Algérie,
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Jeudi 6 janvier 2005 : Ouverture mercredi et jeudi à Alger la capitale de la sixième réunion régionale sur la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, en présence du directeur général de l'UNESCO, Koichiro Matsuura, et de personnalités d'une trentaine de pays. Cette Convention a pour objectif la sauvegarde et le respect du "patrimoine culturel immatériel". L'Algérie est le premier pays à avoir adhéré et ratifié, le 15 mars 2004, cette convention, adoptée par d'autres pays membres dont le Japon, la Chine, Panama et l'île Maurice.

Mardi 11 janvier 2005 : Une loi sur le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme a été adoptée dimanche par le Conseil de la Nation (sénat) avec pour objectif "d'ajuster la législation algérienne aux développements internationaux en matière de crime organisé et de lutter contre toute nouvelle forme de crimes qui menacent l'économie et la sécurité des personnes. Elle vise, plus particulièrement, à protéger l'économie nationale et le système monétaire et bancaire, du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme. Elle rend notamment obligatoire l'utilisation du chèque pour un montant qui reste à déterminer, comme elle enjoint aux banques de vérifier l'identité et l'adresse des clients avant d'ouvrir un compte bancaire ou d'effectuer une quelconque opération.

Mercredi 12 janvier 2005 : La Radio publique a annoncé mardi que 19 supporteurs de l'équipe de football d'Aflou, dans la région de Laghouat à 400 km au sud d'Alger, ont été blessés lundi lorsque le toit d'une vieille maison sur lequel ils étaient montés pour suivre le match de leur équipe (obligée de jouer à huis-clos à la suite d'une sanction de la fédération algérienne de football) s'est effondré.

Lundi 17 janvier 2005 : Après un an d'arrêt des négociations et 2 jours de pourparlers à Alger, la capitale, un accord de paix a été signé samedi soir, entre le gouvernement et les tribus kabyles (Aarchs). Selon un communiqué officiel, "le gouvernement et les âarchs ont décidé d'un commun accord de mettre en place un mécanisme conjoint qui sera chargé du suivi et de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur (revendications des âarchs formulées en juin par l'Etat), dans le cadre de la Constitution et des lois de la République". Les Kabyles, qui représentent un cinquième des 32 millions d'Algériens, réclament des droits plus étendus en matière de langue, d'activités culturelles et d'exercice de la démocratie, ainsi que la fin de leur marginalisation sur le plan économique. Le 18 avril 2001, des émeutes avaient éclaté en Kabylie après la mort d'un lycéen abattu par la gendarmerie de Béni Doauala, près de Tizi Ouzou, à l'occasion de la commémoration du "printemps berbère" d'avril 1980. Ces émeutes, violemment réprimées, avaient fait une centaine de morts et des dizaine de blessés. Plus de détails : Le Printemps Noir ; La répression du Printemps (avril 2001 - avril 2002) ; Documents (textes, communiqués, déclarations, etc.) émanant des organisations villageoises de Kabylie issues de la révolte kabyle de 2001 : le Printemps Noir".

Jeudi 27 janvier 2005 : Le nouveau code de la route, qui se veut "plus répressif" en vue de "faire face au terrorisme routier", entrera en vigueur à compter du 1er mars 2005. L'Algérie est classé au quatrième rang mondial pour la mortalité routière avec une moyenne quotidienne de 10 à 11 décès. Du 23 au 29 décembre 2004, pour la seule wilaya (département) d'Alger, les services de l'ordre ont enregistré en matière de sécurité routière 8 182 contraventions relatives aux différentes infractions au code de la route. Sur ce total, 560 conducteurs ont été verbalisés pour utilisation du téléphone portable au volant. Désormais le Préfet (wali) pourra, s'il est saisi d'une constatation d'infraction, prononcer à titre provisoire la suspension ou l'interdiction de délivrance du permis de conduire et ce, après avis d'une commission spéciale. La conduite en état d'ivresse, l'excès de vitesse et le non-respect de la bande d'arrêt d'urgence seront immanquablement sanctionnés par un retrait immédiat du permis de conduire. Le sous-directeur de la prévention routière au niveau de la police algérienne Aïssa Naïli assure que le nouveau code de la route sera appliqué dans toute sa rigueur car, selon lui, "une loi ne vaut que par son application". Plus de détails : Le Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ; Algérie : les routes de la Peur. Quand les chauffeurs déraillent

Lundi 31 janvier 2005 : Le Président directeur-général de la Compagnie Algérienne de transport maritime de marchandises (CNAN, Compagnie Nationale de Navigation) a été placé sous mandat de dépôt par le Parquet d'Alger à la suite du naufrage dans la nuit du 13 novembre 2004 d'un navire au port d'Alger faisant 16 morts et 4 disparus. Une information judiciaire sur les circonstances du naufrage du "Béchar" un navire appartenant à la CNAN, a été également ouverte contre 22 personnes impliquées dans l'accident dont le directeur technique des navires de la CNAN, le commandant, le capitaine, le chef mécanicien et 2 ingénieurs du navire. Le Parquet a confié l'enquête à la Gendarmerie nationale.

Jeudi 10 février 2005 : Dans un communiqué à l'occasion du XIIIème anniversaire de la proclamation de l'état d'urgence, la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l'Homme (LADDH) a réclamé mardi la levée de l'état d'urgence en Algérie, décrété le 9 février 1992, et dont "le maintien autorise toutes les violations des droits de l'homme, sous divers prétextes" et impose des restrictions à l'activité des partis politiques. La LADDH a souligné que "des journalistes, des étudiants, des homme et des citoyens défendant leurs droits, croupissent dans les prisons sous des motifs fallacieux". La Ligue considère que "l'ensemble de l'appareil judiciaire est sous contrôle permanent de l'administration " et que "des décisions de justice bloquent le fonctionnement de partis politiques, de syndicats, d'associations " concluant : "l'Etat de droit a laissé place aux faits du prince, aux oukases de l'administration et à l'arbitraire des appareils de sécurité".

