le feu lors de son déploiement pour sécuriser Abidjan, la capitale économique.

Vendredi 12 novembre 2004 : Le Président du Conseil de sécurité de l'ONU, le représentant des Etats-Unis John Danforth, a indiqué jeudi que "le vote de la résolution du Conseil de sécurité sur la Côte d'Ivoire a été reporté jusqu'à lundi", précisant que "le texte présenté par la France faisait l'unanimité mais que le Conseil avait laissé le temps au Président Mbeki de l'Afrique du Sud de remplir sa mission de bons offices pour obtenir un réglement pacifique de la crise". ** Dans un document intitulé "Intoxication, libre antenne, incitation à l'émeute : la dérive propagandiste des médias d'Etat d'Abidjan", l'organisation Reporters sans Frontières a dénoncé "les médias d'Etat ivoiriens qui sont devenus les porte-voix exclusifs du camp gouvernemental et des instruments d'organisation des manifestations de rue".

Lundi 15 novembre 2004 : Le chef de la diplomatie française, Michel Barnier, a indiqué que "2 600 Français ont été rapatriés sur des vols affrétés par le ministère des Affaires étrangères" ainsi que "1 400 autres citoyens européens sur d'autres vols, parmi lesquels figurent un grand nombre de Français". Le gouvernement du Président Laurent Gbagbo a appelé vendredi les étrangers à rester dans le pays, affirmant que des mesures étaient prises pour assurer leur sécurité. Le Président français Jacques Chirac a déclaré que "la France resterait en Côte d'Ivoire pour y assurer la sécurité" et dénoncé "une minorité agissante autour d'un régime contestable".

Mardi 16 novembre 2004 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté lundi, à l'unanimité de ses 15 membres, une résolution présentée à l'encontre de la Côte d'Ivoire par la France et co-parrainée par l'Allemagne, le Chili, l'Espagne, les Etats-Unis, la Roumanie et le Royaume-Uni et qui instaure un embargo immédiat sur les armes et des mesures contre certaines personnalités ivoiriennes qui prendront effet dans un mois.

Samedi 20 novembre 2004 : La MINUCI, Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire a signalé de graves violations des droits de l'homme dans les zones contrôlées tant par le Gouvernement que par les Forces nouvelles, ainsi que dans la "Zone de confiance". Ces violations concernent des cas d'exécutions sommaires et d'assassinats extrajudiciaires, de torture, de viols, de disparitions forcées, d'arrestations arbitraires, de détentions illégales et au secret, ainsi que la destruction de maisons et d'autres biens. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) ont indiqué que 13 000 personnes qui ont fui les combats et se sont réfugiés à la frontière avec le Libéria "sont dans une situation humanitaire difficile". ** Après les bombardements par les Forces armées nationales ivoiriennes (FANCI) le 6 novembre 2004 sur une position française à Bouaké dans le centre du pays, tuant 9 soldats français, le général Mathias Doué en poste depuis l'an 2000 a été remplacé par le colonel Mangou au poste de chef d'état-major des armées ivoiriennes.

Mercredi 24 novembre 2004 : Le président de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), l'ex-président sénégalais Abdou Diouf, a appelé mardi le président Laurent Gbagbo à faire voter la réforme électorale réclamée par l'opposition et les rebelles ivoiriens qui permettrait notamment au principal opposant de M. Gbagbo, Alassane Ouattara, de présenter sa candidature.



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