Samedi 19 février 2005 : Le centre régional d'Alger de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a officiellement reprise ses activités jeudi au cours d'une cérémonie organisée dans un grand hôtel d'Alger. Nadir Benseba, journaliste algérien, est le coordinateur de ce centre régional. Le secrétaire général du Syndicat national algérien des journalistes (SNJ), Rabah Abdellah, le responsable pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient de la FIJ, Bertrand Ginet, et le coordinateur du centre d'Alger ont appelé à la libération de Mohamed Benchicou, le directeur du "Matin", et à la levée de l'interdiction de son journal. Celui-ci est emprisonné depuis 8 mois, à la suite d'une condamnation à 2 ans de prison pour infraction à la législation douanière. Présent, le chef de cabinet du ministère algérien de la communication, Ahmed Benzelikha, n'a pas réagi à cet appel lancé par les représentants de la FIJ. L'ambassadeur de l'Union Européenne à Alger, Lucio Guerrato, des représentants du corps diplomatique accrédités à Alger et des patrons de presse algériens étaient également présents. Créé en 1996, le centre régional d'Alger de la FIJ n'a jamais été actif, étant réduit à une existence symbolique pour des raisons financières. Il bénéficie aujourd'hui des aides d'organisations européennes. Plus de détails : Rapport 1999 sur la situation des médias et de la liberté de la presse en Algérie

Jeudi 10 mars 2005 : La Gendarmerie Nationale a publié un rapport mercredi qui révèle que la criminalité a fortement augmenté en Algérie en 2004 par rapport à l'année 2003, tant en terme de saisies que de personnes impliquées. 4 villes, 2 frontalières, Tlemcen (600 km à l'ouest d'Alger) et Tébessa (600 km à l'est d'Alger) ainsi qu'Alger et Oran, les 2 plus grandes villes du pays sont les villes où la criminalité bat tous les records. Selon ce rapport, entre 2003 et 2004, la quantité de drogue saisie a augmenté de 17 % et le nombre d'affaires traitées de 5 %. Le trafic des véhicules a connu une hausse de 8 %, et l'immigration clandestine de 28 %, pour ce qui est du nombre d'étrangers arrêtés en situation illégale. Le trafic de faux billets, ou de fausse monnaie a également connu une hausse sensible.

Samedi 12 mars 2005 : Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a annoncé vendredi au cours d'une conférence de presse la tenue d'élections locales partielles en Kabylie à 100 km à l'est d'Alger, et ce "conformément aux engagements du gouvernement pris lors du dialogue avec le mouvement citoyen des Archs" (chefs de tribus kabyles). La crise en Kabylie avait éclaté après les émeutes, violemment réprimées par le pouvoir algérien, faisant 126 morts et des centaines de blessés, après la mort d'un lycéen le 18 avril 2001 dans la gendarmerie de Béni Douala, près de Tizi Ouzou, à l'occasion de la commémoration du "printemps berbère" d'avril 1980. Plus de détails : Le Printemps Noir ; La répression du Printemps (avril 2001 - avril 2002) ; Documents (textes, communiqués, déclarations, etc.) émanant des organisations villageoises de Kabylie issues de la révolte kabyle de 2001 : le Printemps Noir".

Mardi 15 mars 2005 : L'Assemblée Populaire Nationale (APN) a approuvé la réforme du Code de la famille, qui date du 9 juin 1984, et a été voté notamment par les Islamistes modérés du Mouvement de la société pour la paix (MSP). De nombreuses organisations de défense des droits des femmes ont jugé "discriminatoire", la non abrogation par le Président Bouteflika de l'article qui oblige les femmes à demander l'autorisation d'un tiers, ou tuteur, pour se marier. Pour le MSP, "les amendements sont conformes à la Charia (NDLR. Loi islamique) et à notre société. Nous soutenons les droits des femmes mais il est nécessaire de maintenir le rôle du tuteur pour éviter la laïcisation de la famille algérienne". Selon la nouvelle loi, le tuteur pourra ne pas être un membre de la famille de la femme. Selon le nouveau code, les hommes ne pourront plus divorcer sans raison et donnera aux épouses divorcées le droit à une pension alimentaire et à un toit si elles obtiennent la garde de leurs enfants. La polygamie est maintenue, même si les hommes doivent en obtenir l'autorisation d'un magistrat.

Lundi 21 mars 2005 : Lors d'une conférence de presse commune avec le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, le ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem a annoncé dimanche que le sommet de la Ligue arabe, qui doit se tenir mardi et mercredi à Alger la capitale, "ne sera pas le sommet de la normalisation" des relations avec Israël. Amr Moussa a précisé : "Si Israël met en oeuvre toutes ses obligations (NDLR. retrait israélien des territoires occupés depuis 1967), tous les pays arabes seront prêts à normaliser leurs relations avec Israël. Nous ne nous écarterons pas de cela, ne serait-ce que d'un millimètre".

Mardi 22 mars 2005 : Pour la première fois depuis 14 ans, un souverain marocain est en visite officielle en Algérie. Le roi Mohammed VI est arrivé à Alger, la capitale, pour participer au sommet de la Ligue arabe qui doit se tenir les mardi 22 et mercredi 23 mars 2005. La dernière visite officielle d'un souverain marocain, Hassan II, datait de 1991. Une rencontre entre le Président Abdelaziz Bouteflika et le roi Mohammed VI est prévue en marge des travaux de la Ligue arabe. La question du futur statut du Sahara-Occidental, un territoire annexé par le Maroc en 1975 mais dont l'Algérie défend "l'autodétermination" reste le principal point de discorde entre les 2 pays. Le Maroc estime que ce "conflit issu de la guerre froide est artificiellement entretenu par l'Algérie qui héberge, arme et soutient diplomatiquement les indépendantistes sahraouis du Front Polisario". Selon les organisations humanitaires, près d'un demi-millier de soldats marocains sont toujours prisonniers du Polisario en territoire algérien, dont certains depuis plus de 25 ans, "un scandale humanitaire" dénoncé tant par Rabat que par Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Mercredi 23 mars 2005 : Au terme du sommet de la Ligue arabe qui s'est ouvert mardi à Alger, les dirigeants arabes ont adopté, mardi lors de leur séance à huis clos, une résolution réactivant une initiative de paix avec Israël basée sur le retrait israélien des territoires arabes occupés et la création d'un Etat palestinien. La résolution demande à Israël de se retirer "des territoires arabes occupés, y compris le Golan syrien jusqu'à la ligne du 4 juin 1967, et des territoires occupés au Liban sud", en référence aux fermes de Chebaa, conformément "au principe de la terre contre la paix". En échange de quoi, les Arabes "considéreront que le conflit israélo-arabe a pris fin et développeront des relations normales avec Israël dans le cadre d'une paix globale". Le plan prévoit la création d'un Etat palestinien et une solution garantissant le droit au retour des réfugiés palestiniens. Notons que le roi Abdallah II de Jordanie et le prince héritier saoudien Abdallah, n'ont pas participé à ce sommet. ** Après avoir rencontré le président syrien Bachar el-Assad en marge du sommet de la Ligue arabe, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a annoncé mardi avoir obtenu l'assurance que la Syrie retirera l'ensemble de ses troupes et de ses agents de renseignement du Liban. Kofi Annan a précisé que "la Syrie prépare un calendrier en concertation avec les autorités libanaises et retirera l'ensemble de ses troupes du territoire libanais. Non seulement les troupes mais aussi les services de sécurité ainsi que tous les équipements logistiques et matériels, qui rentreront en Syrie".

Jeudi 24 mars 2005 : Le 17ème sommet de la Ligue arabe s’est achevé à Alger en l'absence du roi Abdallah II de Jordanie et du prince héritier saoudien Abdallah. Les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres de la Ligue arabe ont relancé leur initiative de paix envers Israël en échange de l'évacuation de tous les territoires occupés en 1967. Une offre qui avait été formulée une première fois en 2002 mais qui avait été rejetée par Israël. Plusieurs réformes du fonctionnement de la Ligue arabe ont été décidées, ainsi que la création d’un parlement arabe.

Lundi 28 mars 2005 : En visite dans le pays depuis le 21 mars 2005 pour participer les 22 et 23 mars au 17ème sommet la Ligue Arabe, le chef de l'Etat libyen Mouammar Khadafi a été reçu dimanche par le Président Abdelaziz Bouteflika. Il a été fait docteur honoris causa de l'Université d'Alger.

Vendredi 1er avril 2005 : Le Conseil de la Nation (deuxième chambre du Parlement) a paraphé jeudi l'accord d'association signé le 22 avril 2002 à Valence, en Espagne, lors du sommet euro-méditerranéen, entre l'Union européenne et l'Algérie. Déjà signé par 14 parlements de l'Union européenne sur 15, l'accord n'entrera en vigueur qu'après sa ratification par le parlement des Pays-Bas, les 10 nouveaux membres de l'Union n'étant pas concernés par cette formalité. Après une période de transition de 12 ans au maximum à compter de la date de son entrée en vigueur, cet accord vise à l'établissement d'une zone de libre échange entre l'Algérie et les pays de l'Union Européenne qui constituent ses principaux partenaires commerciaux. Les droits de douanes et taxes applicables aux importations algériennes provenant de l'UE diminueront ainsi progressivement avant d'être complètement éliminés.µ

Lundi 4 avril 2005 : Des groupes de défense des droits de l'homme ont rejeté les conclusions du rapport établi par la Commission d'enquête sur les disparitions intervenues dans le pays durant la guerre civile, après une arrestation par les forces de sécurité, et demandé l'organisation d'une enquête indépendante pleinement habilitée à interroger des témoins, y compris les plus hautes autorités. La commission nommée par le gouvernement en septembre 2003 avait conclu ses 12 mois d'enquête par un rapport qui faisait état que "des membres des forces de sécurité algériennes sont responsables à titre individuel de la disparition de 6 146 civils pendant la guerre civile qui s'est déroulée pendant les années 1990" et précisant que "les agents en question avaient agi de leur propre initiative et non sur les ordres de l'Etat". Lila Iril, présidente de l'Association nationale des familles de disparus a déclaré à l'agence Reuters que l'on n'observait "aucune volonté politique de rechercher la vérité", ajoutant que ces disparitions n'avaient pas constitué des incidents isolés. NDLR. Le terme "disparu" désigne, selon les organisations de défense des droits de l'Homme, des personnes soupçonnées de liens avec les groupes armés islamistes et leurs réseaux de soutien, arrêtées par les forces de sécurité, et dont les familles sont sans nouvelles depuis. Outre les disparus, les violences impliquant des groupes armés islamistes en Algérie ont fait 150 000 morts depuis leur début en 1992, selon un bilan officiel. Plus de détails : Algeria-Watch : Disparitions ; Les disparitions forcées ; Amnesty International : ALGERIE : Mesures prometteuses ou simples faux-fuyants ? et Le nouveau mécanisme sur les "disparitions" doit déboucher sur des enquêtes approfondies

Mardi 12 avril 2005 : S'exprimant devant les ministres de l'éducation de l'Union Africaine (UA), réunis à Alger, le Président Abdelaziz Bouteflika a menacé dimanche de fermer les écoles privées, si celles-ci ne se conforment pas à la loi qui définit les contenus et la langue d'enseignement. Ces écoles, qui existent surtout à Alger et en Kabylie (100 Km à l'est d'Alger), dispensent leurs enseignements en langue française, alors que la langue officielle en Algérie est l'arabe. Il a demandé à son ministre de l'Education, Abou Bakr Benbouzid, de "prendre les dispositions nécessaires pour que le secteur privé se conforme aux programmes élaborés par l'Etat algérien". Il a rappelé que "l'Algérie a perdu la langue arabe pendant 132 ans et nous avons consenti beaucoup de sacrifices pour la récupérer et aujourd'hui, il est tout à fait clair que je n'ai pas l'intention d'en faire l'objet d'un jeu".

Jeudi 14 avril 2005 : Un colloque régional sur la lutte contre le commerce illicite des armes légères dans le monde arabe, co-présidé par Nobuyasu Abe, secrétaire adjoint de l'ONU chargé du désarmement et le ministre algérien des affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem, est ouvert, depuis lundi et durant 3 jours, en présence des délégués de près d'une cinquantaine de pays et des membres d'organisations internationales. Des représentants de l'ONU, de la Ligue arabe, de l'Union africaine, d'Interpol et de l'OSCE présentent, au cours de cette rencontre dont les travaux se déroulent à huis clos, des communications sur la mise en oeuvre du programme d'action de l'ONU contre le commerce illicite des armes légères. Le chef de la diplomatie algérienne a déclaré à l'ouverture des travaux : "Le commerce illicite des armes légères est un fléau international qui doit être combattu au niveau national, régional et mondial. La propagation de ces armes, leur légèreté et leur facilité de transport en font une grande menace pour la sécurité dans le monde". Abdelaziz Belkhadem a par ailleurs plaidé en faveur d'une plus grande coopération régionale et internationale pour "resserrer l'étau sur les réseaux du crime organisé et du terrorisme international". Il a également rappelé que "l'Algérie a vécu durant les années 1990 une expérience amère avec l'émergence du fléau du terrorisme. Les opérations ont causé des dizaines de milliers de victimes et provoqué des dégâts considérables. Les réseaux de soutien financiers ont été à l'origine d'un afflux illégal d'armes légères ayant concouru à faire perdurer le terrorisme". Selon les experts de l'ONU, 600 millions d'armes légères circulent à travers le monde et alimentent 49 conflits principalement en Afrique. Plus de détails : Notre édition du 10 octobre 2003 (Grande-Bretagne) ; Campagne pour limiter la prolifération et l'usage incontrôlé des armes légères ; ACAT : Limiter la prolifération et l'usage incontrôlé des armes légères ; Les armes légères et de petit calibre ; Plan d'action contre les armes légères (format pdf) ; Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects - Juillet 2001 ; ONU : Armes légères.

Mercredi 20 avril 2005 : Le directeur de publication, dont le quotidien "Le Matin", est suspendu depuis le 24 juillet 2004, Mohamed Benchicou, qui purge actuellement une peine de 2 ans de prison à la maison d’arrêt d’El-Harrach, a été condamné à 2 et 3 mois de prison ferme, par le tribunal de Sidi M’hamed à Alger, qui s'ajoute à la peine, prononcé dans 2 affaires opposant le journal au ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, et au milliardaire émirati Mohamed Ali Al-Shorafa. 4 de ses journalistes ont été également condamnés. Les journalistes Abla Chérif et Hassane Zerrouky ont été condamnés à 2 mois de prison ferme sur plainte d'un homme d'affaires émirati à la suite de la publication, en 2002, d'articles dénonçant son implication dans des malversations financières lors de l'attribution de marchés publics de la téléphonie mobile en Algérie. Youcef Rezzoug et Yasmine Ferroukhi, 2 autres journalistes, ont été condamnés à 3 mois de prison ferme pour diffamation dans une affaire qui les opposait au ministre de l'énergie et des mines, Chakib Khelil, à la suite d'un article sur la revente, jugée douteuse, d'immeubles appartenant à la société publique d'hydrocarbures Sonatrach. Mohammed Benchicou avait publié en février 2004 un livre critique sur le président algérien Abdelaziz Bouteflika intitulé "Bouteflika : Une imposture algérienne". Le siège du "Matin", à Hussein Dey, dans la banlieue est d'Alger, a été vendu aux enchères. ** La Kabilye fête aujourd'hui mercredi 20 avril 2005 le 25e anniversaire du printemps berbère. Une grève générale et une marche populaire à Tizi Ouzou sont organisées pour l'occasion. Selon une source sécuritaire, toutes ces actions seront tolérées par les pouvoirs publics.

Mardi 26 avril 2005 : Le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë, est à Alger depuis le lundi 25 avril 2005 jusqu'à mercredi à la tête d’une délégation comprenant Pierre Shapira, député européen, adjoint chargé des relations internationales et de la francophonie de la ville de Paris et Jean-Pierre Caffet, sénateur de Paris, pour des entretiens portant sur la coopération, notamment pour la réalisation d’un tramway, la création d’une école de la propreté, et la réhabilitation du jardin d’Essai, le plus grand parc botanique d’Algérie. Les études de réalisation du futur tramway d'Alger, ainsi que les travaux de ce projet seront confiés à des entreprises françaises qui ont déjà entamé l’opération, notamment le premier volet qui concerne l’étude. Une rencontre est prévue avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ainsi qu'avec le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni. Enfin, Bertrand Delanoë inaugurera aussi une exposition itinérante sur la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2012. Le maire de Paris a déclaré : "La coopération ne doit pas se faire dans un seul sens, car les Français aussi ont beaucoup de choses à apprendre des Algériens". ** MEDIAS : REACTION AVANT LA VISITE DE BERTRAND DELANOE A ALGER : Aidan White, secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), dont le siège est à Bruxelles en Belgique, qui regroupe 163 syndicats répartis dans 117 pays, a adressé une lettre au maire de Paris actuellement en visite en Algérie. Le responsable de la FIJ attire l'attention de Bertrand Delanoë "sur les très graves menaces qui pèsent sur les journalistes et sur la liberté d’expression en Algérie". Ainsi, à propos de Mohamed Benchicou, directeur du "Matin" (NDLR. Quotidien suspendu depuis le 24 juillet 2004 et liquidé) et auteur de Bouteflika : Une imposture algérienne, qui purge une peine de 2 ans à la prison d’El Harrah, le secrétaire général de la FIJ écrit : "Le combat mené aujourd’hui pour la liberté d’expression en Algérie dépasse le cadre de ce pays, et engage l’ensemble des démocrates. Dans ce contexte, votre présence à Alger ne saurait être neutre (...). De fait, vos responsabilités publiques et politiques, mais aussi votre engagement en tant qu’auteur (NDLR. Bertrand Delanoë va dédicacer à Alger son livre la Vie passionnément), ne sauraient que témoigner dans le sens du combat des journalistes, en première ligne pour défendre la liberté d’opinion et d’expression." Et de lui demander d’apporter "formellement" son "soutien aux journalistes emprisonnés ou menacés en Algérie". Bertrand Delanoë a répondu : "Je suis ici en tant que maire de Paris et pas en tant qu’homme politique. Je porte le message des Parisiens et pas des politiques français" ; "Ne comptez pas sur moi pour jouer au provocateur car il faut respecter les peuples et leurs dirigeants." Avant de préciser : "il faut être fidèle à ses convictions et essayer de chercher les voies de l’harmonie". Plus de détails : Rapport 1999 sur la situation des médias et de la liberté de la presse en Algérie ; Nouvelles menaces contre la presse indépendante en Algérie (2004 )

Lundi 2 mai 2005 : Le président Abdelaziz Bouteflika a procédé dimanche à un remaniement du gouvernement. Abdelaziz Belkhadem, président du Front de Libération National (FLN), parti majoritaire au parlement, a perdu son poste de ministre des Affaires étrangères au profit de Mohamed Béjaoui, actuellement président du Conseil constitutionnel, ancien juge à la Cour internationale de La Haye et plusieurs fois ambassadeur, notamment en France et à l'ONU. Pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie, un poste de délégué auprès du ministre de la Défense nationale a été créé et confié au général en retraite Abdelmalek Guenaizia.

Mercredi 4 mai 2005 : Une convention a été signée lundi à Alger par le ministre de l'Education Nationale, Boubekeur Benbouzid, et Luciano Guerrato, ambassadeur de l'Union européenne à Alger. Parrainée par "l'Initiative européenne pour la démocratie et les droits de l'homme", cette convention a octroyé 750 000 euros pour "aider le ministère de l'Education à élaborer des manuels scolaires prenant en considération les droits de l'homme".

Lundi 9 mai 2005 : Plusieurs milliers de personnes ont participé dimanche à Sétif à une marche commémorant les massacres du 8 mai 45, qui ont fait 45 000 morts, selon des historiens algériens, de 15 000 à 20 000, selon des chiffres français. Pour l'occasion, dans un entretien donné au quotidien "El Watan" paru dimanche à l'occasion du 60e anniversaire des massacres, le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier a appelé à "surmonter les pages les plus douloureuses" entre Algériens et Français.

Mercredi 11 mai 2005 : L'armée algérienne a procédé, mardi, sur la base miliaire de Hassi-Bahbah, wilaya (département) de Djelfa à 400 km au sud d'Alger, en présence d'une délégation d'organisations internationales, à la destruction d'un nouveau stock de mines antipersonnel. L'Algérie a détruit, à ce jour, plus de 93 000 mines antipersonnel, soit 62 % du total des 150 000 engins à détruire. Cette opération se poursuivra les 11, 23 et 24 mai 2005. D'autres destructions sont prévues les 19 et 20 septembre 2005. Plus de détails : Le scandale des mines antipersonnel ; Dossier du CICR (Comité International de la Croix Rouge) sur les mines antipersonnel ; ICBL : Campagne internationale contre les mines antipersonnel ** Lors d'un colloque organisé samedi 7 mai 2005 à l'université de Sétif, le Président Abdelaziz Bouteflika "n'a pas hésité à franchir la ligne jaune", selon le quotidien français "Le Figaro" en "comparant la colonisation française en Algérie à l'Allemagne hitlérienne", titrant dans son édition du 10 mai 2005 : "Bouteflika compare la colonisation française au nazisme ". Extrait : "Les massacres du 8 mai 45 étaient-ils la récompense des Algériens pour avoir défendu héroïquement la France, un héroïsme que l'histoire a retenu et que les historiens du colonisateur ont eux-mêmes reconnu ?, (...) Qui ne se souvient des fours de la honte installés par l'occupant dans la région de Guelma (...) ? Ces fours étaient identiques aux fours crématoires des nazis".

Lundi 16 mai 2005 : Le Garde des Sceaux français et ministre de la Justice, Dominique Perben, a entamé une visite dans ce pays du 14 au 17 mai 2005 à l'invitation de son homologue algérien Tayeb Belaiz, qui s'était lui-même rendu en France en décembre 2004. Ce déplacement vise à "l'approfondissement du dialogue et de la coopération (française) avec l'Algérie à la suite de la visite d'Etat du président de la République, Jacques Chirac, en Algérie en mars 2003" et "vise à accompagner les importantes réformes engagées en Algérie". Elle "s'appuie sur un engagement financier important et des contacts très denses entre administrations, écoles et juridictions".

Vendredi 20 mai 2005 : Le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) Aidan White et son homologue de Reporters sans frontières, (RSF), Robert Ménard ont dénoncé jeudi la condamnation contre Fouad Boughanem et Hakim Laâlam. Fouad Boughanem, en sa qualité de directeur de publication du "Soir d'Algérie" et Hakim Laâlam, auteur de la chronique jugée attentatoire à la personne du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ont été condamnés mardi par le tribunal d'Alger à 2 mois de prison ferme chacun et à 250 000 dinars d'amende. Brahim Brahimi, président du Centre algérien pour la liberté de la presse (CALP), a de son côté fait part de sa "consternation", jugeant "qu'il est scandaleux que les journalistes soient condamnés à la prison, que d'autres soient convoqués tous les mardis dans les tribunaux".

Samedi 21 mai 2005 : Après l'annonce par le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, de la suppression de l'enseignement de la Charia (loi islamique) dans les lycées à partir de la prochaine rentrée scolaire (2005-2006), cette décision a provoqué "un choc" dans les campus universitaires où certains étudiants inscrits dans les 5 facultés des sciences islamiques existant en Algérie ont débuté une grève ouverte pour dénoncer "la provocation laïque" du ministère de l'Education. Plusieurs dizaines d'étudiants ont été arrêtés par la police à Sidi Belabes à environ 500 kilomètres à l'ouest d'Alger), ville où se trouve une des plus grandes facultés où la Charia est enseignée, et condamnés à 3 mois de prison ferme pour "troubles à l'ordre public". Les députés du parti islamiste modéré et membre de la coalition présidentielle, Mouvement de la Société Pour la Paix (MSP) ont publié un texte dans la presse arabophone dans lequel ils dénoncent la décision du ministre parlant d'une "contradiction flagrante avec la démarche du gouvernement de faire comprendre le bon Islam". Le ministre s'est quant à lui justifié devant la presse : "Il ne s'agit pas d'une suppression mais juste d'un report de cette matière ainsi que d'autres au cycle supérieur pour éviter une spécialisation précoce" ajoutant qu'il "fallait mettre l'éducation à l'abri de la politique".

Samedi 28 mai 2005 : L'ambassadeur de France, Hubert Colin de Verdière, a assisté aux côtés d'André Charbit, président de la Fraternelle, l'association des juifs natifs de Tlemcen, et de 130 pieds-noirs juifs au premier pélerinage a Tlemcen, leur ville natale située à l'ouest du pays. Les pèlerins juifs, venant de toute la France, quelques-uns d'Israël ou des Etats-Unis, ont retrouvé les tombes de leurs parents, grands-parents ou aïeuls. NDLR. Tlemcen est la ville natale de Sami Naïr, député européen.

Lundi 30 mai 2005 : Selon le "Quotidien d'Oran" un soldat a été tué vendredi dans la région de Aïn Defla, à une centaine de kilomètres à l'ouest d'Alger, la capitale, lorsqu'il a marché sur un engin explosif. Le quotidien "El Watan" a rapporté que 10 éléments de la garde communale de Gouraya, ville côtière à l'ouest de Tipaza, qui préparaient jeudi soir une embuscade, ont été surpris par un groupe armé. 2 gardes ont été tués et un autre grièvement blessé. Une opération de ratissage dans la région a alors été mise en place.

Jeudi 2 juin 2005 : Le commandant suprême des forces américaines en Europe, et commandant de l'OTAN, (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord), le général James Jones, est arrivé mercredi à Alger pour une visite officielle de 2 jours. Il discutera avec les autorités algériennes des prochaines manoeuvres de l’armée américaine dans le Sud algérien prévues pour le 6 juin 2005 dans le cadre de l’opération "Flintlock 2005" où des exercices militaires conjoints auront lieu. Cette opération entre dans le cadre de la coopération dans la lutte contre le terrorisme et fait partie de la stratégie tracée par l’initiative américaine baptisée "Trans Saharian Counterrorism Initiative" ou Initiative transsaharienne de lutte contre le terrorisme, incluant les pays du Sahel et du Maghreb, le Tchad, le Mali, le Niger et la Mauritanie, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Sénégal et le Nigeria. L’opération "Flintlock 2005" consiste à former et à enseigner aux militaires de 7 pays de l’Afrique saharienne des tactiques militaires essentielles pour renforcer la sécurité et la stabilité au plan régional.

Vendredi 3 juin 2005 : Le président Abdelaziz Bouteflika a inauguré jeudi la 38e foire internationale d'Alger qui réunit plus de 40 pays et 700 entreprises étrangères et 300 algériennes appartenant au secteur public et privé. Le ministre des PME/PMI (petites et moyennes entreprises) Mustapha Ben Dada, a déclaré que cette "38e foire internationale d'Alger sera une occasion de partenariat entre les entreprises algériennes et étrangères".

Jeudi 9 juin 2005 : Dans un communiqué rendu public peu avant une rencontre lundi 6 juin 2005 entre les 3 chefs de partis composant l'Alliance présidentielle, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN (Front de libération nationale), Ahmed Ouyahia, Premier ministre et secrétaire général du RND (Rassemblement national démocratique), et Bouguerra Soltani, le président du MSP (Mouvement de la société pour la paix, ex-Hamas), signé par Abdelaziz Belkhadem, ancien ministre des Affaires étrangères et représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le FLN dénonce la loi française 2005-158 du 23 février 2005 portant "reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés". Ce texte stipule que "les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française, issus de ces territoires, la place éminente à laquelle ils ont droit". Dans le communiqué, le FLN "s'élève contre cette loi qui consacre une vision rétrograde de l'Histoire et condamne, avec la plus grande fermeté, cette volonté de justification de la barbarie du fait colonial en gommant les actes les plus odieux tels que les exterminations de populations et tribus, les enfumades collectives, les déportations massives de populations entières déplacées et réduites en esclavage, les massacres du 8 mai 1945, la répression des manifestations d'octobre 1961, les crimes impunis de l'OAS (NDLR. Organisation de l'armée secrète) et, d'une manière générale, toutes les exactions commises contre les populations civiles innocentes". Pour le FNL, cette loi dont "l'inspiration colonialiste" est "manifeste", compromet le processus de refondation des relations entre les 2 pays. "Le Parlement français a pris une lourde responsabilité pouvant remettre en cause le processus largement entamé, sous l'impulsion des présidents Bouteflika et Chirac, de la difficile refondation des relations entre l'Algérie et la France" ajoute le FLN.

Samedi 11 juin 2005 : Selon les médias algériens, une bombe a explosé mardi sous un camion qui transportait des gardes communaux participant à des opérations de "ratissage" contre des Islamistes présumés circulant sur une piste de la commune de Aïn Rich, située à quelque 180 km au sud-ouest de la ville de M'Sila (250 km au sud-est d'Alger). 13 gardes sur 19 ont été tués. Le groupe d'islamistes armés présumés opérant dans la région de Aïn Rich appartiendrait au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), selon les quotidiens annonçant cet attentat.

Vendredi 17 juin 2005 : La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) a annoncé mercredi qu'une délégation de l'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW), est arrivée à Alger, la capitale, pour effectuer "une mission d'information sur les droits de l'Homme" en Algérie. Des entretiens avec des responsables de la LADDH ont eu lieu portant notamment sur le "dossier des disparus" et du projet "d'amnistie générale", destinée à "tourner la page" des violences ayant ravagé le pays depuis 1992, que le président algérien Abdelaziz Bouteflika compte soumettre à un référendum.

Jeudi 23 juin 2005 : L'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW), qui a achevé mercredi une visite de 2 semaines dans ce pays, a rendu public ses conclusions révélant que "le projet d’amnistie générale pour les graves violations des droits de l’homme proposé par le gouvernement algérien menace clairement le droit des victimes à la vérité et à la justice" ajoutant que "ce projet pourrait également compromettre la réconciliation nationale telle qu’envisagée par les autorités". Eric Goldstein, chef de cette délégation a déclaré : "Si le gouvernement algérien veut sincèrement aboutir à une réconciliation nationale, il doit enquêter sérieusement sur les crimes atroces dont ont été victimes les Algériens, faire toute la lumière sur ces années terribles et poursuivre les responsables en justice". Au cours de sa mission, la délégation de Human Rights Watch a rencontré des victimes de violations commises par des agents de l’État, notamment les familles des "disparus". La délégation d'HRW a également rencontré les victimes de violations perpétrées par des groupes armés, notamment les familles de personnes ayant été arbitrairement abattues ou enlevées et présumées mortes. De plus, Human Rights Watch a été reçue par des responsables du Ministère de la Justice et par le Président de la Commission étatique des droits de l’homme, entre autres. Human Rights Watch a également indiqué que la Commission ad-hoc sur les "disparus" n’a pas du tout apporté d’informations concrètes aux familles des 6146 cas dont la Commission déclare avoir pris connaissance. L’article 1er du Décret présidentiel portant création de la Commission ad-hoc dispose que la Commission est chargée, entre autre : "de faire entreprendre par les autorités compétentes, toutes les recherches nécessaires pour localiser les personnes déclarées disparues et de faire procéder aux opérations d’identification des cadavres retrouvés". En mars dernier, la Commission a rendu son rapport final au Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, rapport qui n’a toujours pas été rendu public. Lors de sa visite en Algérie, Human Rights Watch s’est penchée sur le fonctionnement de l’appareil judiciaire. "Pendant la pire période des années noires, les tribunaux algériens ont condamné des milliers de personnes suspectes d’atteintes à la sûreté de l’Etat dans des procès qui ne respectaient pas les droits de la défense. Dans le même temps, l’appareil judiciaire fut incapable de juger les agents de l’Etat impliqués dans de graves violations des droits de l’homme précisant que La détention provisoire est devenue la règle et non l’exception comme cela devrait être. De plus, les juges refusent systématiquement d’enquêter lorsque des détenus accusent avoir subi des tortures ou des mauvais traitements pour les faire avouer de leurs supposés crimes. Enfin, des décisions de culpabilité sont souvent prises sans que les preuves impliquant les accusés soient rapportées". C'est la première fois, depuis novembre 2002 qu'une mission de Human Rights Watch, composée de 4 représentants de l’organisation, peut effectuer une mission en Algérie. Depuis le mois de janvier 2003, les demandes régulières de délivrance de visas déposées par Human Rights Watch n’avaient pas reçu d’approbation et ceci jusqu’au mois de juin 2005. Pendant cette visite, les villes d’Alger, Oran, Blida, Relizane et Laghouat ont été visitées par la délégation.

Lundi 27 juin 2005 : Une enquête de la Fondation pour la recherche médicale (FOREM), rendue publique dimanche 26 juin 2005 à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre la toxicomanie, a révélé que la consommation de drogue en milieu scolaire a atteint des niveaux alarmants. Environ 19 % des élèves des lycées s'adonnent à cette pratique.

Jeudi 22 septembre 2005 : Dans un discours prononcé à Batna, dans les Aurès, à environ 400 kilomètres à l'est d'Alger, dans le cadre de sa campagne pour le référendum sur la réconciliation nationale du 29 septembre 2005, le président Abdelaziz Bouteflika a demandé mardi à la France de demander pardon aux Algériens pour les exactions commises lors de la colonisation de l'Algérie de 1830 à 1962. Lundi 19 septembre 2005, à Tizi Ouzou en Kabylie, à 110 kilomètres à l'est d'Alger), le président Bouteflika avait souhaité que la France "reconnaisse des responsabilités" durant cette colonisation. ** Le quotidien "El Watan" rapporte dans son édition de mercredi, que "2 membres des forces de l'ordre, un policier et un membre des Groupes de légitime défense (GLD, civil armé par les autorités), ont été tués et 5 policiers blessés, mardi, par l'explosion d'une bombe, dans la région d'Aïn Rich, à 350 kilomètres à l'est d'Alger" lors d'une "opération de ratissage, dans la région, menée par les forces combinées (armée, police)".

Mercredi 28 septembre 2005 : Le Président Abdelaziz Bouteflika a clôturé lundi à Alger la campagne pour le référendum sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui se tiendra jeudi 29 septembre 2005. La communauté algérienne établie à l'étranger vote depuis samedi. La plupart des partis et associations politiques ont exprimé leur soutien à la démarche du président Bouteflika. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Front des forces socialistes (FFS), partis bien implantés en Kabylie, ont appelé au boycott du référendum.

Vendredi 30 septembre 2005 : Plus de 18 millions d'Algériens étaient appelés aux urnes pour se prononcer par référendum sur le projet du Président Abdelaziz Bouteflika d'amnistie des membres des groupes armés qui ne sont pas directement impliqués dans des massacres collectifs et des attentats dans des places publiques. Les violences des années 1990 ont fait environ 150 000 morts, des milliers de disparus et de handicapés, ainsi que 35 milliards de dollars de dégâts, selon les chiffres donnés par le président Bouteflika dans son dernier meeting de campagne. Selon les chiffres du ministère algérien de l'Intérieur, le taux de participation était de 65,15 % à 17h locales (16h GMT).

Samedi 1er octobre 2005 : Les résultats officiels du référendum sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, projet d'amnistie du Président Abdelaziz Bouteflika des membres des groupes armés qui ne sont pas directement impliqués dans des massacres collectifs et des attentats dans des places publiques, ont été proclamés vendredi. Cette Charte a reçu le soutien de 97,36 % des votants. Le "non" n'a recueilli que 2,64% des suffrages.

Mardi 4 octobre 2005 : Le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, a annoncé lors de la cérémonie de promotion de policiers féminins dimanche à Alger qu'un "délai sera accordé aux islamistes récalcitrants pour se rendre aux autorités" ajoutant que "tant qu'il y aura un seul terroriste encore en activité, la levée de l'état d'urgence ne sera pas d'actualité" concluant que l'Etat d'urgence "n'entrave en rien les libertés individuelles et collectives". Il a conclu en indiquant que "le gouvernement s'attellera désormais à la promulgation des lois devant permettre la mise en oeuvre de la Charte (NDLR. Charte pour la paix et la réconciliation nationale, projet d'amnistie du Président Abdelaziz Bouteflika) et la traduction sur le terrain du choix du peuple" qui a répondu à 97,38 % dimanche lors du référendum portant sur l'amnistie des des membres des groupes armés qui ne sont pas directement impliqués dans des massacres collectifs et des attentats dans des places publiques.

Mardi 11 octobre 2005 : Les autorités ont annoncé lundi que 5 à 600 ressortissants sénégalais illégaux sont actuellement en route vers Oujda dans le nord-est du pays d'où ils prendront l'avion en direction de Dakar" au Sénégal. Ces personnes, des Sénégalais candidats à l'immigration clandestine, ont été interpellés par les forces de sécurité marocaines.

Lundi 24 octobre 2005 : Le Président de l'Autorité Nationale Palestinienne Mahmoud Abbas est arrivé samedi à Alger. Il a été reçu par le Président algérien Abdelaziz Bouteflika. Mahmoud Abbas a expliqué, dans une conférence de presse, que sa visite à Alger vise "à informer les frères algériens de l'évolution de la situation que traverse la cause palestinienne, au regard de l'intérêt que porte l'Algérie, en tant que pays frère et ami, à la cause palestinienne". Après l'Algérie, Mahmoud Abbas a gagné l'Egypte où il devait être reçu dimanche par le Président Hosni Moubarak.

Jeudi 27 octobre 2005: Le quotidien "Liberté" a indiqué dans son édition de mercredi que "2 islamistes armés, un policier et un civil ont été tués, mardi soir, à Médéa lors d'une attaque perpétrée par un groupe armé composé de quatre individus". Une soixantaine de personnes ont été tuées dans des violences en Algérie, durant ce mois de Ramadan qui a débuté le 4 octobre 2005, selon un bilan établi à partir de la presse algérienne. ** Fait inédit, l’Algérie participera aux côtés d’Israël à des manoeuvres communes d’assistance humanitaire en Grèce le 30 octobre et le 1er novembre 2005, rapporte l’Agence de Presse AFP citant des sources militaires grecques. Baptisé "Dauphin 2005", cet exercice, initié par la Grèce dans le cadre du partenariat “Dialogue méditerranéen de l’alliance" et auquel participeront 6 pays du pourtour de la Méditerranée (Egypte, Algérie, Jordanie, Israël, Maroc et Tunisie), vise à "renforcer la coopération et l’interfonctionnalité entre les forces armées de Grèce et des pays du dialogue".

Mardi 1er novembre 2005 : Le président de la Commission consultative des droits de l'Homme algérienne, Farouk K'Sentini, a dénoncé samedi le recours abusif de la part des juges algériens à la détention préventive indiquant que "la durée légale, quand il s'agit d'un délit, ne doit dépasser en aucun cas 8 mois et elle est au maximum de 16 mois dans le cas d'un crime". Il a indiqué que "malheureusement, beaucoup de personnes, dont les proches nous ont saisi en sont à leur deuxième, voire troisième année de détention préventive". Il a estimé que cet abus de la détention préventive provoque le "surpeuplement des maisons d'arrêts en Algérie" affirmant que "la moitié des détenus algériens, soit 25 000 sont en prison dans le cadre d'une détention préventive abusive. Farouk K'Sentini s'est dit "étonné" de voir les juges algériens prononcer des peines de mort, alors que les exécutions ont été suspendues depuis 1993.

Mercredi 2 novembre 2005 : Commémoration mardi du 51e anniversaire du déclenchement de la "guerre de Libération" (1954-1962), NDLR. Guerre d'Algérie.

Jeudi 3 novembre 2005 : Le Comité Benchicou pour les libertés, qui se bat pour obtenir pour la libération de Mohamed Benchicou, ancien directeur du quotidien algérien "Le Matin", condamné le 14 juin 2004 à 2 ans de prison ferme pour infraction au contrôle des changes, (Voir notre édition du 12 août 2004) a appelé, dans un communiqué rendu public dimanche, qu intervient lors de la célébration du 51e anniversaire de sa "révolution", les démocrates "quelles que soient leurs différences politiques ou partisanes, les authentiques héritiers de novembre à exiger la libération immédiate du journaliste". Et le comité d'ajouter : "Benchicou est maintenu en captivité, au moment même où l'on annonce la libération de milliers d'islamistes reconnus comme criminels et condamnés par la justice en tant que tels". Rappelons que le quotidien "Le Matin" est suspendu depuis le 24 juillet 2004 et que son siège, à Hussein Dey, dans la banlieue est d'Alger, a été vendu aux enchères par le fisc. Mohammed Benchicou avait publié en février 2004 un livre critique sur le président algérien Abdelaziz Bouteflika intitulé "Bouteflika : Une imposture algérienne". Plus de détails : La déclaration du Comité Benchicou ; Libérez Benchicou ; HRW : la Justice en danger face aux graves abus du passé et aux défis du présent ; Mobilisation de RSF ; Rapport 1999 sur la situation des médias et de la liberté de la presse en Algérie ; Nouvelles menaces contre la presse indépendante en Algérie (2004 )

Mardi 15 novembre 2005 : Le vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères italien Gianfranco Fini a rencontré lundi à Alger le Président Abdelaziz Bouteflika aux termes d'une visite officielle à l'invitation de son homologue, Mohamed Bedjaoui. La lutte contre le terrorisme, l'immigration clandestine et les réformes à entreprendre au sein de l'ONU ont été les principaux points abordés par les 2 hommes. Sur le plan économique, les 2 pays veulent consolider leurs relations. Durant le premier semestre 2005, les exportations de l'Italie vers l'Algérie ont atteint 600 millions d'euros, soit une hausse de 13 % par rapport à la même période de l'année 2004 tandis que les exportations de l'Algérie vers l'Italie ont atteint, au cours de cette même période, 2,833 milliards de dollars, soit une hausse de 21,63 % pour la même période en 2004. Ces exportations sont constituées principalement d'hydrocarbures avec 98,59 %.

Mardi 22 novembre 2005 : Le président Abdelaziz Bouteflika, également chef suprême des forces armées et ministre de la défense nationale, est arrivé lundi à Hassi Behbah, dans la wilaya de Djelfa à environ 450 kilomètres au sud d'Alger pour lancer la dernière phase du programme de destruction de mines antipersonnel, débuté en novembre 2004 en application de la convention d'Ottawa sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction ratifiée par l'Algérie en décembre 2000. 3 030 mines ont été ainsi détruites sur un stock estimé à 150 000. Jody Williams, Prix Nobel de la paix 1997 conjointement avec l'ICBL (Campagne internationale pour l'interdiction des mines terrestres) et coordinatrice de la campagne internationale contre les mines assistait à l'opération. L'Algérie ne détiendra plus que 15 000 mines, au titre des dispositions prévues par l'article 3 de la Convention d'Ottawa qui autorise une telle conservation à des fins de mise au point des techniques de détection des mines, de déminage ou de destruction de mines et pour la formation à ces techniques.

Mercredi 7 décembre 2005 : Ouverture mardi 6 décembre 2005 à Alger du premier congrès africain de la route. Une quarantaine de délégations africaines et plus d'un millier d'experts africains participent à cette réunion de 3 jours qui aborde les thèmes de "l'infrastructure routière dans un continent qui en manque cruellement" et ce dans le cadre de la mise en place d'une "réflexion constructive sur l'épanouissement et l'intégration économique de pays africains". Sur les 30 millions de km2 de superficie, l’Afrique ne compte que 2 millions de km2 de routes, dont moins de 30 % sont goudronnés. Soit 7 km de routes pour 100 km2.

Mardi 20 décembre 2005 : La société algérienne d'hydrocarbures Sonatrach a annoncé dimanche avoir signé un contrat de 106 millions de dollars pour la production de pétrole dans le Sahara algérien avec le groupe chinois China Petroleum Engineering & Construction Corporation (CPECC). Selon la Sonatrach, la production de pétrole brut de l'Algérie, qui tire plus de 96 % de ses recettes en devises de ses exportations d'hydrocarbures, a été de 59,3 millions de tonnes en 2004.

Mercredi 21 décembre 2005 : Un hôtel de 4 étages situé dans un quartier populaire de la capitale Alger s'est effondré mardi faisant 8 morts et 24 blessés. Le Parquet a ordonné l'ouverture d'une information judiciaire pour déterminer les causes de ce sinistre.

Mercredi 28 décembre 2005 : Le Président Abdelaziz Bouteflika devrait rentrer à Alger samedi 31 décembre 2005 après 35 jours d'absence. Le président algérien a été hospitalisé en France à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris depuis le 26 novembre 2005 pour "ulcère hémorragique au niveau de l'estomac".



 
 
 


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